L’Obs raconte les exils d’un cinéaste entre l’Egypte et la Suède. Street press raconte un héros du Bataclan auquel on refuse notre nationalité. Le Parisien raconte une femme qu’on logeait dans une cave. La Croix nous invite au sourire de la grande journaliste Fanny Cheyrou morte à 32 ans.

On parle d’exils…

Dans Libération ce matin, qui raconte l’exil des jeunes Birmans où le prix du riz a doublé et celui de l’huile végétale a triplé, où il y a deux ans une junte militaire est arrivée au pouvoir, qui gère l’économie de façon désastreuse et a provoqué une crise civile guerre… Alors, les jeunes serveurs des bars déserts de Rangoon sont embauchés sur des bateaux de croisière pour les américains, les agences proposant du travail à l’étranger sont toujours pleines, on court à Abu Dhabi Malaisie Singapour Thaïlande, on prend des cours de japonais, car le Japon exige que on connait la langue et passe un examen, on court s’inscrire, on court, on court, on fuit pour l’accueil, Myint Miat qui a tenté l’aventure des paquebots de croisière mais n’a pas imaginé un serveur précaire à vie, il va essayer aux USA, il envisage de fuir dès qu’il arrivera à Miami, il sera un travailleur noir, il prendra le temps de faire venir sa famille, il a de l’argent de côté , dit-il, pour un futur avocat…

Et en tournant la page de Libération – vous lirez un autre exil, celui des Brésiliens fuyant la haine qui a emporté le pays sous le président Bolsonaro… Il s’agit de la philosophe Marcia Tiburi, aujourd’hui parisienne, auteur d’un livre « Comment parler à un fasciste « – ne parlons pas, elle a fui ce pays où elle a été menacée de viol, où sa maison a été saccagée et elle a voyagé avec les gardes du corps… Ce sont des couples homosexuels, des travailleurs désespérés à cause de l’augmentation de la pauvreté ou de la gestion du covid, pour faire son travail était une chercheuse à l’Université de Sao Paulo, la géographe Larissa Bombardi qui avait publié un atlas sur l’utilisation des pesticides au Brésil et leurs conséquences pour les consommateurs de l’Union européenne – il fallait la protéger sur son lieu de travail et les voleurs curieux l’a menacée de mort, elle et sa mère. Maintenant, il vit en Belgique – en 2018, Bolsonaro a promis dans sa campagne d’envoyer les rouges en prison ou à l’étranger…

Dans l’Humanité on se sent comme une femme qui s’est accrochée au Brésil, Monica Benicio est féministe, élue de gauche à Rio et veuve, sa compagne Marielle Franco, célèbre militante, a été tuée, elle raconte le crime qu’il a transformé en espoir. Le Monde nous parle du travail d’un photographe français vivant au Brésil, Vincent Catala, qui dépeint des Brésiliens écrasés par la nature et les villes géantes, ainsi qu’un enfant des bidonvilles cherchant son bal à l’ombre d’un immense palmier – le Brésil de sa photo est empreinte de cette solitude qui est aussi un exil, et que chantait Carlos Drummond de Andrade à propos du plus grand écrivain brésilien… « Tout seul dans le noir comme un animal sauvage, tu promènes José, José, vers où » ?

Sur le site de l’Obs vous lirez les exils d’un réalisateur, il s’appelle Tarik Saleh, il est suédois mais avec un père égyptien amoureux des images qui dans les années soixante est allé chercher la liberté – artistique et sexuelle – depuis la Suède… Tarik est parti d’autre part et raconte dans ses films les mystères de l’Egypte, et après-demain sort son « Conspiration du Caire », un film qui est « une bombe » dit-il – lui, qui raconte l’infiltration dans la mosquée d’al -Azhar au Caire d’un policier impliqué dans la lutte entre le pouvoir et les islamistes… Mais son film a dû être tourné en Turquie, car Saleh ne peut plus remettre les pieds dans le pays de ses ancêtres de son précédent film, « Le Caire confidentiel », une ‘amère histoire de corruption… Il raconte le jour où dans un taxi il a regardé le Nil qu’il ne reverra jamais, et raconte aussi la Suède, son autre pays où les néo-nazis ont triomphé, « je ne n’utilisez pas ce terme à la légère », dit-il, même s’il représente la Suède aux Oscars, x journaux égyptiens qui interdit lui montre sa photo lorsqu’il est prêt à Cannes, mais flotte exilé…

