« Aucun étudiant n’a été officiellement admis à la Cité Fessart cette année. Cependant, de nombreux étudiants ont contacté l’AEBF à ce sujet. L’ambassade du Burkina Faso en France est restée sourde et muette à toutes ces arrestations. Voici quelques-unes des difficultés rencontrées par les étudiants burkinabè en France.
C’est l’Association des Etudiants Burkinabés de France (AEBF) qui présente son année 2022-2023. dans une déclaration à la rentrée, il a interpellé les autorités sur le problème de logement de ses camarades.
A cet effet, il appelle à participer au comité d’attribution des salles.
Déclaration complète ci-dessous.
camarades,
En cette rentrée 2022-2023, le Comité Exécutif (CE) de l’AEBF adresse ses félicitations aux étudiants burkinabè en France qui passent en année supérieure ou sont sur le point de terminer leurs études. A ceux qui, pour une raison ou une autre, prolongent leurs années, il souhaite beaucoup de force et de succès pour cette année. Aux nouveaux arrivants qui ont également beaucoup sollicité l’AEBF au cours de leurs différentes démarches, EC souhaite les accueillir et les encourager à affronter la réalité de la vie étudiante. Burkinabè en France.
camarades,
Cette année universitaire se déroule dans un contexte international problématique et complexe. Le système capitaliste-impérialiste qui domine le monde traverse l’une des crises les plus profondes de son histoire. Les contradictions entre les puissances impérialistes se sont intensifiées, conduisant à des affrontements de plus en plus ouverts. De plus, la contradiction entre les masses exploitées et les exploiteurs s’approfondit : les mobilisations dans les néo-colonies françaises d’Afrique de l’Ouest disent NON à l’impérialisme, exigeant le départ des armées étrangères d’occupation, NON au FCFA, NON à l’exploitation médiévale des ressources naturelles , etc.
En Afrique, les appareils étatiques néo-coloniaux continuent de ne pas répondre aux besoins fondamentaux de la population en matière de santé, d’éducation, d’emploi, de sécurité, etc. Au Sahel, malgré la présence d’armées étrangères, le terrorisme gagne chaque jour en puissance.
Notre pays, le Burkina Faso, est le pays le plus touché par le terrorisme avec ses conséquences : plus de 50% du territoire hors du contrôle du pays, 708 341 élèves sont touchés par la fermeture de 4 258 écoles, plus de 30% des formations sanitaires. influencé.
Dans le même temps, la « communauté internationale » débloque d’énormes ressources pour la guerre en Ukraine en un temps record (chiffres d’août 2022 : US 48,18 milliards d’euros, EU 16,2 milliards d’euros, UK 6,2 milliards d’euros…), cette même « communauté » n’est pas en mesure d’assurer le minimum vital à la population des victimes du terrorisme. Nous vous rappelons que selon les données des organisations non gouvernementales, plus de 3 millions de personnes dans notre pays ont actuellement besoin d’aide humanitaire, dont la plupart sont des enfants et des femmes.
Cette crise sécuritaire a mis en évidence la faillite de toutes les institutions de l’État néo-colonial, dont l’armée néo-coloniale est spécialisée dans la répression démographique, la guerre subversive et les coups d’État. C’est l’occasion pour l’AEBF de condamner le putsch du MPSR. Le capitaine Ibrahim Traoré MPSR 2, comme le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba MPSR 1, ont surfé sur l’impuissance de la population à usurper le pouvoir après un échec au front.
Heureusement, le peuple burkinabé à la recherche d’un chemin vers la libération a placé la barre haute et attend des résultats concrets. L’AEBF espère vivement que notre peuple, après avoir constaté l’échec des élections et des coups d’État, s’engagera sur la voie révolutionnaire, qui est la seule qui puisse jeter les bases d’un réel progrès social en sa faveur.
Camarades
En France, cette année universitaire se passe dans un climat social tendu caractérisé par la crise énergétique et ses conséquences pour les masses et les réformes antisociales.
(hausse du coût de la vie, baisse du pouvoir d’achat, futur durcissement des règles d’indemnisation du chômage, réforme des retraites, hausse du prix de l’essence, grève pour de meilleurs salaires et libertés syndicales, conflit Total Energies, etc.). L’inflation aggrave encore les conditions de vie des étudiants, des boursiers et des non-universitaires. Cela a contraint le gouvernement français, sous la pression des organisations militaires, à prendre des mesures pour ses étudiants : relèvement de 4 % du taux des bourses, augmentation de 3,5 % des aides au logement.
