Publié le 29 septembre 2022 à 9 h 57 Mis à jour le 30 septembre 2022 à 15 h 39
En 1962, un maître brasseur allemand crée une recette de bière adaptée aux goûts réunionnais pour les Brasseries de Bourbon, une société formée de plusieurs groupes familiaux locaux. La commercialisation du « Dodo » débute l’année suivante et connaît un grand succès. Soixante ans plus tard, la recette de la marque devenue l’un des emblèmes de l’île n’a pas changé et les Brasseries de Bourbon mesurent le chemin parcouru.
L’entreprise de 230 salariés distribue 22 marques de bières, softs, eaux, jus et autres boissons énergisantes sur le marché réunionnais. Ils sont fabriqués à 80% localement : le « Dodo », mais aussi une gamme Coca-Cola et bien d’autres références. Les Brasseries de Bourbon connaissent une mutation majeure en 1986, avec l’entrée du groupe Heineken dans son capital. Aujourd’hui, la deuxième plus grande brasserie au monde en détient 86 %, ainsi que quelques actionnaires historiques.
A l’occasion de la célébration des 60 ans de l’entreprise, le 28 septembre à Saint-Denis, son directeur général Edwin Botterman a souligné le niveau d’investissement des Brasseries : 10 millions d’euros par an au cours des trois dernières années, notamment pour construire une nouvelle salle à bière avec des automatisation.
Objectif zéro émission de gaz à effet de serre
Pascal Sabrié, le directeur régional de Heineken pour l’Afrique et l’Océan Indien, a pour sa part annoncé un plan d’investissement de 38 millions d’euros, de 2023 à 2025, « pour continuer à moderniser les Brasseries de Bourbon, digitaliser l’entreprise et atteindre l’objectif de une serre zéro. émissions de gaz jusqu’en 2030 » pour les activités de production. Une feuille de route est en cours d’élaboration pour y parvenir, grâce aux énergies renouvelables et à l’amélioration de l’efficacité énergétique de l’usine.
Les Brasseries de Bourbon souhaitent également augmenter le pourcentage de réutilisation de ses bouteilles, toutes importées en l’absence de verrerie locale. Actuellement il est de 70%, grâce à un système de récupération ancré dans la tradition réunionnaise. Depuis plusieurs décennies, des collectionneurs parcourent les rues de l’île pour collecter les bouteilles de bière vides, porte à porte ou, aujourd’hui, les brûlent dans les bornes de verre. Une dizaine d’entreprises rachètent cette collection avant de la revendre à la brasserie.
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