La méningite rapide est une infection potentiellement mortelle des méninges causée par la présence de bactéries dans le liquide céphalo-rachidien. Peste, séquelles, risque : point avec le professeur Mark Leone, anesthésiste-réanimateur.
Si la méningite virale est souvent bénigne, la méningite bactérienne (éclair) est une urgence (SAMU) et nécessite un traitement antibiotique urgent.
Définition : c’est quoi une méningite foudroyante ?
« La méningite rapide est une inflammation des méninges, les gaines qui protègent le système nerveux central (cerveau et moelle épinière), explique le professeur Marc Leone, anesthésiste-réanimateur. Elle est liée à la présence de bactéries dans le liquide céphalo-rachidien, qui est l’infection la plus courante des formes courantes causée par les pneumocoques ou les méningocoques ». « La méningite bactérienne se caractérise par une apparition brutale de modifications de l’état général avec de la fièvre, des maux de tête rapides, des vomissements, une légère intolérance, une raideur de la nuque, une légère intolérance… Parfois de petites taches rouges appelées purpura dominant les membres inférieurs et des signes de gravité de l’infection (choc septique) ». Sans traitement immédiat, cette méningite bactérienne peut : s’attaquer à d’autres parties du système nerveux central, comme le cerveau, le cervelet ou le tronc cérébral (appelée « méningite ») ; elles affectent tout l’organisme (infection généralisée ou « septicémie »). Dans ce cas, la maladie est dite « invasive ».
Quelle est la cause d’une méningite foudroyante ?
La méningite rapide est essentiellement associée à deux bactéries : les pneumocoques (20 à 30 % de mortalité) et les méningocoques (10 % de mortalité). « Suite à des suites locales, respiratoires (pneumonie), ORL (angine, otite, etc.) ou surtout chez des patients (splénectomie, interruption entre le cerveau et l’ORL), ces bactéries du nasopharynx peuvent pénétrer dans la circulation sanguine et infecter le noyau liquidien cérébral – rachidien, poursuit le professeur. La méningite à pneumocoque (environ 700 cas par an en France) peut survenir chez l’enfant, mais est plus fréquente chez l’adulte, à l’instar de l’Assurance Maladie. C’est le germe le plus souvent responsable des méningites bactériennes. Les infections graves à méningocoques touchent environ 500 à 600 personnes par an (dont les deux tiers des méningites), avec un pic d’incidence en hiver. Ils sont responsables de 50 à 60 décès par an. La méningite bactérienne est une urgence et le traitement doit être instauré rapidement.
A quel âge est-on le plus à risque ?
Selon L’Assurance Maladie, les plus touchés par les infections graves à méningocoque sont les enfants de moins d’un an, les enfants de 1 à 4 ans et les jeunes adultes de 15 à 24 ans non protégés par la vaccination. La méningite à pneumocoques peut survenir chez les enfants, mais elle est plus fréquente chez les adultes.
La méningite foudroyante est-elle contagieuse ?
« La foudre méningite méningococcique est contagieuse, explique notre interlocuteur. La transmission se fait via de minuscules gouttelettes provenant des voies respiratoires supérieures des patients ou des porteurs sains (baisers, toux, éternuements, salive, utilisation d’un objet contaminé en contact avec la bouche…). contagiosité, la mise en place du protocole – isolement respiratoire avec port de masques, antibiothérapie, vaccination des contacts… – obligatoire pour l’entourage du patient. » En cas de méningite éclair, signalez le cas à l’Agence régionale de santé (ARS). la Direction Générale de la Santé du 27 juillet 2018 définit la prophylaxie chez les personnes contacts.Dans tous les cas d’infections à méningocoques, il est recommandé d’utiliser une antibioprophylaxie de l’environnement proche, qui prévient l’infection entre individus : la rifampicine doit être administrée pendant 2 jours. il existe des contre-indications (hypersensibilité, grossesse, maladie hépatique, alcoolisme, porphyrie, etc.) et la résistance à la rifampicine chez les souches rares de méningocoques. La prophylaxie consiste alors à prendre la ceftriaxone par injection ou par voie orale en une dose unique de ciprofloxacine. Dans les méningites de sérogroupe A, C, Y ou W, la prophylaxie par vaccination est complémentaire de l’antibioprophylaxie mise en place pour protéger les personnes ayant eu des contacts étroits et répétés avec le malade (habituellement les personnes vivant au domicile du malade) et les jeunes enfants vivant dans des communautés où la promiscuité est élevée .
Quelle est la mortalité d’une méningite foudroyante ?
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’une personne sur dix dans le monde meurt de méningite bactérienne et que la moitié des patients souffrent de complications graves.
Peut-on guérir d’une méningite foudroyante ?
« Le risque d’évolution rapide de la méningite impose de débuter le plus tôt possible un traitement antibiotique, si possible le plus tôt possible, dès que le diagnostic est posé, prévient le Pr Leone. par voie intraveineuse sur une durée variable selon le germe (de 4 à 14 jours).« La plupart du temps, l’antibiotique est associé à des corticoïdes, qui améliorent le pronostic. La méningite bactérienne est confirmée par une ponction lombaire pour identifier la bactérie, une hémoculture ( = hémoculture permettant également l’identification de l’organisme) et une prise de sang « On peut aussi faire un scanner cérébral avant ou après la ponction lombaire pour des complications cérébrales. »
Quelles sont les séquelles après une méningite foudroyante ?
« Si un patient est pris en charge rapidement, normalement, en quelques jours de traitement, son état se normalise et rassure l’interlocuteur, faute de quoi des séquelles neurologiques telles que visuelles, cognitives, auditives (surdité) et mnésiques peuvent survenir. Elle risque aussi la paralysie et même la gangrène, ce qui peut conduire à l’amputation d’un membre. »
Le vaccin protège-t-il de la méningite foudroyante ?
«Des vaccins homologués contre la méningite à méningocoque et à pneumocoque sont disponibles depuis de nombreuses années et protègent les patients contre certaines souches», conclut le professeur Leone. Par ailleurs, la vaccination antipneumococcique est obligatoire pour les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2018 par : deux injections à deux mois d’intervalle (deux et quatre mois) ; rappel à 11 mois, c’est comme l’assurance maladie. Il reste recommandé aux personnes non vaccinées jusqu’à 24 ans et aux bébés nés avant cette date.
Merci au professeur Marc Leone, chef du service d’anesthésie-réanimation à l’hôpital Nord de Marseille et vice-président de la Société française d’anesthésiologie et de réanimation (SFAR).
Source : Instruction n° DGS/SP/2018/163 relative à la prophylaxie des infections invasives à méningocoques, 27 juillet 2018, DGS