Où en est-on de la couverture du territoire par des CLSM ?
Il y a aujourd’hui 254 CLSM actifs et 78 en préparation. Au début de l’aventure, il y a quinze ans, on imaginait qu’il faudrait au moins un CLSM par secteur de psychiatrie adulte. Il y en a 820 en France : on en est donc loin. Or, la courbe de création de CLSM a fortement augmenté après 2016 (selon plusieurs textes législatifs et réglementaires en la matière, ndlr). On a observé une extension avec la crise liée au Covid, aussi elle s’accompagne aussi d’une prise de conscience des élus, et de la population, sur la santé mentale.
Aujourd’hui nous voulons qu’il y ait un nouvel élan des créations du CLSM. Il y a aussi une grande diversité entre les territoires : certains sont bien entretenus, d’autres le sont beaucoup moins. La majorité des CLSM existent en milieu urbain. Les secteurs semi-urbains aiment certains à créer, notamment sur les intercommunalités. Mais peu de zones rurales sont encore mal couvertes alors qu’il y a autant de problèmes de santé mentale qu’ailleurs.
Que faudrait-il pour que davantage de CLSM soient créés, notamment en milieu rural ?
Les CLSM n’étant pas des structures descendantes, pour en créer un, il faut que les acteurs locaux se rassemblent, il faut porter le projet. Cela peut être la psychiatrie publique, les élus, parfois l’ARS, qui finance divers CLSM…
En milieu rural, ce qui peut freiner la création d’un CLSM est la multitude de petites municipalités. Une réunion avec 100 ou 120 élus (en plus des autres membres, rédacteurs) c’est compliqué. Le niveau intercommunal peut être une bonne réponse.
Comment les CLSM s’articulent-ils aujourd’hui avec les démarches de santé territoriales ou locales ?
Le CLSM décloisonne les institutions, c’est une approche ascendante de démocratie participative qui résout les problèmes du quotidien. Ce n’est pas une structure décisionnelle. Tous les contrats locaux de santé doivent être basés sur un CLSM pour la santé mentale. On voit aussi de plus en plus de CLSM se créer dans le cadre d’un CLS. Notre crainte dans ces situations est que la santé mentale passe au second plan.
Dans tous les cas, le CLSM peut éclairer le contrat CLS sur cette question et l’aider à établir des fiches actions. Il existe également un avis sur les projets territoriaux de santé mentale (PTSM). Quant aux CPTS, il est important qu’ils participent au CLSM. Ils y sont les bienvenus. Mais il faudrait sortir du paiement à l’acte des médecins, pour qu’ils puissent participer aux CLSM de manière rémunérée.
Les effets de l’existence d’un CLSM sur la santé mentale de la population couverte a-t-elle fait l’objet d’études ?
Il n’y a pas eu d’étude approfondie de ce type. Les actions ne sont pas mises en œuvre par CLMS, mais par ses parties prenantes. Cependant, nous sommes en négociation avec l’Irdes (Institut de recherche et de documentation des industries de santé) pour réaliser une évaluation des CLSM. Avec la Société française de santé publique, nous listons également les actions qui ont été mises en place à partir des idées de ces conseils. Les premiers documents seront publiés prochainement.