Le roi Charles III, patron de toutes les confessions dans une société multiculturelle et multireligieuse .net

Publié le 19 septembre 2022 (Mise à jour le 19/09)

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La rédaction de la Réforme avec l’AFP

Le vendredi 16 septembre, lorsqu’il a reçu les représentants des principales religions, Charles III a insisté sur son « devoir de protéger la diversité de notre pays ».

La scène se déroule lors d’une cérémonie interreligieuse à l’immense mosquée Baitul Futuh, dans le sud de Londres. Dans une ambiance feutrée, une dizaine de musulmans de tous âges attendent de signer un livre de condoléances pour la reine Elizabeth II. « Je suis un musulman de première génération dans ce pays » et « nous pouvons y pratiquer notre religion sous la protection de notre » monarque, explique Danial Saeed, 19 ans. Au Royaume-Uni, le souverain n’est pas seulement le chef de l’église anglicane, mais également « défenseur de la foi ». Alors que ce titre était à l’origine destiné à la chrétienté, Charles avait soutenu dans le passé que lorsqu’il monterait sur le trône, il se sentirait responsable de défendre toutes les religions.

“Cœur spirituel”

“Cœur spirituel”

Un engagement qu’il a réitéré vendredi 16 septembre en recevant des représentants des principales religions du Royaume-Uni au palais de Buckingham à Londres. Charles III a insisté sur son « devoir de protéger la diversité de notre pays », y compris dans la foi : en tant qu’anglican et souverain, « je me sens tenu de respecter ceux qui suivent d’autres voies spirituelles, comme ceux qui cherchent à vivre leur vie conformément avec leurs idéaux séculaires », a-t-il déclaré, selon le palais.

Au cours de la soirée à la mosquée, au cours de laquelle une prière a eu lieu, Rafiq Hayat, président de la communauté musulmane britannique Ahamdiyya, a assuré que « notre loyauté envers le roi » Charles III sera « aussi forte que celle que nous montrons à sa majesté la reine ». « . « Nous vivons dans un pays où la liberté de religion est réelle (…). Tant le monarque que le gouvernement perpétuent cette liberté d’expression, de croyance », a-t-il dit, interrogé par l’AFP. Lors de son discours inaugural, Charles III n’a pas oublions que pendant les 70 ans du règne de sa mère, « nous avons vu notre société devenir multiculturelle, et multi-religieuse ». La monarchie britannique a ses racines dans le christianisme, un caractère religieux symbolisé par le sacre où Charles III sera consacré avec de l’huile « sainte » par l’archevêque de Cantorbéry.

Une aura religieuse

Une aura religieuse

Mais pour Ian Bradley, professeur de théologie à l’université de St Andrews interrogé par l’AFP, « le rôle du monarque est de maintenir l’unité de la nation de toutes sortes de manières, et notamment en termes de foi ». Rami Ranger, président de la British Association of Sikhs, estime qu’en tant que monarque au-dessus des partis politiques, des religions ou des origines de ses sujets, la reine Elizabeth, très religieuse, leur a donné à tous « un immense sentiment de sécurité ». Pour Ian Bradley, les Britanniques le monarque joue ainsi le rôle de « cœur spirituel » de la nation, et ce lien spirituel « quelque peu inconscient » se manifestait selon lui par « les termes religieux souvent choisis par beaucoup pour exprimer leurs sentiments envers la reine ».

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« C’est très différent de la France, qui est très clairement un pays laïc », reconnaît-il. La Grande-Bretagne est peut-être devenue « en grande partie une nation post-chrétienne laïque, mais beaucoup de gens apprécient toujours que le monarque ait une aura religieuse », ajoute-t-il. « Certains des plus fervents partisans de la monarchie sont membres de minorités religieuses, notamment les juifs, les sikhs et les hindous », dit-il. Il soutient que si le roi Charles est un chrétien pratiquant qui « va à l’église tous les dimanches », il « s’intéresse à l’islam, à la spiritualité en général ». De même que ses prises de position en faveur de l’environnement résonnent avec les préoccupations de la jeunesse, cet attrait pour les religions en général pourrait faire de Charles III un monarque en phase avec le Royaume-Uni d’aujourd’hui.

Chez les chrétiens, il montra notamment son goût pour la religion orthodoxe, et fit plusieurs retraites dans les monastères du Mont Athos en Grèce. Il a ému la communauté juive britannique en visitant Israël – ce que sa mère n’a jamais fait – même si ce n’était pas en visite officielle. Il a également commandé des portraits de survivants de l’Holocauste, un geste commémoratif également apprécié. Le roi Charles, observe pour sa part Rafiq Hayat, avait comme prince « une relation formidable avec le monde musulman, il a fait l’éloge des enseignements de l’islam et fait de nombreuses références aux versets coraniques ». « On pense qu’il sera un très bon leader pour les musulmans et qu’il rassemblera les différentes croyances », notamment parce que vu sa carrure « quand il parle, les gens écoutent », et « ça aura beaucoup de poids dans les relations entre le monde musulman, le monde chrétien et le monde juif.

L’anglicanisme, savant mélange de catholicisme et de protestantisme