La trésorerie de la Sécurité sociale fait planer le spectre. Alors que le gouvernement prévoit de mettre 250 millions d’euros d’économies pour les laboratoires dont les bénéfices ont flambé à la suite des tests effectués pendant la crise sanitaire, la direction de l’Assurance maladie recevra lundi des représentants des laboratoires médicaux qui lui sont opposés.

Les biologistes attendent de la rencontre avec le directeur de l’assurance maladie, Thomas Fatôme, « un plan écrit et calculé » qui ne franchisse pas la « ligne rouge », c’est-à-dire le « coup d’avion » de 250 millions d’euros pour la seule année 2023, il a dit. Vendredi à l’AFP le président de l’Alliance pour la biologie médicale (ABM), Alain Le Meur. En outre, ils ont refusé d’accepter de réduire le coût des travaux permanents et ont demandé à voir le budget pour 2024 et 2025, a-t-il déclaré. S’ils ne gagnent pas, ils prévoient de faire grève à partir du 14 novembre.

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Des marges passées de 18 à 26%

Depuis le 27 octobre, les laboratoires ont déjà cessé de transmettre leurs résultats RT-PCR (Test Covid) au fichier national SI-DEP, rendant plus difficile le suivi de l’évolution du virus de la maladie. Cette fronde a provoqué le gouvernement, qui a condamné le boycott comme « inacceptable ». Les biologistes ont recommencé à diffuser les résultats du test le 2 novembre, pour montrer un « signe d’ouverture », selon le patron de l’ABM, qui fédère les associations et les principaux groupes de tests.

Le ministre des Finances Gabriel Attal a indiqué la semaine dernière que les laboratoires ont fait beaucoup de profit grâce aux tests Covid payés par la Sécurité sociale, ces deux dernières années, avec une réduction qui est passée de « 18 % à 26 % ». Pour Alain Le Meur, ces bénéfices publiés par le gouvernement ne tiennent pas compte « des investissements et de notre poids de la dette ». « Si nos réductions de coûts étaient permanentes, nous diviserions nos résultats par six », a-t-il déclaré.

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