Migrer un site web est une opération lourde et complexe. Afin de ne pas abîmer sa référence naturelle, plusieurs étapes sont indispensables.
La migration d’un site Web implique des modifications substantielles. Le changement d’URL, d’architecture, de design, de CMS ou d’hébergeur, la fusion de contenu, le changement de nom de domaine et la migration vers https sont pris en compte. Autant de changements qui peuvent modifier le positionnement des pages dans les SERPs. Comme l’a noté John Mueller, analyste Google Webmaster Trends, plus tôt cette année, « les moteurs de recherche comme Google stockent leur index page par page. Si vous modifiez l’adresse ou l’URL d’une page, les données doivent être transmises d’une manière ou d’une autre, sinon elles seront perdues ». Il faut donc que cette migration de sites se fasse correctement, pour ne pas perdre de sites, voire en gagner. Voici différentes étapes pour vous aider dans cette tâche.
Préparer la migration
Avant de procéder à la migration du site, la définition d’objectifs clairs en SEO doit permettre l’élaboration de la feuille de route. « La refonte a deux objectifs principaux : ne pas perdre de business/trafic/clients et améliorer le site », résume Mathieu Chapon, fondateur de Peak Ace.
Ensuite, une fois les objectifs fixés, la planification permet de savoir quand, comment et à qui seront confiées les différentes tâches. Lors de la migration de sites, différents groupes d’intérêts peuvent être impliqués : chef de projet, développeur, expert SEO, éditeur web, webmarketeur…
Au niveau SEO, les référenceurs peuvent esquisser pour les développeurs des sitemaps à rapporter à Google, des données structurées, le temps de chargement attendu des pages, les performances des Core Web Vitals, la structure des URL… appel, afin de sélectionner l’acteur qui saura relever nos défis », précise Mathieu Chapon.
« Réunir » l’ancien et le nouveau site
Lister le contenu de l’ancien site permet de savoir ce qui peut être conservé mais pas seulement : « Un audit du site existant permet aussi de cibler les points d’amélioration à ne pas omettre lors du projet de refonte », note Mathieu. capot
Assurez-vous d’avoir une liste complète des URL de l’ancien site afin que rien ne soit perdu pendant la migration. Pour cela, il s’agit, par exemple, de suivre votre ancien site. « Je travaille sur la création d’un panel d’URL », explique Julien Renotte, ingénieur développement et responsable SEO interne chez MeteoConsult/LaChaineMeteo. « Je peux utiliser des outils d’analyse de logs comme OnCrawl, Botify, et d’autres outils comme Google Search Console, Google Analytics, Adwords, même l’ancien code d’application. A cela, j’ajoute les « classiques » : index.html, index.php, robots. txt, sitemaps.xml… Je me retrouve généralement avec un ensemble de patterns, qui me permettent d’avoir une représentation simplifiée, rien oublié dans l’index Google, avec les commandes site:my-domain ou site:my-domain/pattern « .
Il y a aussi une étape délicate, qui consiste à « fusionner » l’ancien et le nouveau site. Une feuille Excel peut être utilisée pour répertorier les anciennes et les nouvelles URL. Vous devez choisir des URL qui seront les mêmes ; et celles qui seront fusionnées dans des pages similaires existantes. Bien sûr, les pages principales de votre site doivent être récupérées. Ce sont ceux qui ont de bons KPI ou même de bons backlinks. Une étude sur SEMRush ou Ahrefs est recommandée pour mieux les identifier.
Évitez les redirections 301 de l’ancien site vers la nouvelle page d’accueil du site ou plusieurs codes 404
A ce stade, l’un des écueils à éviter, pour Julien Renotte, est de multiplier les redirections 301 de l’ancien site vers la page d’accueil du nouveau site, soit de multiplier les codes 404. « Quand j’essaye la migration, je découvre des options business qui ne ne correspondent pas à une option SEO. Les pages sont souvent scrapées et, pour simplifier, des redirections sont envoyées vers la page d’accueil (soft404) ou renvoient un 404. » Pour lui, il existe des solutions plus « SEO friendly ». Par exemple, il est recommandé de supprimer ou de remplacer tous les liens pointant vers des pages 404 lors du processus de migration. Mieux vaut mettre à jour les liens qui pointent vers les pages redirigées, pour qu’ils pointent directement vers la page finale. Cela empêchera les chaînes de redirection. Traquer les pages orphelines en créant des liens vers elles peut être une bonne idée.
Faites également attention à ce que les balises canoniques soient bien implémentées dans le nouveau site. Cela indique plus clairement à Google que vous êtes sur votre site. Afin d’éviter le problème de contenu dupliqué, vous pouvez également indiquer aux règles de redirection dans les fichiers .htaccess qu’une seule version de la page est accessible.
Tester le nouveau site
Le nouveau site est souvent travaillé dans un environnement de test séparé. « Si possible, je demande une pré-production sécurisée. C’est le futur environnement dans lequel je testerai l’ensemble de mon panel », explique Julien Renotte.
Le test du nouveau site est effectué sur le serveur de test avant le lancement du site. « Acceptation (méthode de test et de vérification du site avant sa mise en ligne), dev (la recette de l’ordinateur), pré-production et production sont souvent réalisées à l’aide d’outils de tracking tels que Screaming Frog ou Oncrawl. L’objectif est d’avoir un vision globale du crawl du site. Cette période implique de nombreux échanges avec toutes les équipes travaillant sur le projet pour atteindre le niveau d’optimisation souhaité », explique Mathieu Chapon. « Seuls les tests de performance de Core Web Vitals sont à prendre avec un grain de sel dans l’environnement de pré-production », ajoute-t-il. « En fait, ceux-ci ont tendance à ne pas reproduire les mêmes performances qu’en production.
Une fois le site en ligne, les tests se poursuivent. Julien Renotte explique : « A partir du jour J, j’analyse tous les retours pour les codes 4** ou 5** avec Kibana, un outil de live logging. Vérifier qu’il ne s’est rien passé. Je répète ces analyses le jour 0, J1, J3, D7 et D15″. Au niveau du netlinking, « à J+1, il s’agit de corriger les liens des sites propriétaires pour ne pas ajouter de redirections sur tous les backlinks du groupe ».
Après le lancement du site, Mathieu Chapon vérifie pour sa part trois éléments pour évaluer le succès de la migration. « Tout d’abord, il s’agit d’effectuer un crawl et une recette post-publication, pour s’assurer que toutes les optimisations sont présentes sur le site. Nous vérifions si la migration n’a pas intégré les systèmes, pour éviter l’indexation ou le crawl de pré-production. Ensuite, vous devez pour vérifier que le plan de redirection est appliqué dans son ensemble. Enfin, il faut surveiller la courbe de visibilité, le trafic, l’indexation du nouveau site et les positions, quelques jours après la migration, cela permet de comprendre si le site a conservé ses indicateurs de pré-changement, ou même s’il augmente. » Par exemple, en cas de perte de trafic, vous pouvez comparer les données de la Search Console de votre nouveau site à votre ancien site. Objectif : savoir exactement quelles pages ont perdu du trafic.
C’est également une bonne idée de conserver l’ancien site pendant un certain temps, afin d’en savoir plus sur le contenu, les boutons d’appel à l’action ou les métadonnées que vous aviez dans l’ancien environnement. Vous pouvez le déplacer vers un sous-domaine et le bloquer des moteurs de recherche.