Pourtant, l’hiver météorologique a bien démarré… Avec des chutes de neige fréquentes et des gelées marquées, qui ont conduit à des journées sans expansion en altitude, tous les ingrédients étaient réunis pour que la saison des sports d’hiver vole. Malheureusement, tous les massifs n’ont pas été abîmés de la même manière puis la masse d’air a radicalement changé en début de semaine avec le retour d’un courant de sud-ouest d’origine océanique, synonyme d’une grande douceur et de précipitations sous forme liquide à tous les niveaux. La fin d’année promet des complications en montagne.

Un enneigement souvent déficitaire

N’ayant quasiment pas de neige naturelle, les ballons vosgiens n’ont pas encore revêtu leurs habits d’hiver à quelques jours de Noël. La situation n’est pas vraiment meilleure dans le massif du Jura voisin avec moins de 2 cm sur le versant nord, à 1300 mètres d’altitude. Même dans le Massif central, c’est la soupe aux grimaces, puisque les stations Super-Besse et Mont-Dore ont pu ouvrir partiellement leurs domaines en prévision du week-end des 10 et 11 décembre. Sur le versant nord du massif du Sancy et dans les monts du Cantal, l’enneigement naturel atteint actuellement un peu moins de 7 cm, alors qu’il est nul sur le versant sud. Ainsi, le ski de fond n’est pas praticable alors que les domaines skiables peinent à maintenir certaines pistes de ski alpin ouvertes pour les vacances de fin d’année.

Entre mercredi et samedi, plusieurs fronts traverseront la Suisse avec une limite pluie-neige, qui devrait dépasser les 2000 m vendredi. #Noël s’annonce vert sur les plages et la plupart des stations de moyenne montagne Animation : Hauteur limite pluie-neige @ECMWF pic.twitter.com/qiynpeak9b

Du côté des stations supérieures la situation est plus contrastée. Il reste difficile dans les Pyrénées en raison des faibles précipitations de la première partie du mois et aussi du vent du sud très doux depuis plusieurs jours. Il faut donc grimper jusqu’à 2000 mètres d’altitude pour trouver de la neige, avec une couche naturelle d’environ 15 à 25 cm côté nord, qui atteint 65 à 80 cm à 2500 mètres. Ainsi, les stations au milieu de l’altitude sont toujours fermées. C’est notamment le cas de Guzet, en Ariège ou d’Artouste, dans les Pyrénées-Atlantiques. Dans les Alpes, les conditions dans la partie sud du massif sont beaucoup plus favorables en raison des précipitations venues de Méditerranée la semaine dernière. Plus au nord, l’enneigement est satisfaisant à un peu plus de 2000 mètres d’altitude, à l’exception des Aravis et du Chablais plus favorisés.

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Pas de neige prévue, une douceur de plus en plus marquée

Si la découverte n’est pas très belle à quelques jours de Noël, les professionnels de la montagne s’inquiètent. La douceur attendue ces prochains jours ressemble de plus en plus au fait que les gelées nocturnes seront absentes même en moyenne montagne. Pire, les températures peuvent dépasser les 10°C en journée. Dans ces conditions, les précipitations qui surviennent au moment des perturbations ne seront que sous forme liquide, sauf sur les plus hauts sommets des Alpes du Nord. Les Pyrénées et les Alpes du Sud seront également épargnées par la pluie, mais pas par la douceur.

Grâce aux canons à neige, cette fête de Noël devrait être sauvée. Mais vers la fin de l’année, la situation peut devenir vraiment difficile. En l’absence de nouvelle neige qui semble être en route, certains domaines skiables devront fermer. Bien sûr, ce ne serait pas la première fois, mais après deux saisons et demie marquées par des restrictions liées au COVID-19, ce manque de neige ne tombe pas au bon moment. Croisons les doigts pour que la situation change rapidement en janvier, ce qui n’est pas gagné en termes de tendances hebdomadaires, qui ne préfigurent pas le retour du (vrai) froid avant mi-janvier au moins…