Hossegor (France) – Terrasses bondées, baigneurs et surfeurs à l’assaut des vagues : les communes littorales des Landes ont dû prolonger la surveillance de leurs plages jusqu’à fin octobre en raison de la canicule actuelle, un phénomène exceptionnel qui pourrait devenir la norme avec le réchauffement climatique.
Un pic annoncé à 29/30 degrés ce jeudi, une eau à 19 degrés : même les habitués des plages de Capbreton et Hossegor avouent leur surprise en cette première semaine des festivités de la Toussaint.
« Je viens régulièrement à cette période de l’année sans forcément nager, mais il y fait très chaud », raconte Christophe, ingénieur, venu profiter du beau temps dans sa résidence secondaire.
« On vient au printemps ou en août mais jamais à ce moment-là », raconte Cathy, une technicienne, encouragée par les températures estivales à prendre la route depuis Toulouse.
Cet afflux de vacanciers a conduit plusieurs stations balnéaires des Landes à prolonger la surveillance de leurs plages jusqu’à dimanche, jour du passage à l’heure d’hiver.
« On a été obligés de s’adapter car il y a beaucoup de monde, surtout des familles », explique Louis Galdos, premier adjoint au maire de Capbreton, qui s’occupe notamment des plages.
Dans cette station balnéaire, comme chez sa voisine Hossegor, des sauveteurs surveillent la plage centrale tous les jours de 12h à 19h et patrouillent régulièrement les autres plages.
Un tel système représente un coût important pour les municipalités, qui assument seules cette responsabilité. « Ce n’est pas neutre pour le budget des communes, c’est un engagement fort de leur part ! », explique Julien Lalanne, responsable de la surveillance des plages d’Hossegor.
Une semaine supplémentaire de pleine surveillance coûte environ 5 000 euros, selon les deux municipalités.
Malgré ce coût, « nous réfléchissons à savoir si nous maintiendrons le dispositif pendant la deuxième semaine des vacances scolaires conformément aux prévisions météo anticipées », souligne Julien Lalanne, également sauveteur.
En effet, la côte landaise peut être dangereuse, notamment pour les enfants et les personnes âgées, en raison de la présence des baïnes, ces courants qui se créent autour des bancs de sable, et de la force de certaines vagues qui déferlent en bord de plage. » ou rouleaux de bord).
Depuis le début des vacances scolaires, les sauveteurs de la plage centrale de Capbreton « effectuent au moins trois interventions par jour », indique Jérôme Abadia, directeur des associations municipales polo, jeunesse, sports et plage.
Pour Corinne Labarbe, infirmière, installée sous un parapluie avec ses deux enfants, ce suivi est « rassurant ».
Les communes songent à le pérenniser pour une durée de plus en plus longue du fait de la hausse des températures.
« Cela va nous obliger à repenser nos systèmes qui étaient focalisés sur l’été », reconnaît M. Lalanne. Il estime toutefois que les stations ont déjà « fait un grand pas » pendant les périodes de mi-saison « en mettant en place ce dispositif hybride et flexible avec des patrouilles en semaine et une surveillance le week-end ou pendant les vacances scolaires ».
Depuis 2019, « nous nous adaptons aux conditions climatiques depuis environ sept mois », des vacances de Pâques aux vacances de la Toussaint, confirme Galdós, qui pense même qu’à l’avenir « nous surveillerons sûrement les plages chaque année ».