Cinq hommes et une femme ont été jugés par le tribunal de Caen pour avoir commis 32 cambriolages dans les Hauts-de-France, la Normandie et les Pays de la Loire en 2020 et 2021.

Par Guillaume Jeanne

Publié le 16 oct. 22 à 23:34

mis à jour le 16 22 octobre à 23:56

Les voyageurs, cinq hommes et une femme, étaient jugés par le tribunal correctionnel de Caen pour avoir commis 32 cambriolages chez des particuliers dans les Hauts-de-France, la Normandie et les Pays de la Loire entre août 2020 et février 2021.

« Peur des représailles »

Les prévenus – qui ciblaient les caravanes – étaient particulièrement en colère à Saint-Fraimbault-de-Prières (Mayenne), Spay (Sarthe), Lisieux et Caen (Calvados), Saint-Nicolas-d’Aliermont et La Frénaye (Seine-Maritime) ou encore Yvetot-Bocage (Manche). Entre 28 et 51 ans, tout le monde était déjà connu de la justice.

Soupçonnée d’être la « tête pensante » du trafic, Laetitia X a « repéré » des caravanes à vendre sur le site de petites annonces Le Bon Coin. Elle « organiserait » alors le braquage et son compagnon « réussirait » à l’aider à commettre ses méfaits. Cette mère, qui a quitté l’école après la sixième, a été décrite par les enquêteurs comme une « femme ponctuelle, collaborative, respectueuse et gentille ».

Pourtant, il était déjà connu des tribunaux : son cursus porte les traces d’une dizaine de citations, tant pour « conduite sans permis, outrage ou menaces de mort ». Il a également été crédité d’un « enlèvement avec séquestration ». Depuis, il a obtenu son permis de conduire et a commencé le processus de formation en nettoyage de maison.

Connus de la justice

Nicolas X, 33 ans, dont le rôle était principalement de cacher des caravanes volées, a été mis en cause dans vingt-sept des trente-deux incidents. Son avocat a tenté de prouver qu’il n’y avait que des preuves pour douze d’entre eux.

Devant le juge, il a fini par avouer « connaître l’origine frauduleuse » de ces caravanes qui lui étaient confiées, mais il a justifié ces aveux tardifs par sa « crainte de représailles ». Lors de la perquisition, une somme de 38 000 euros a été saisie à son domicile.

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Parmi les autres prévenus, Gilles X avait été placé en détention provisoire dans l’attente de son jugement. Ce chauffeur routier professionnel – connu de la justice pour « vol avec arme, destruction de biens et « réception » – avait, entre autres, commis des cambriolages à Saint-Fraimbault-de-Prières (Mayenne) et Saint-Nicolas-d’Aliermont. (Seine Maritime).

300 000 € de préjudices

Ce père, qui a été empêché d’entrer en contact avec la mère de ses enfants, n’a pas réclamé le droit de leur rendre visite et n’a pas évoqué son avenir professionnel. Michel X, 51 ans, s’était déjà distingué dans les « vols aggravés » il y a vingt-cinq ans mais n’avait plus fait parler de lui depuis 2008. Cet ouvrier précaire du BTP – qui a quitté l’école à 14 ans et ne sait ni lire ni écrire – a arrêté travaillant en 2015 pour des « problèmes de dos ».

Les deux autres prévenus, Stacy X (25 ans) et Yoni X (42 ans), ont été impliqués dans des « vols » commis à Beauvais (Oise) et dans deux « vols aggravés » à La Frénaye (Seine-Maritime) et Merignies (Nord) .

Vendredi 16 septembre 2022, le parquet a demandé au tribunal correctionnel de Caen de prononcer un an et demi d’emprisonnement et six mois de mise à l’épreuve contre Nicolas X. Il a également demandé la confiscation des 38 000 euros retrouvés à son domicile, sa Renault Mégane et le son Renault Master.

Laetitia X a été condamnée à un an de prison et six mois de sursis avec sursis – dont l’obligation de travailler et d’indemniser les parties civiles.

Pour Gilles X, le parquet a requis deux ans d’emprisonnement et un an de sursis avec la confiscation des scellés. Il s’est montré plus indulgent envers Michel X compte tenu de la longueur de son casier judiciaire et a requis à son encontre un an de prison avec sursis. Au final, cinq mois de sursis simple ont été demandés contre Yoni X et quatre mois avec suspension du procès et obligation d’indemniser les victimes concernant Stacy X.