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Comme Sarah, qui étudie les sciences sociales à Lausanne, des milliers d’étudiants n’ont jamais connu de retour normal à l’université. « Durant ces deux dernières années, nous avons passé plus de temps à la maison devant notre écran qu’en classe », résume brièvement celui qui rêve de devenir avocat. Pour Sarah, c’est rassurant de savoir qu’un nouveau chapitre de sa vie étudiante s’ouvrira la semaine prochaine. « J’ai l’impression que ces cours en ligne m’ont un peu cloîtré chez moi. Et quand le face-à-face est revenu, une sorte de paresse m’a envahie, qui est allée de pair avec une baisse de ma motivation.

D’autres étudiants, comme Louise, 22 ans, étudiante en deuxième année de droit à l’Université de Neuchâtel, ne voient pas la possibilité de retourner en classe d’un bon œil. « Personnellement, j’ai trouvé mon rythme grâce aux cours en ligne. Il n’est pas nécessaire de se préparer pour aller sur le campus, pour pouvoir assister aux cours à l’heure qui me convient le mieux, ou pour obtenir de précieuses heures de sommeil. Je ne vois presque que des points positifs. »

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Privilégier un retour en classe

Si chaque étudiant a sa propre perception des cours en ligne, chaque université a décidé de préparer la rentrée en fonction de celle-ci. L’administration de l’Unil souhaite prendre son temps pour évaluer la place de l’enseignement à distance. « Nous allons commencer une année de transition. Nous allons passer d’une situation de souffrance à une situation choisie et réfléchie de dispense de cours en ligne. Cela demande une réflexion que nous ne pourrions pas faire pendant une pandémie. Nous ferons différents types de consultations dans les prochaines semaines et des mois dans le but de parvenir à une véritable politique institutionnelle dans ce domaine pour l’année prochaine », déclare Giorgio Zanetti, recteur pour l’éducation.

Comme Sarah, les 17 000 étudiants de l’Unil devront cependant revenir sur le site de Dorigny plus souvent que ces deux dernières années. Car si tous les cours étaient inscrits il y a quelques mois, ce ne sera plus mardi prochain, jour de la rentrée universitaire. « C’est une réalité, il y aura moins de cours en ligne. Nous avons laissé le choix de l’enseignement aux différentes facultés, précise Giorgio Zanetti. De plus, nous voulons vraiment favoriser le retour du face à face pour tout le monde. Le résultat est que pour de nombreux enseignements, le choix a été de supprimer les enregistrements. »

Une décision peu contestée par la Fédération des associations étudiantes de l’Unil, qui espère que la vie de campus reprendra de plus belle. « Nous avons eu de nombreuses discussions avec des représentants des différentes facultés et l’idée de retourner en présentiel nous a convaincus, après deux années d’études sans contacts sociaux », commente Hannah Wonta, secrétaire générale de la FAE, avant de poursuivre. : « Mais nous nous attendions à plus de cours en ligne. Il est utile pour réviser des documents difficiles et pour ceux qui travaillent à côté. Nous évaluerons le premier semestre et si nécessaire nous ferons des propositions à Noël. »

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A Lausanne, le recteur à l’instruction explique cette tendance à réduire les inscriptions par crainte de voir une baisse de la qualité des apprentissages. « En ligne, il y a automatiquement moins d’interaction, ce qui nécessite une préparation des cours différente. Par ailleurs, la formation universitaire est basée sur les rencontres. Le fait qu’il y ait moins de travail en commun et moins lié, c’est une crainte qui anime les réflexions, ainsi que les avantages des ressources en ligne », analyse Giorgio Zanetti, qui insiste néanmoins sur le fait qu’aucune décision institutionnelle n’a encore été prise . pris

Avantage pour les sportifs d’élite

Sur les bancs de l’Université de Genève, la situation est perçue différemment. Le retour en présentiel est encouragé, mais un dispositif important pour retenir les cours est installé. « Avec la direction, nous avons décidé de ne rien imposer. Ce que nous avons prévu pour l’année scolaire 2023-2024, c’est que l’inscription est automatiquement programmée afin que l’enseignant n’ait pas à s’en soucier. Enfin, nous souhaitons que les inscriptions soient programmées pour tous les cours principaux. Mais soyez très clair : un enseignant qui ne le souhaite pas pourra se désinscrire du système », explique Micheline Louis-Courvoisier, vice-recteur de l’établissement, qui a vu de nombreux avantages liés à cette alternative. « Les étudiants apprécient ce modèle car il est plus flexible et très utile, par exemple pour ceux qui ont un travail en parallèle de leur formation ou pour les sportifs de haut niveau. »

Depuis la rentrée, l’Unige prévoit que trois fois plus de cours pourront être suivis à distance, en direct ou enregistrés. Mais alors ne craint-on pas que les couloirs du campus deviennent une zone désertique ? « Ce qui nous inquiète, c’est qu’il y a une sorte de séparation. Ensuite, à nous de faire venir les étudiants sur le site en rendant le complexe très convivial. Sans oublier qu’il existe aussi des séminaires où les cours se font en petits groupes et qui nécessitent une présence physique.

A Neuchâtel, l’UniNE attend le retour des étudiants sur le campus. Si, en règle générale, les cours sont enregistrés pour un visionnage ultérieur, il ne sera plus possible de suivre la période en direct et donc d’interagir avec le reste du groupe. « Nous encourageons fortement les élèves à retourner en classe. La force de notre université est la proximité. Nous sommes convaincus que cultiver un contact étroit entre étudiants et professeurs est une valeur ajoutée considérable », commente Nando Luginbühl, responsable de la communication.

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