Concernant l’étudiant burkinabè en France et au niveau social, depuis plusieurs années l’AEBF n’a cessé d’afficher des chiffres qui appuient le taux insuffisant du taux national de bourses, surtout si l’on habite en région parisienne, et la nécessité d’augmenter le nombre de bourses et d’aider les étudiants étrangers qui n’ont pas de bourse, ainsi que ceux qui étudient dans les universités publiques. Face à ces demandes justes et légitimes, les autorités continuent de tarder.
En cette rentrée 2022, le problème urgent des nouveaux étudiants burkinabè en France est la question du logement, selon les données recueillies auprès d’une centaine de nouveaux étudiants depuis la demande de visa jusqu’à l’arrivée en France. La plupart des non-érudits l’ont rencontré une fois là où le coût de la vie est très élevé. En Ile de France, par exemple, un studio meublé coûte entre 500 et 950 € par mois et une chambre en colocation environ 480 € par mois, contre une subvention de 552 € et une allocation logement de 76 €. Cependant, un grand nombre d’étudiants burkinabè ne vivent pas dans les résidences du CROUS en France.
Si la réouverture de la Cité Fessart en 2021 et l’extension de sa disponibilité aux étudiants non-boursiers est une grande réussite pour tous les étudiants burkinabè en France sous la direction de l’AEBF, force est de constater que les conditions d’attribution des chambres demeurent. non transparente et sans la participation d’authentiques structures de lutte étudiante dont l’AEBF. Aucun étudiant n’a été officiellement accepté à la Cité Fessart cette année.
Cependant, beaucoup de ses étudiants ont contacté l’AEBF à ce sujet. L’Ambassade du Burkina Faso en France est restée sourde et muette à toutes les questions de l’AEBF à ce sujet. C’est aussi le lieu d’exiger que les organisations représentatives des étudiants burkinabè en France, dont l’AEBF, soient prises en compte dans la commission d’attribution des chambres et de dénoncer le dédoublement des charges locatives à partir de 2021.
Au niveau académique, depuis la réforme « Bienvenue en France » de 2018, les frais d’inscription des étudiants hors communauté (étrangers) ont été multipliés par 15 (2 770 € au lieu de 170 € pour une licence et 3 770 € pour une licence au lieu de 243 €). Maître). Nous n’avons cessé de mettre en garde nos autorités contre cet effet néfaste sur les étudiants burkinabè.
Au début de cette réforme, les étudiants burkinabè devaient bénéficier d’exemptions (en raison d’une loi de 2013 permettant aux universités d’exonérer jusqu’à 10% de leur effectif). Par contre, cette année nous faisons un constat amer que les étudiants qui espéraient obtenir cette exemption ont été obligés de payer tous ces frais. C’est d’autant plus critique pour l’avenir de la bourse nationale burkinabè en France quand on sait que le CIOSPB limite les frais de scolarité à 2000 euros.
Sur le plan des libertés, l’AEBF s’est félicitée de l’achèvement du procès de Dabo Boukary après 32 ans de lutte pour la vérité et la justice. Il s’agit d’une victoire marquante dans la lutte de notre nation et de sa jeunesse étudiante contre l’impunité pour les crimes de sang. Notre peuple et tous les étudiants burkinabè doivent continuer à faire pression pour que tous les criminels condamnés purgent effectivement leur peine.
camarades,
Nos condisciples qui étudient dans les universités du Burkina Faso sont confrontés à la dure réalité de l’abandon de l’éducation par nos différents gouvernements au profit de politiques éducatives issues du Programme d’Ajustement Structurel (PAS) et de ses déclinaisons. Les conséquences sont impitoyables : chevauchements d’années académiques, tentatives de remise en cause des aides et bourses du FONER, etc.
Les étudiants des universités publiques de notre pays s’organisent en différents départements de l’UGEB pour protéger leurs intérêts, contre le sabotage de l’éducation populaire et de l’éducation démocratique et publique accessible au peuple.
Il convient également qu’en France nous renforcions notre authentique cadre de lutte qu’est l’AEBF, à travers ses sous-sections et comités d’initiative et/ou en travaillant avec la Commission européenne pour créer des représentations locales dans nos villes. C’est au prix de cette organisation structurelle et de cette mobilisation consciente que nous pourrons obliger les autorités à répondre positivement à nos inquiétudes.