Pas de repas servi au centre de l’Ascension, ce vendredi 7 octobre, à Lourdes. Les employés se sont mis en grève. Ils reprochent à la congrégation religieuse de ne pas appliquer la convention collective des hôtels et restaurants, et qu’il est sous-payé.

Depuis plusieurs mois, le bâtiment du paisible centre spirituel de l’Ascension à Lourdes abrite un conflit entre des employés et des membres de la congrégation religieuse qui en détient les clés. Ce vendredi 7 octobre, les treize employés du centre ont décidé de faire grève, privant ainsi 120 pèlerins de repas. Du jamais vu dans ce type de congrégation.

Les responsables reprochent à l’association religieuse de ne pas appliquer la convention collective des hôtels, cafés et restaurants (HCR), un accord signé entre syndicats et patronat, qui garantit les conditions de travail et les garanties sociales des travailleurs du secteur.

Selon les employés, l’activité principale du centre de l’Ascension serait de loger et de nourrir les résidents qui viennent animer une retraite religieuse. Or, le code APE de l’association, censé caractériser l’activité principale d’une entreprise, indique l’activité religieuse et non la résidence. Ce serait l’argument avancé par la congrégation pour refuser l’application de la convention collective des hôtels, cafés et restaurants.

Pourtant, en 2021, lors de la crise du Covid, ils ont reçu une aide de fonds publics, qui a été versée à des entreprises justifiant d’un hôtel-restaurant principal.

Benoît Vultaggio, responsable de l’association

Au total, la structure aurait perçu 200 000 euros selon la CFDT 65. Interrogé, le président du conseil d’administration du centre a rejeté notre demande d’entretien.

À Lire  Vacances d'hiver 2022-2023 : où partir en France ?

Selon les grévistes, l’existence de cet accord leur était encore inconnue en février 2022, lorsque Pôle emploi a convoqué l’administration de la structure d’accueil. L’organisme, censé publier les propositions d’emploi présentées par l’association, attire l’attention du directeur sur les salaires proposés : ils ne respectent pas la grille salariale encadrée par la convention collective.

Très vite, le message passe au conseil d’administration qui d’abord daigne écouter. « Des projections pour anticiper la revalorisation des salaires, des calculs et des tableaux seront présentés au CA », précise un ancien salarié. Le changement est en cours, mais sera brusquement interrompu. « Le CA a écourté les discussions et a par la même occasion licencié le directeur de la structure pour faute grave. »

« Nous lui avons donné des raisons assez vagues pour justifier ce licenciement. Depuis le 1er août, nous n’avons plus de management. En tant que salariés, nous continuons notre travail malgré ce fort sentiment d’injustice », confie avec amertume Benoît Vultaggio. Face au silence du Conseil, les responsables ont donc voulu avancer ce vendredi, refusant d’assurer les services de restauration dans le centre spirituel de l’Ascension.

« Nous sommes allés visiter la préfecture, la direction de l’inspection du travail, et même l’évêque ! Ils sont tous d’accord avec nous, mais malheureusement ils ne peuvent rien faire. C’est pour aller au tribunal et nous envisageons de le faire », annonce Gilles . Verdier, secrétaire général adjoint de la CFDT 65. dans le même scénario ?