« Faire un temps de repos, de réflexion et de prière avec sainte Bernadette », « ces jours de silence et de prière pour « faire le point » ou « faire le plein », pour mieux affronter le « quotidien difficile » dans le monde » monastère de la Visitation : c’est à Nevers que ça se passe. Sans aller jusqu’à l’isolement total dans un couvent ou un monastère, la parenthèse spirituelle est une formule de vacances paisible et peu coûteuse, si peu que l’on ne recherche pas le confort d’un quatre étoiles.
Des chambres de novices reconverties
Au cœur de la ville, le gigantesque sanctuaire de Sainte Bernadette, maison mère de la congrégation des Sœurs de la Charité, a aménagé les chambres des nombreuses novices formées à la vie religieuse aux XIXe et XXe siècles. Parmi eux, le 7 juillet 1866, arrive une certaine Bernadette Soubirous.
Il y restera 13 ans, jusqu’à sa mort. En vue de sa béatification, son corps fut exhumé, en 1909 puis en 1919 et en 1925, dans un état de conservation exceptionnel, quasi miraculeux. Elle fut ensuite exposée dans un sanctuaire de verre et de bronze, dans la chapelle San-Gildard, encore visible aujourd’hui aux visiteurs et pèlerins.
« Peu de gens le savent », déplore Grégoire Boucher, responsable de la communication et du développement commercial à l’Espace Bernadette, l’association qui gère les lieux. Des campagnes de communication et une forte présence sur les salons tentent plus que jamais d’encourager quelques-uns des millions de visiteurs attirés à Lourdes par la grotte où Bernadette avait vu la Vierge. Le bandeau publicitaire principal résume bien l’état d’esprit : « Venez voir Bernadette Soubirous à Nevers »
L’Espace Bernadette, à Nevers, diversifie ses activités pour faire face au manque de visiteurs
Car si le sanctuaire Sainte-Bernadette a attiré jusqu’à un million de visiteurs en 2008, à l’occasion du 150e anniversaire des apparitions de Lourdes, la fréquentation est en baisse depuis une autre apparition, celle du Covid : 50 000 visiteurs qu’en 2021, et « probablement 100 022 en 2021 ». » estime Grégoire Boucher.
Cette importante baisse de fréquentation causée par la crise sanitaire a entraîné des difficultés financières, qui ont eu un impact sur les effectifs. Au total, 16 salariés quitteront le site en 2021, sur les 34 qui y travaillaient. Huit ont été licenciés, certains retraités n’ont pas été remplacés.
« On travaille pour faire revenir les gens, mais on est toujours dans un climat de modération. Beaucoup de retraités ne reprennent pas les déplacements en groupe », observe Grégoire Boucher. L’objectif, pour l’Espace Bernadette « d’équilibrer ses coûts », est de passer à 300 000 visiteurs par an. Le centenaire de la béatification de Bernadette, en 2025, pourrait y contribuer.
Une quête de ressourcement
Le public a évolué. « Il y a peut-être moins de pèlerins, mais plus de touristes spirituels. Ils ne partent pas en retraite, mais visitent des lieux qui ont du sens. Cette recherche de guérison a été aggravée par la maladie et le manque de relations humaines. Et dans un monde turbulent, ils y trouvent calme et sérénité », constatait l’an dernier Christophe Goubier, directeur de l’Espace Bernadette.
Pour ceux-ci comme pour les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle qui partent de Vézelay, dans l’Yonne, le sanctuaire de Sainte Bernadette dispose de 200 lits. La fête de l’Assomption prévue le 15 août, avec le réseau social de prière Hozana, devrait également remplir. Chambres à 1, 2, 3, 4 ou 5 lits, avec ou sans salle de bain, à partir de 43,25 € (petit-déjeuner inclus), avec un tarif spécial pour les pèlerins. Un véritable restaurant est également ouvert à tous, midi et soir.
Il est entièrement ouvert et c’est la vocation des Sœurs de la Charité d’accueillir tout le monde.
« C’est totalement ouvert, et c’est la vocation des Sœurs de la Charité d’accueillir tout le monde », insiste Grégoire Boucher. Entre salle de travail et auditorium, l’Espace Bernadette accueille également des séminaires d’entreprise. Seuls les partis politiques ne sont pas les bienvenus.L’Espace Bernadette dispose de 90 chambres et 200 lits, ainsi que de trois salons, jusqu’à 200 places.
Au monastère de la Visitation, niché dans la verdure et à proximité de la Loire, les portes des sœurs s’ouvrent aussi volontiers sur l’extérieur, pour une parenthèse spirituelle qui ne devrait pas dépasser 8 jours. Ici, le quotidien se partage dans sa simplicité, notamment au réfectoire où les retraités sont mis à l’aise pour se servir selon leurs besoins.
Les chambres leur sont réservées et ils doivent respecter le silence ; « Ils peuvent, s’ils le veulent, rencontrer une religieuse. »
Enfin, au Carmel de Nevers, où huit religieuses vivent en retraite, l’accueil est aussi « largement ouvert, à celles qui cherchent, pour quelques jours, un espace de retraite loin du bruit et du stress de leurs journées de travail.. . pour reprendre son souffle, réfléchir, prier, goûter au vrai silence »…