La société Suisse AirYacht envisage d’ajouter une troisième dimension aux croisières de luxe en faisant voler ses bateaux. La première unité d’une longue série pourrait voir les airs en 2026.
Sur le papier, le projet est relativement simple, puisqu’il s’appuie sur des technologies existantes, celle de l’avion à hélium et celle du yacht.
Passer quelques jours à Portofino, survoler les Cinque Terre à basse altitude et sans bruit, être laissé au mouillage dans une crique déserte, puis repartir à la découverte des châteaux de la Loire… tout en profitant du service cinq étoiles et , surtout, sans changer de mode de transport. Le projet en cours de développement par la société suisse AirYacht vise à attirer les clients des yachts de luxe – les superyachts – et le monde de la croisière de luxe, en offrant une mise à niveau vers la troisième dimension.
Technologie existante
Sur le papier, le projet est relativement simple, puisqu’il s’appuie sur des technologies existantes, celle de l’avion à hélium et celle du yacht. Le produit n’est finalement qu’un assemblage d’objets connus, avec une cellule de vie assimilable à un bateau de 60m et une unité volante. L’ensemble est équipé d’un système de couplage-découplage adapté à l’utilisation. « Nous travaillons avec un partenaire industriel qui s’apprête à vendre un dirigeable pour diverses applications, explique Matthieu Ozanne, co-fondateur de la société. Ce type d’avion a un gros potentiel pour le transport de pièces volumineuses. utiliser « .
Les défis techniques restent nombreux, mais ils ne sont pas insurmontables. « Nous voulons que la cellule soit un produit suisse. Il y a beaucoup de compétences dans ce pays. N’oublions pas que les bateaux qui ont remporté la Coupe de l’America ont été construits ici. »
Le produit n’est finalement qu’un assemblage d’objets connus, avec une cellule de vie assimilable à un bateau de 60m et une unité volante.
Cinquante fois moins gourmand
D’un point de vue énergétique, les concepteurs affirment que la machine est cinquante fois moins gourmande qu’un yacht de taille équivalente. La cellule de vie est dépourvue de moteurs, sauf pour la production d’électricité nécessaire à son fonctionnement. L’avion utilise une solution hybride, avec des générateurs pour alimenter les moteurs électriques à hélice. Sa consommation est inégalée par toute autre machine volante.
Les solutions hydrogène peuvent remplacer les générateurs thermiques, lorsqu’elles sont fiables et disponibles. « L’un des enjeux est de construire une cellule relativement légère. Pour ce faire, les matériaux composites offrent des perspectives parfaitement adaptées », ajoute Matthieu Ozanne.
Marché croissant
L’entrepreneur, issu du monde de l’industrie, est confiant sur les repreneurs potentiels : « Cent yachts de 100 mètres et plus sont opérationnels dans le monde entier et trente sont en construction. » Aucun prix n’est articulé, si ce n’est l’équivalent pour un yacht neuf de 80-90 mètres (entend 150 à 200 millions). « Nous ciblons une clientèle privée, mais aussi commerciale, puisque nous proposons une version avec quinze cabines. » Les applications sont innombrables et ne devraient pas manquer un défi.
« Comme pour un yacht, les longues traversées sont effectuées par l’équipage navigant, sans le service. L’AirYacht peut être laissé n’importe où, dans un port ou au mouillage et le dirigeable rangé sur un mât, ailleurs. » Matthieu Ozanne parle des parcs africains , le Grand Canyon, l’Amazonie… « La troisième dimension ouvre des possibilités jusqu’alors inimaginables. »
AirYacht peut être laissé n’importe où et le dirigeable attaché à un mât ailleurs.
L’entreprise, soutenue par Innosuisse via l’incubateur EPFL, est toujours à la recherche d’investisseurs et de son premier client. Si le dossier est conservé, le premier avion yacht pourrait voler en 2026. Le carnet de commandes est ouvert.
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