Médecine alternative : 4 réflexes pour éviter les arnaques et les dangers de...

Si la pilule miracle au guarana pour maigrir vous envoie aux urgences, il y a lieu de douter de sa composition… L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) multiplie depuis quelques mois les mises en garde concernant les compléments alimentaires. Mais il en existe de différentes sortes : vraies arnaques sur internet, surdosage de produits, plantes qui entrent en conflit avec certains traitements… Pour éviter les mauvais mélanges, voici quelques conseils.

Prudence avec les achats sur Internet

Risque principal : « produits contrefaits », c’est-à-dire contenant une substance cachée, vendus exclusivement sur Internet, notamment sur les réseaux sociaux. « Les consommateurs prennent des compléments alimentaires qu’ils croient être d’origine végétale, et ils prennent du Viagra à leur insu, parfois en grande quantité ! », explique Juliette Bloch, médecin chef de la division Alerte et vigilance sanitaires à l’Anses. Une cuillère à soupe de « miel aphrodisiaque » peut être l’équivalent de 4 comprimés de viagra ! 2010 pour le risque cardiovasculaire et la phénolphtaléine, interdite depuis 1988, car cancérigène…

Pour Juliette Bloch, pas de quartier, il faut éviter d’acheter ses compléments alimentaires sur Internet, notamment sur les réseaux sociaux. « Surtout les marques que vous ne connaissez pas, les produits qui se vendent exclusivement sur Internet, sur des sites étrangers, avec des noms accrocheurs », précise Juliette Bloch. Mais vous pouvez continuer à acheter vos suppléments nutritionnels habituels sur le site Web d’une pharmacie, si c’est votre habitude.

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Vérifier les contre-indications avec votre médecin

Vérifier les contre-indications avec votre médecin

En dehors de ces cas de fraude graves mais rares, prendre des compléments alimentaires tous les jours n’est pas anodin. « De manière générale, il faut savoir que les compléments nutritionnels ne sont pas systématiquement contrôlés, ni pour la concentration des produits, ni pour leur qualité, poursuit Juliette Bloch. Cependant, ils peuvent être contre-indiqués du fait de l’état de santé de la personne ou du fait de son traitement. Par exemple, certains produits contenant de la vitamine K ne font pas bon ménage avec les anticoagulants. « Le mieux est d’en parler à son médecin avant toute prise de compléments alimentaires afin qu’il en regarde bien la composition », précise l’épidémiologiste. Et surtout, si vous avez des effets indésirables, n’ayez pas peur d’en parler avec lui. « Les gens ne pensent pas forcément que les plantes peuvent interagir avec les médicaments et les généralistes n’ont pas toujours le réflexe de se poser la question », déplore-t-elle.

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Bien regarder les étiquettes

Bien regarder les étiquettes

Autre mesure préventive : regardez le contenu de votre produit. Certaines personnes allergiques au pollen s’exposent à des risques potentiellement mortels si elles consomment des produits de la ruche, qui ne sont pas forcément mentionnés sur les emballages. Même un aliment aussi banal que le sel peut provoquer de mauvaises surprises. « Certains sels ne sont pas composés de chlorure de sodium, mais de chlorure de potassium », souligne Juliette Bloch. Ce sel, surnommé « de régime », est prisé des patients qui souhaitent réduire leur consommation de la précieuse épice. « Il n’est pas facile de dire qu’il s’agit de potassium car il est vendu dans les supermarchés sans avertissement. Cependant, il est contre-indiqué pour les patients chroniques prenant certains traitements pour le diabète ou les maladies cardiaques. » Avec un risque allant de la fatigue anormale aux arythmies cardiaques, potentiellement mortelles.

Suivre les alertes de l’Anses

Suivre les alertes de l'Anses

Et même si vous n’avez ni allergie ni traitement, attention aux dosages. « Il faut bien regarder l’étiquette et respecter le dosage (dose et fréquence indiquées) », souligne Juliette Bloch. Car certaines plantes, totalement inoffensives, voire recommandées, à fortes doses peuvent être nocives.

C’est pourquoi vous pouvez consulter le site Vigil’Anses, où l’Anses publie régulièrement les dernières alertes du terrain, vous tenant informé des dernières découvertes. Qui pourrait se douter que le curcuma, vanté pour ses propriétés digestives, anti-inflammatoires et antioxydantes, est responsable de certaines hépatites ? Et pourtant, en juin 2022, l’autorité avait reçu pas moins de 100 signalements d’effets secondaires vraisemblablement liés à la consommation de compléments alimentaires contenant du curcuma ou de la curcumine, dont 15 hépatites. Un autre avertissement, à partir de 2021, concernait la cannelle. Parce qu’elle est prise à fortes doses, la coumarine, qui se trouve dans la cannelle, présente également un risque de toxicité hépatique.

Et si vous constatez des effets indésirables?

Vous devez immédiatement informer votre médecin ou un centre antipoison. Il est très important de conserver les gélules et les emballages afin que l’Anses puisse rechercher et identifier les substances cachées. Autre bon réflexe : signaler les effets indésirables sur le site de nutrivigilance, qui alimente les avis de l’Anses. Pour que votre accident puisse servir à protéger d’autres consommateurs…

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