Par Julien Pellicier – j.pellicier@sudouest.frPublié le 17/11/2022 à 11:20
Aux portes de Villeneuve-sur-Lot, les injections de résine réalisées en 2020 sont loin d’avoir résolu le problème
« Je ne sais pas si la résine a solidifié la maison. La seule certitude est que de nouvelles fissures sont apparues depuis. Et ça s’est aggravé depuis cet été. Lot , ça ne manque pas de charme.Mais ça y est, le havre de paix pour cette mère et son enfant travaille.Lorsque cette ancienne propriété a été achetée en 2019, les choses étaient claires…
« Je ne sais pas si la résine a solidifié la maison. La seule certitude est que de nouvelles fissures sont apparues depuis. Et ça s’est aggravé depuis cet été. Lot, il ne manque pas de charme.Mais le voilà, l’oasis de paix pour cette mère et son enfant travaille.Lorsque cette ancienne propriété a été achetée en 2019, les choses étaient claires : suite à la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle dans le 2017, des travaux avaient été programmés pour colmater les fissures apparues sur deux des quatre faces du bâtiment.
Les ouvriers sont intervenus en novembre 2020. « Ils ont injecté de la résine avec un camion. Il a redressé la maison », raconte Sonia. Une extension avait été créée à cet endroit. Pendant un an, le nouveau propriétaire a vécu avec des agrafes apparentes sur les murs. Un délai à respecter avant de pouvoir couvrir ou nouer à nouveau. Le travail réalisé en 2021 par les artisans n’étant pas parfait, les dernières modifications ne datent que du printemps dernier. « Sous les travaux on recommence. C’est une histoire sans fin », raconte la mère de famille…
« Des loups »
Ici, la toile de verre collée au mur de la télécabine d’entrée du sol au plafond. En dessous, on devine une fissure résurgente. Ici et là, d’autres sont apparus. Très bien jusqu’à présent. « A première vue, ce n’est pas évident. On ne s’en aperçoit pas. Mais j’ai de plus en plus peur. Plus ça dure, plus la maison s’effondre. »
Depuis l’achat, Sabrina scrute le moindre défaut, prend des photos, les date, décore son dossier et écrit à la mairie. La demande de reconnaissance de la catastrophe naturelle devrait intervenir début 2023 selon une lettre de réponse. « J’aurai dix jours pour monter mon dossier. Pendant ce temps, mon assurance ne veut rien savoir. »
La jeune femme commence à acquérir de l’expérience. A ce jour, c’est avec celle de l’ancien propriétaire qu’il doit composer. « Ça n’aide pas. Et l’expert qui est venu ne l’a pas rassurée : « Ce sont des loups ». Il m’a dit OK pour un mur, mais pas pour l’autre. Alors que les fissures sont apparues après les injections de gel sous le sommier … ”
Mouvements de terrain
De son côté, elle a décidé d’arrêter tous les travaux de rénovation, déjà bien avancés. Comme précaution. Car à l’extérieur, le long du mur traité, la fissure s’est reformée, suffisamment large pour laisser passer la main. Sous la véranda, le revêtement en pierre présente des rainures de plus en plus larges. Dans le jardin, les fondations du puits ont reculé de plusieurs centimètres. Les lattes de bois de la terrasse de la piscine se sont déplacées dans les mêmes proportions. La coque dévoile un premier trou, hors de l’eau.
« Ça la met en danger. Ça va coûter cher dehors et je ne pense pas que mon assurance couvrira les travaux. Je n’ai pas acheté cette maison pour me ruiner. Sur ce dossier, personne ne nous conseille. Il y a le réchauffement climatique, OK Mais qu’est-ce qu’on fait ? Et si un jour je veux vendre ? »