Publié le 31 août 2018, 18:47 Mis à jour le 3 sept. 2018, 08:45

Déclarations définitives du régime étudiant de sécurité sociale (RSSE). Suite à l’entrée en vigueur de la loi du 8 mars sur l’orientation et la réussite des étudiants (dite « loi ORE »), ce régime vieux de 70 ans que le candidat Macron a jugé «  » prendra définitivement fin en septembre 2019.

« Une vraie révolution » 

A la rentrée, les nouveaux étudiants seront automatiquement affiliés à la CNAM – qui rétablit la gestion du régime de sécurité sociale des étudiants, comme le recommandent de nombreux rapports. Ceux qui poursuivent leurs études resteront affiliés à l’assurance maladie étudiante jusqu’en septembre 2019, date à laquelle ils passeront systématiquement au régime général. Ce fut un bouleversement pour les étudiants habitués à ce système, mais plus encore pour les mutuelles dont les activités et l’organisation seraient un gâchis complet.

« C’est une vraie révolution que nous opérons en interne », a déclaré Pierre-Edouard Magnan, le nouveau président d’EmeVia, un réseau qui regroupe une dizaine de caisses régionales. En supprimant le régime d’assurance maladie obligatoire pour les étudiants, le gouvernement a effectivement supprimé l’activité principale des étudiants gotong royong. « Cela représente plus de la moitié de notre chiffre d’affaires », précise Pierre-Edouard Magnan. Cependant, les mutuelles doivent pouvoir continuer à exister grâce aux activités complémentaires de santé. Environ 150 000 étudiants sont affiliés à la complémentaire santé LMDE, ainsi qu’à EmeVia.

Aucun plan social n’est prévu

De plus, aucun plan social n’est prévu. La Perper, comme la LMDE, a déplacé une partie de ses salariés et de ses activités vers l’assurance maladie en 2015. « Il y a eu 436 salariés licenciés, mais en parallèle, nous revoyons rétrospectivement les activités de gestion des dispositifs étudiants », précise Romain Boix, président de la LMDE. Alors, « si certains pensent tuer les étudiants en mutuelle en tuant le régime étudiant, ils seront déçus », estime Pierre-Edouard Magnan.

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Parmi les associations étudiantes, deux histoires ont été entendues. De la part de la FAGE – qui milite pour l’abolition de ce régime depuis 2012 -, nous nous félicitons d’avoir été entendus par le gouvernement. « En étant au CNAM, les étudiants bénéficieront d’un système de santé beaucoup plus performant », assène Jimmy Losfeld, président de la FAGE, pointant des « délais de remboursement extrêmement longs ». Du côté de l’UNEF, en revanche, on regrette la décision qui « attaque l’autonomie des jeunes ». Pour Lilâ Le Bas, présidente de l’association étudiante, ce changement législatif a marqué « l’émergence de l’assurance mutualisée et privée ».

Une nouvelle contribution étudiante

A la rentrée, les étudiants ne doivent plus s’acquitter des 217 euros nécessaires pour adhérer au RSSE, mais doivent tout de même s’acquitter de 90 euros au titre de la contribution première et vie de campus (« CVEC »). Le gouvernement est censé remettre son premier rapport au Parlement en septembre 2021 pour évaluer le nouveau système des affaires étudiantes.