Que ce soit en raison de la maladie elle-même ou des effets des traitements, les malades de Parkinson sont souvent confrontés à des troubles de la sexualité. Pourtant, des solutions existent. Il ne faut pas hésiter à consulter pour en parler.
La maladie de Parkinson associe des symptômes moteurs et non moteurs, dont certains affectent la sexualité. Pour commencer, « les modifications biochimiques liées au dysfonctionnement des neurones dopaminergiques provoquent des modifications » du comportement physique, note l’Association France Parkinson. En effet, « l’hypertonie, les tremblements ou la survenue de mouvements anormaux, en plus de la lenteur et de la raideur, est un frein ou devient une limitation lors de certaines positions ou caresses ».
A cette déficience motrice s’ajoute « une altération du système nerveux autonome qui correspond à la régulation automatique de fonctions comme le passage de l’intestin, le rythme cardiaque, la sudation… », poursuit France Parkinson. Chez l’homme, cependant, l’érection ou l’éjaculation font partie des mécanismes qui nécessitent un contrôle important du système nerveux autonome. Chez la femme, les perturbations du système nerveux central entraînent une diminution de la lubrification.
Des solutions médicales
Cela peut être associé à un déficit hormonal entraînant une diminution voire une perte de la libido et/ou de l’orgasme.
Le risque de l’hypersexualité
Face à ces problèmes apparemment complexes, il existe des solutions. Le médecin peut établir un bilan hormonal afin de mettre en place un traitement hormonal local ainsi que des crèmes et produits lubrifiants notamment. L’intérêt d’un traitement substitutif de testostérone chez l’homme ou d’un traitement hormonal de la ménopause chez la femme est également discutable.
Cependant, le problème le plus important auquel les patients sont souvent confrontés est lié à un trouble du comportement. En effet, « chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, la rupture des voies dopaminergiques associée à l’utilisation chronique et constante d’une thérapie dopaminergique substitutive peut être responsable d’un dérèglement des systèmes liés au contrôle du comportement sexuel », explique l’association. Cela peut conduire au trouble du comportement sexuel le plus courant chez les patients atteints de la maladie de Parkinson : l’hypersexualité.
Cela peut s’exprimer de différentes manières : masturbation compulsive, demande répétée et excessive de rapports sexuels, partenaires multiples, usage compulsif de pornographie, nouvelles orientations sexuelles… C’est pourquoi il est important de se préparer à cette éventualité. « Une surveillance attentive de votre entourage est indispensable pour informer le corps médical et ainsi stopper l’augmentation des doses de traitement », conseille France Parkinson. « Un ajustement du traitement suffit généralement à mettre fin à ces troubles. »