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A la fin du second tome, on se doutait que c’était loin d’être fini pour Hilda, sa soeur Sandra et son amie Tara, qui sont toujours poursuivies par le célèbre docteur Baalt.
En croisière sur le Danube pour se rendre en Hongrie, où ils se croient enfin en sécurité, les ennuis reprennent lorsque les trois Najad s’adonnent à des plaisirs saphiques et pluriels, incapables de passer quelques heures sans séjour sexuel. Distraits, ils sont alors capturés par des marins sadiques (comme tous les marins depuis Braking the Waves), à la solde du médecin repoussant. Les viols à base de tentacules et autres monstruosités reprennent alors, laissant ces mâles cachés et terrifiés, endurcis par une vie de dur labeur, qui voulaient juste violer en silence. Stocké in extremis par Gerda, on peut retracer les voyages dans la vie intérieure d’Hilda et son amour incestueux, clés de voûte de l’histoire.
De retour dans le passé, la reine est très bouleversée. Entre torture et inquisition, celle qui pensait avoir un jouet immuable en la personne d’Hildegarde se rend compte que son plan lui échappe. En effet, les religieux, pas en tête et malgré (peut-être à cause ?) d’une excitation visible, ont décidé de brûler les injustes. Ce qui réduirait littéralement l’ambition de la reine en cendres… Sans alternative, elle invoque un démon – ce que nous faisons tous lorsque nous sommes coincés dans une situation impossible – et ne parvient pas à sauver sa proie, toujours pour recevoir la damnation éternelle. Le lecteur attentif aura compris que la Reine et Gerda sont la même personne. Toute cette trame de fond nous rappelle que la reine n’est pas si méchante que ça, elle a juste fait une bêtise parce qu’elle voulait baiser Hildegarde avec un peu trop de passion. En fait, pour la morale, nous échouerons…
Alors le sale docteur finit par retrouver la petite cassette, mais Gerda, qui en profite pour enfin se débarrasser de sa malédiction, le détruit à jamais. Elle peut redécouvrir son amour pour Hildegarde/Hilda (bien qu’un amour très tordu et violent) et tous nos héros se jettent tête baissée dans une gigantesque orgie tentaculaire (littéralement), n’hésitant pas à continuer d’être la victime du médecin méprisant pour asservir pour son compte personnel plaisir. Une sorte de fin heureuse ?
Nous l’avons déjà dit. L’album ne doit pas être pris au sérieux. Malgré une vraie cohérence scénaristique (si l’on accepte la réincarnation, les démons, les jambes qui se transforment en serpents, les sexes plus gros qu’une cuisse et autres bizarreries…), on se retrouve tout de même devant de belles bêtises. Mais une qualité tout. Ignorons la morale, le tabou, l’histoire. Tous les personnages sans exception sont soumis à la torture et au plaisir mêlé et le tout se mélange dans des orgies à volonté. Juste la vie à travers des siècles voués au plaisir dans une frénésie et une abondance de débauche qui ne se soucient pas de savoir s’il est bien ou mal de coucher avec son père.
Une trilogie efficace dans le sens où on y va franchement, qui conserve une qualité graphique indéniable tout au long et reste un objet de curiosité à avoir dans sa bibliothèque.