Publié
hier à 17:36, mis à jour hier à 17:37
La feuille de route du ministre du Travail comprend les dossiers épineux des retraites et de l’assurance-chômage, mais aussi de l’apprentissage et des salaires.
En quelques semaines, le ton a changé. Alors que le ministère du Travail – dans le sillage du président de la République – s’est récemment félicité d’un alignement sans précédent des planètes en matière d’emploi (avec un taux de chômage de 7,4 %, son plus bas niveau depuis quinze ans, et un taux d’emploi supérieur que jamais), le discours s’assombrit soudain. « On ne peut pas se contenter de la situation actuelle, maintenant on dit Rue de Grenelle. Nous avons un taux de chômage structurel très élevé, corrélé à des pics de difficultés d’embauche avec un taux d’emploi trop faible et de nombreux freins périphériques à l’emploi.
Service public de l’emploi
D’où le lancement simultané, ce lundi, par Olivier Dussopt, avec les partenaires sociaux réunis dans la salle des conventions de l’hôtel du Châtelet, de « huit projets » (dont les retraites) qui doivent contribuer au retour au plein emploi en 2027. « Nous veulent assurer des solutions pérennes pour parvenir au plein emploi et au bon emploi dans la société », insiste l’entourage d’Olivier Dussopt.
Outre les dossiers explosifs des retraites et de l’assurance chômage, qui irritent au maximum les syndicats de salariés, le ministre du Travail a mis sur la table la question du renouvellement du service public de l’emploi, avec la création de France Travail. Une promesse de campagne du président Macron, qui vise à mieux coordonner l’action sur le terrain des acteurs (Pôle emploi, missions locales, collectivités locales, entreprises, etc.) qui luttent contre le chômage.
Lire aussi Des allocations plus dures ne suffiront pas pour retrouver le plein emploi
L’objectif est « d’offrir un meilleur accompagnement à toutes les personnes qui ne trouvent pas d’emploi par elles-mêmes, notamment parmi les allocataires du RSA, et d’améliorer notre réponse aux besoins des entreprises », insiste le ministère. Une mission de préfiguration pour France Travail a été confiée à Thibaut Guilluy, l’actuel Haut-Commissariat à l’Emploi, qui devrait logiquement prendre l’initiative du nouveau dispositif début 2023. L’expérimentation d’un pendant RSA (jusqu’à 15 à 20 heures de activité par semaine) sera également lancé à l’automne pour un an, dans dix bassins d’emploi.
Autre chantier : l’élargissement de la dynamique autour de l’apprentissage « pour atteindre l’objectif d’un million d’apprentis » en fin de mandat. Les primes à l’embauche d’un jeune, qui représentaient plus de 5.000 millions d’euros en 2021, seront maintenues mais seront recalibrées lors d’une concertation à l’automne.
Quant à la réforme des lycées professionnels, qui doit passer par une meilleure découverte des métiers dans les collèges, un assainissement des filières existantes et une récompense des stages en entreprises, elle sera lancée ce mardi par Emmanuel Macron aux Sables-d’ Olonne. Avant de faire l’objet d’une concertation avec l’ensemble des acteurs de l’éducation, des entreprises et des territoires.