Sébastien Piaulet aurait été tué à Vergezac d’une balle dans la tête en juin 2008. Meurtre sur fond de jeux sexuels ou accident lors de la vente d’une arme non divulguée ? La cour d’assises de la Haute-Loire dispose de quatre jours pour prouver les faits.
La famille de Sébastien Piaulet attend depuis 2008 de connaître la vérité sur la mort de Puydomois. Quatorze ans après la disparition, la cour d’assises de Haute-Loire jugera du 15 au 18 novembre le couple inculpé depuis le printemps 2010. Jean-Christophe Dumont est accusé de meurtre et sa femme Béatrice de recel de cadavre et de modification de scène de crime. Mardi prochain, ils comparaîtront gratuitement au tribunal du Puy.
Rencontre sur un site échangiste
Selon les enquêteurs du service régional de police (SRPJ), la victime de 36 ans et le couple, alors habitants du Puy-en-Velay, se sont rencontrés sur un site échangiste avant de convenir d’un rendez-vous. Route de la Haute-Loire, à Vergezac, le 19 juin 2008. C’est là que Sébastien Piaulet mourra d’une balle dans la tête. Le couple emmènera ensuite sa dépouille en Ardèche pour être inhumée dans un bois de la commune de Saint-Cirgues-en-Montagne. Deux jours plus tard, la mère de Sébastien Piaulet signale sa disparition à la police. Les enquêteurs disposaient alors d’un objet : une puce téléphonique prépayée, achetée au Puy et enregistrée avec une fausse pièce d’identité. Le 14 janvier 2009, alors âgé d’une trentaine d’années, sa voiture est retrouvée sur un parking de Saint-Étienne. L’ADN prélevé à l’intérieur de la voiture nous a permis d’en savoir plus. Le 29 août 2009, l’un des champignons a finalement trouvé un squelette en bois à Saint-Cirgues-en-Montagne, en Ardèche. Le corps de Sébastien Piaulet a été identifié deux jours plus tard ; Selon le médecin légiste, il est mort d’une balle dans la tête. Les enquêteurs sont passés sous couverture et le 3 mars 2010, un an et 9 mois après la disparition de Sébastien Piaulet, le couple Dumont est interpellé à Aurillac dans le Cantal où ils s’étaient installés. Tous deux ont été emprisonnés avant leur procès : 18 mois pour elle et 24 mois pour lui. L’instruction a ensuite continué.
« Ils ont joué un tour pour retarder au maximum l’enquête en interrogeant un groupe d’experts. »
Me Jean-Louis Borie (l’un des deux avocats des parties civiles)
« Ils insistent pour nier le meurtre et expliquent qu’ils avaient pris rendez-vous pour vendre une arme non divulguée et que le tir était un accident. Compte tenu de leur comportement lors de l’enquête, nous n’attendons aucun aveu. Nous attendons que justice soit faite. « Dis-moi ce qui s’est passé.
Meurtre sans préméditation ou banal accident ?
L’enjeu de ce procès est important car le jury doit décider s’il y a eu ou non intention de tuer. L’avocat Antoine Vey défendra Jean-Christophe Dumont tandis que Béatrice Dumont sera conseillée par Me Yves Sauvayre de Baraha Lyon. De nombreux détails restent à éclaircir dans cette affaire, comme la raison pour laquelle la victime a été déshabillée avant d’être enterrée dans un bois en Ardèche.