Par Amélie Petitdemange, publié le 13 octobre 2022

Le SSU deviendra le service de santé étudiante de l’université, à compter du 1er janvier 2023. Objectif : s’ouvrir davantage aux étudiants hors formation universitaire et élargir sa mission.

Le SSU (service universitaire de santé) va être renforcé et élargi, a annoncé le cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, ce mercredi 12 octobre. Le gouvernement veut tirer les leçons de la crise sanitaire.

Les services de santé universitaires sont particulièrement concernés, mais ils ont de la difficulté à rejoindre tous les étudiants, y compris les autres à l’université. Bien que les étudiants non universitaires puissent aller en SSU, notamment grâce à la convention, ils n’y prêtent pas beaucoup d’attention et la situation varie selon les régions.

Changement de nom

Ainsi, la réforme du service de santé universitaire entrera en vigueur le 1er janvier 2023. Afin de s’étendre à d’autres établissements, ceux-ci deviendront des SSE (Services de Santé Étudiants Universitaires). Par ailleurs, la capacité de cette action de service sera réaffirmée à englober tous les domaines de la vie étudiante : santé mentale, santé sexuelle, prévention et lutte contre les addictions, nutrition…

L’objectif est d’élargir leur mission et de mieux cibler les besoins des étudiants par une approche territoriale. Des offres spécifiques à la zone seront également proposées aux étudiants. Il s’appuiera sur une étude des besoins sanitaires sur le terrain, en collaboration avec l’Agence Régionale de Santé et la CPAM.

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Une meilleure représentation des étudiants dans la gouvernance

Le conseil de service SSE sera également élargi pour inclure les étudiants au gouvernement. Ils seront donc plus étroitement associés aux plans d’action des services de santé, aux niveaux national et régional.

Jusqu’à récemment, SSU consacrait beaucoup de temps aux entretiens préventifs, qui en théorie sont obligatoires mais auxquels les étudiants assistent rarement. Le décret réformant le SSU, que l’étudiant peut consulter, prévoit donc la levée de « l’obligation de procéder à un examen de santé systématique […] pour chaque étudiant ». « L’examen est proposé en priorité à plusieurs catégories d’étudiants dont les étudiants en situation de handicap, les étudiants internationaux, les étudiants en mobilité, les doctorants et les stagiaires », précise le décret.

8,2 millions d’euros pour renforcer les centres de santé

Pour élargir la communauté et les actions du SSU, le ministère a annoncé un financement de 6,4 millions d’euros pour l’année 2023. Ce budget doit permettre de financer des recrutements et des projets. « On peut par exemple imaginer un stand de négociation très éloigné sur le campus. Certains établissements ont aussi des projets communs qui seront financés par cette enveloppe », illustre le cabinet du ministre.

Un autre volet de la réforme consiste à redonner de l’attractivité à la profession dans le centre de santé, notamment pour les postes d’encadrement. Actuellement, la plupart des SSU n’ont pas de directeur. Ainsi, 1,8 million d’euros seront consacrés aux augmentations de salaire afin d’augmenter l’attractivité du poste. Le budget dédié au SSU sera au total de 8,2 millions d’euros pour l’année 2023.