Édition
le 14/02/2022 à 17:31, Mis à jour le 14/02/2022 à 21:47
Montrés il y a moins de cinq ans en France, ils suscitent l’intérêt des historiens.
Des ventes majoritairement réalisées en ligne
Les pantalons de maternité, qui permettent aux femmes de se passer de protections contraignantes, sont plus visibles dans les placards et sur les étagères. Selon les dernières données de Nielsen, les ventes ont quadruplé entre décembre 2020 et décembre 2021 alors que les prix ont chuté de 9,5 % sur la même période. « Cela fait de nombreuses années que la vente de tampons diminue après de nombreuses polémiques sur leur impact sur la santé (notamment en raison de la présence, dans certains produits, d’antibiotiques et des effets sur l’organisme ou des perturbateurs endocriniens, ndlr) », a déclaré Madrigale. Darpas, chercheur à Nielsen.
Sur un marché français annuel de 385,7 millions d’euros en grande distribution, les culottes menstruelles ne représentent que 2,7% des ventes en valeur, mais leur croissance remarquable est le signe d’une mutation du marché… y compris de la distribution puisqu’il ne s’agit pas du panel Nielsen. pour prendre en compte les commandes passées en ligne. Or, c’est justement sur leur site internet ou via des plateformes e-commerce que les expertes Réjeanne et Les Petites Culottées trouvent l’essentiel de leurs ventes. « 80% de nos ventes se font en ligne », avance Wye Morter et Schonnead Dégremont, les fondateurs de ces deux sociétés, toutes deux créées en 2018, qui sont spécialisées dans la fabrication de leurs pantalons made in France. « Nous avons vendu plus de 300 000 culottes depuis notre création. Et nous avons doublé nos revenus en deux ans », a déclaré Wye Morter, dont la culotte menstruelle était vendue à partir de 34 euros.
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L’impact du télétravail et du confinement
Signe de ce nouveau marché, les lignes bougent, très intéressées par les grandes entreprises textiles qui sont obligées de suivre la tendance créée par les nouvelles PME. Par conséquent, DIM, Athena et Etam ont récemment offert une opportunité spéciale. « Après notre lancement, j’ai rapidement reçu des demandes de partenariats et d’achats de la part de grandes enseignes », raconte Schonnead Dégremont, qui a poliment décliné ces offres. « La compétition est motivante. De plus, une petite entreprise comme la nôtre ne peut pas, seule, changer d’avis », sa philosophie. Si les producteurs ont su s’emparer d’une nouvelle place, les experts de l’Hygiène féminine, qui voit la vente de tampons et de couches jetables, ne sont pas en reste. Essity, qui commercialise la marque Nana, commercialise désormais un nouveau type de linge Menstruation et son chiffon.
Selon l’histoire du groupe, la communication téléphonique et la détention ont eu un effet négatif sur leur entreprise car de nombreuses femmes ont tendance à être protégées pendant de longues périodes lorsqu’elles restent à la maison. Est-ce une raison suffisante pour expliquer la mauvaise forme du marché vierge ? « D’une certaine manière, le confinement et le travail à domicile ont permis de faire décoller le marché des skin packs car les femmes peuvent essayer nos produits avec plus de confiance qu’elles n’auraient à aller au bureau et elles le cherchent », se référant à Réjeanne se positionne, au niveau du marché, comme une marque de chemises et non comme un produit d’hygiène.
« L’esthétique est la première chose à acheter avant de le fabriquer en France avec des cultures de coton bio, puis l’environnement », nous fait écho la réponse des Petites Culottées qui, comme son concurrent, vend désormais des maillots de bain adaptés aux périodes menstruelles.