De nouveaux croisiéristes pourraient bientôt accéder directement à l’esplanade du J4, devant l’entrée du Mucem et de la Villa Méditerranée. Le Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) annonce un nouvel appel à projets « devant aboutir à la signature d’une convention pour le développement d’une grande activité de croisière de prestige ». Bref, des petits bateaux de croisière de luxe. Un projet qui traînait depuis longtemps dans les cartons portuaires « Je le réclamais depuis des années. Le site est magnifique. Il intéresse les très petits opérateurs. Je suis très heureux que nous en soyons venus aujourd’hui à cet appel à projets », a déclaré Jean-François Suhas, président du club de voile et conseil de développement GPMM, interrogé par Gomet’.

Des croisières haut-de-gamme et des yachts

Au total, le port offre plus de 20 000 mètres carrés de terrain et deux postes à quai de 205 m de long pour le poste 93 et ​​de 267 m pour le poste 94-95. Le tout au pied de la cathédrale de la Major. Un site « à caractère exceptionnel » que le GPMM estime à 36 millions d’euros. Il insiste aussi sur sa volonté de voir « un segment haut de gamme générateur de valeur ajoutée » s’y installer. Jean-François Suhas est convaincu que Marseille a sa carte à jouer pour attirer les petits paquebots de croisière au J4 : « On peut dupliquer ce qu’on a fait dans le nord avec les gros paquebots. Nous avons développé les connaissances et maintenant les nouvelles technologies avec des connexions à quai pour attirer les opérateurs de luxe », a-t-il déclaré. Les quais face au Mucem accueillent déjà une trentaine de bateaux par an « mais les aménagements ne sont plus aux normes. Si nous incluons des professionnels dans le projet, ils investiront localement et tout le monde y gagnera », a-t-il insisté.

Si la croisière sera le cœur de l’activité, le port laisse la porte ouverte à l’accueil de bateaux de plaisance, yachts, en escale ou en hivernage » qui doit continuer à être compatible avec un développement ambitieux des espaces croisières vacances sur cette partie du Port de Marseillais », a-t-il déclaré. « Ce sera le parfait complément des croisières de luxe car les yachts moyens ont de moins en moins de place en Méditerranée », ajoute le président du club de croisière.

Une capacité de 1 200 passagers par jour

La gare actuelle, de taille moyenne (150 mètres carrés), sera probablement détruite au profit d’équipements « modernes et innovants ». Le nouveau bâtiment s’étendra sur environ 1 000 mètres carrés avec de la place pour 200 passagers en même temps et un maximum de 1 200 passagers par jour. Dans l’étude urbaine « Joliette J4 » présentée cet été par un groupement d’urbanistes, d’architectes et de bureaux d’études (KCAP, EY, Ilex, Arcadis et Citec), deux emplacements sont proposés mais la priorité est donnée à un espace en angle de poteaux 94 et 93.

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Un restaurant et des événements VIP

Outre les espaces classiques d’accueil et de bagages, la gare disposera également d’un restaurant. Le port souhaite également qu’il soit modulable pour pouvoir organiser des réceptions et des « événements VIP ». Dans l’appel à projets, deux options sont présentées : construction par l’exploitant lui-même ou par le GPMM. Dans les deux cas, le coût de construction est estimé à 2,5 millions d’euros, mais pour l’option 2, les honoraires exigés par le GPMM au lauréat seront plus élevés. Il comprendra un loyer pour l’occupation de l’Etat et une part variable en fonction du chiffre d’affaires réalisé. Pour cette nouvelle activité, le port s’est fixé un objectif de 40 escales la première année et 100 à partir de la cinquième année d’exploitation.

Une dizaine de compagnies potentiellement intéressées

L’appel à projets est ouvert jusqu’au 10 mai et « nous avons déjà beaucoup d’acteurs qui se positionnent », précise Jean-François Suhas. Sans dévoiler leur identité, Marseille en accueille déjà un certain nombre, dont la scène locale : la compagnie Le Ponant. Il décharge déjà ses bateaux devant le Mucem avec lequel il travaille sur ses escales. Silversea, filiale de Royal Caribbean, a déjà inscrit Marseille dans ses itinéraires. Enfin, Seabourn, la compagnie de luxe de Carnival, maison mère de Costa Croisières, apparaît également bien placée pour répondre à l’appel d’offres. Mais comme le terminal Marseille Provence Croisière à la porte 4, une société détenue conjointement par MSC et Costa Croisières, les candidats devront certainement se regrouper pour faire une offre.

Une livraison après les Jeux Olympiques

Dans son calendrier, le port souhaiterait voir cette nouvelle installation opérationnelle à l’automne 2024, mais si la gare devait être construite seule, il reporte la livraison à 2026 notamment en raison du délai incompressible des nouvelles demandes de propositions pour , notamment la sélection du chef de projet du site. En revanche, le candidat retenu pourra profiter du site à partir de 2023, notamment avec l’organisation « d’activités de courte durée pour l’accueil de navires et d’événements connexes en lien avec l’accueil d’événements maritimes à Marseille. Jeux Olympiques (OG) à partir de 2024 », ajoute le port dans l’appel à projets.