Alors que la direction des principaux établissements propose des hausses de salaires comprises entre 1,5 et 3,5 %, les syndicats souhaitent que cette revalorisation soit plus proche de la hausse des prix, qui en août était proche de 6 % sur un an.
Face à l’inflation galopante des derniers mois, les syndicats du secteur de la banque et de l’assurance haussent le ton pour obtenir des augmentations salariales plus importantes que l’an dernier. Non sans un certain succès. En ce moment, « ça va plutôt dans le bon sens », commente Frédéric Guyonnet, président national du SNB/CFE-CGC, premier syndicat du secteur bancaire.
Selon lui, les principaux établissements proposaient des hausses de 1,5 % à 3,5 %, bien mieux qu’à fin 2021, lorsque la hausse passait de 0,6 % pour BNP Paribas, à 1 % pour Crédit Mutuel et HSBC. À l’époque, c’était la première fois depuis des années qu’autant de banques acceptaient des augmentations collectives.
Outre les augmentations de salaire, qui prendront effet au 1er janvier, des primes ont également été proposées, qui, selon les syndicats, devraient compenser la perte de pouvoir d’achat de ces derniers mois en lien avec une inflation de 5,9% sur un an en Août. Celles-ci peuvent atteindre, par exemple, 1 500 euros à la Macif, qui entend payer tous ses salariés en deux tranches, avant le début des NAO (négociations annuelles obligatoires), qui sont prévues en janvier. Chez Axa, les négociations ont démarré plus tôt que d’habitude mercredi, principalement pour répondre au contexte inflationniste.
Des négociations en cours à la Société Générale, bientôt chez Groupama
Du fait du tirage des augmentations, primes, intéressements, participations et augmentations individuelles, qui sont très répandus dans la banque, « quand on met tout au bout, ça pèse en fait », souligne Frédéric Guyonnet. Il reste encore quelques pièces.
Une grève a eu lieu à Groupama mardi, également avant la première réunion du NAO, prévue le 18 octobre. Le syndicat réclame une hausse de l’inflation, alors que l’entreprise n’a pas accordé d’augmentation générale depuis 10 ans et que les négociations n’ont pas pu aboutir à un accord fin 2021. « Le principe d’une augmentation générale a été repris », commente la direction, qui rappelle avoir déjà versé une prime de 400 à 800 euros en septembre.
Dans le groupe Société Générale, en revanche, les négociations ont déjà commencé et les syndicats SNB, CFDT et CFTC demandent ensemble « une augmentation collective permanente pour tous les salariés, qui doit au moins compenser l’inflation que nous connaissons ». La banque au logo rouge et noir est d’autant plus sous pression qu’elle « doit impliquer tous les salariés dans son projet » de fusion du réseau Société Générale avec le Crédit du Nord, décrypte Frédéric Guyonnet et évalue que « tout le monde veut un accord abouti ». Il y aura une nouvelle réunion sur les salaires le 3 octobre.
Hausse des salaires d’un peu moins de 3% à BNP Paribas et la Caisse d’Epargne
De manière générale, « je ne dirais pas que c’est tendu, mais il y a quand même un rapport de force qui se dessine », résume Thierry Tisserand, secrétaire national de la CFDT Banque et Assurance, premier syndicat de l’assurance et deuxième parmi les banques. .
Chez BNP Paribas, la direction propose une augmentation de 2,9 % avec un plancher minimum de 1 100 euros par an pour tous les salariés qui gagnent moins de 80 000 euros par an. Elle a également proposé une prime de 800 euros pour les salaires jusqu’à trois fois le SMIC et de 500 euros pour les autres. Pour Rémi Gandon, délégué syndical du SNB, syndicat majoritaire seul chez BNP Paribas, la hausse devrait toucher tous les salariés et la prime devrait être plus élevée pour compenser la perte de pouvoir d’achat de ces derniers mois.
Dans les Caisses d’Epargne, la direction a proposé une augmentation de 2,8 %, avec un minimum de 1 000 euros par an. Un niveau jugé insuffisant par trois syndicats de la Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées (CGT, FO et Sud), qui se sont mis en grève jeudi. Outre la question des salaires, il y avait aussi la question de demander l’ouverture de négociations sur les méthodes et conditions de travail. Pour répondre au mécontentement, la direction a décidé d’avancer le NAO, qui est dédié au fonds régional, au 6 octobre, comme il se déroulait traditionnellement en décembre, a indiqué un représentant de FO.