À Lire  5 nouveautés sur Instagram dont vous ignoriez l'existence

On parle aussi d’un héros…

Et celui-ci s’est exilé avec nous de Côte d’Ivoire, il a 46 ans, il s’appelle Hermann, le 13 novembre 2015, gardant le Bataclan, il a conduit les spectateurs vers la sortie et sous les balles il a traversé la rue pour alerter les passants sur le danger, rappelle Street Press, en ligne… Aujourd’hui Hermann est médiateur contre le décrochage scolaire à l’internat de Savigny-le-Temple, dans les archives du Parisien j’ai trouvé une jolie photo de lui avec le Premier alors Le ministre Manuel Valls le jour de son recrutement a également protégé l’actuel président Macron auprès des forces de l’ordre, un jour de janvier 2020 où les manifestants voulaient envahir le théâtre où se trouvaient le président et sa femme – bref… Il est donc aussi un héros du quotidien, et heureux, amoureux, il raconte à la presse de rue, mais Hermann n’est pas encore français, la préfecture des Hauts-de-Seine estime qu’il n’a pas de « bons et vie et moeurs »… En 2003, il a été arrêté pour possession d’argent contre fait – affaire classée si sans suite – et en 2017, il a été condamné à une amende pour conduite sans permis. Combien pèsent les enfants du Bataclan ou de Savigny ?

Dans Le Parisien, vous découvrirez Mathilda, 58 ans, une aide-soignante parisienne des quartiers chics, près de la tour Eiffel, sauf que son logement dans le 7e arrondissement est une cave humide de 9 mètres carrés qu’elle a trouvée il y a dix ans. il s’est occupé de. Le propriétaire est un écrivain à succès des années 50 et 60, j’aimerais connaître son nom, il lui a loué la cave sans bail, les photos sont ignobles, en 2019 il lui a demandé de partir car elle encombrait les espaces communs avec le sa valise, elle a tenu, elle a voulu se battre, elle a fait très mal au tribunal, elle a été condamnée à payer 12 000 euros au propriétaire, la Fondation Abbé Pierre l’a transférée…

La Voix du Nord et Courrier picard racontent des villages dévastés par des mini-tornades, tout tremble autour de gens nus.

On parle enfin de beauté…

Celle du brame du cerf que l’on entend la nuit en forêt, dans les veillées organisées contées par le républicain Yonne… La beauté d’un garçon de 7 ans dont je vois la photo en smoking dans le Journal de Saône -et-Loire, Léo Jobard, qui, grâce à son père qui s’occupe du marketing digital et a des réseaux, a pu rencontrer Kylian Mbappé même en « smoke » lors de la soirée Ballon d’Or…- C’est sa joie être moins à Léo s’il a lu sur Le Parisien, une belle enquête, que les salaires et primes de Mbappé, 630 millions en trois ans représentent le quart du budget du PSG et sa seule présence au club, depuis qu’il a été recruté après l’effondrement de Neymar au PSG dans le rouge depuis longtemps…

Nous y voilà. Le Figaro nous parle de la Beauté de Versailles de Louis XV qui, en notre période pré-déluge, une exposition révèle et révèle la vie privée d’un souverain libertin et chrétien. Le site Le Monde parle de la beauté du rap français, « qui réinvente la langue et l’empêche de se momifier » et raconte aussi la France d’aujourd’hui, « dans sa pluralité, sombre et joyeuse ». On découvre un mot, « Poulolou », issu d’un morceau de Niska. « Pose, je suis sous Jack’ dans mon bendo (Pou-loulou) je vois des femmes sur les filets. Et que veut dire pouloulou ? Mais personne ne s’est jamais demandé, en d’autres temps, ce que poupoupidou ou darla diladada voulait dire ! (* )

Dans la Croix on s’arrêtera au sourire inoubliable de Fanny Cheyrou, immense journaliste dont les investigations au plus près de l’humain, dans la Croix l’Hebdo, ont résonné en moi longtemps après lecture, je me souviens de son portrait d’une mère, Bintou, qui du fond de la misère elle avait dit à son enfant qu’il était un prince, un fils de Dieu, il avait aussi parlé des infirmières des Landes qui « pansaient les plaies et les âmes », elle mourut à 32 ans ; parfois je ne comprends pas.

(*) Par contre (précise Le Monde), « Jack » fait référence au whisky et « bendo » au quartier.