Deuxième fleuve d’Europe, après la Volga, le Danube traverse dix pays avant de se jeter dans la mer Noire : Allemagne, Autriche, Slovaquie, Hongrie, Croatie, Serbie, Roumanie, Bulgarie, Ukraine et Moldavie. Ce fleuve légendaire a vu l’ascension et la chute des plus grands empires sur ses rives. Johann Strauss II l’a célébré en 1866 dans la valse « Le beau Danube bleu ». Plus écaille que bleue, elle fascine par la présence le long de son parcours de châteaux médiévaux, d’églises baroques, de palais monumentaux à travers l’Europe et les Balkans. La vue de Budapest illuminée la nuit depuis le bateau de croisière en est un bon exemple. Sur la route du Danube se trouvent Vienne, la ville du Dr Freud, la cosmopolite Sofia et Budapest, l’une des villes les plus photogéniques d’Europe. Sans oublier Bratislava la jolie à traverser à pied, l’austère Belgrade et ses beautés cachées et Bucarest la jolie roumaine. Le meilleur moyen de visiter ces villes en un temps record reste encore le bateau. Nous avons embarqué sur le navire M/S Amadeus Elegant pour une croisière de douze jours. L’hôtel flottant, avec un repas digne d’une étoile, un récital de piano et des conférences à bord, offre la possibilité d’un voyage varié sans contrainte. Nous naviguons de nuit, nous visitons de jour. Histoire d’une navigation sur le Danube.

Premier arrêt en Allemagne et en Autriche

Nous embarquons à Munich en Allemagne. Capitale de la Bavière, elle doit son nom aux Munichen (des moines) d’après un monastère bénédictin à l’emplacement de la vieille ville. En 1255, Munich devint la résidence des ducs de Bavière. Au XXe siècle, elle connut un développement industriel remarquable pour devenir aujourd’hui l’une des villes les plus riches d’Europe et célèbre pour sa fête de la bière. Un tour de ville en bus permet de voir la cathédrale, la résidence et la rue Maximilien. Le lendemain nous débarquons en Autriche à la frontière allemande et partons voir Salzbourg, la ville de Mozart, bordée de montagnes et dominée par la forteresse médiévale de Hohensalzburg. Son centre historique est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. On s’attarde dans ses ruelles pittoresques, sur ses places bordées d’églises et de palais baroques. Le lendemain, après une matinée de navigation, direction Melk dans le Land de Basse-Autriche. Célèbre pour son abbaye bénédictine surplombant la rivière, elle fait partie du paysage culturel de la Wachau, également classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. De style baroque, même s’il date du XIe siècle, il se visite et abrite une bibliothèque originale contenant environ 85 000 volumes. Dans son roman Le nom de la rose, Umberto Eco appelle son héros Adso de Melk, fils du baron de Melk. Enfin, à Vienne, on découvre de larges avenues arborées sur lesquelles circulent des gens chics en monoplaces avec des lunettes d’aviateur sur le nez. Dans le centre-ville, un détour par la maison du Dr Freud qui servait aussi de bureau pour recevoir ses patients et développer cette thérapie révolutionnaire à l’époque : la psychanalyse est un incontournable. Nous nous promènerons le nez levé pour admirer les façades, la Vienne marquée par l’Art Nouveau des années 1900. Nous verrons les travaux, de style néo-Renaissance. La musique qui a marqué le XVIIIe siècle viennois, c’est en musique que l’on terminera la scène viennoise au Werner Royal Orchester pour un concert avec des compositions de Strauss et Mozart.

Deuxième étape en Slovaquie et en Hongrie

Nous nous réveillons à Bratislava, en Slovaquie. Les petites Carpates et les vignes en arrière-plan donnent à la ville, réunie dans son centre historique, un air bucolique. La capitale slovaque regorge d’universités, de musées, de théâtres et d’autres institutions culturelles. On le connaît hors de ses frontières pour sa Biennale Internationale de l’Illustration. Le développement industriel rapide lui a valu le surnom de « Petit Manchester hongrois ». Une promenade au centre des maisons basses nous amène à la place de la Paix, où nous visitons le Palais présidentiel de style baroque tardif et rococo du XVIIIe siècle. Puis l’église de Santa Elisabetta, un sanctuaire tout bleu dans la partie orientale du centre historique. Place aux lettres avec cette statue en hommage à Hans Christian Andersen, l’auteur danois du conte « La petite fille aux allumettes » venu visiter Bratislava. Le poète Hviezdoslav n’est pas moins, avec une belle statue célébrant sa première place dans la littérature slovaque. Le lendemain nous sommes à Budapest, impatients de découvrir la capitale de la Hongrie surnommée « la perle du Danube ». C’est une destination branchée (la nouvelle Prague ?), des ‘ruin bars’ festifs (ruin bars, squats arty devenus bars) avec un patrimoine architectural incroyable. Budapest est la rive droite Buda, une ville historique et la rive gauche, Pest, une ville chic et moderne. Le bus nous dépose au pied de l’église Mathias ou Notre-Dame de Buda, de style gothique du XIIIe siècle. De là, nous aurons une belle vue sur les rives du Danube et les bâtiments qui le bordent comme le Parlement, de style éclectique (néo-gothique, baroque et néo-Renaissance) qui symbolisent la grandeur de l’ancien empire austro-hongrois . Sa splendeur (40 kg d’or, une couronne royale conservée sous un superbe dôme) l’élève au premier rang des parlements européens. En passant en sens inverse en bus, nous verrons la synagogue de style byzantin-mauresque construite par des architectes chrétiens. Si c’est la synagogue le plus grand d’Europe, c’est aussi le seul à posséder un orgue. En descendant vers le quai où est amarré le M/S Amadeus Elegant, nous nous arrêtons au grand marché couvert. Légendaire, en brique, elle a été rénovée à son centenaire.

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Troisième étape de la Serbie à la Bulgarie

Lorsque nous arrivons à Belgrade (Beograd en serbe, signifiant « ville blanche »), nous savons qu’une seule journée ne peut nous laisser du temps libre pour apprécier cette ville aux alentours austères. Il faut se la couler douce à Belgrade, sortir du centre-ville et de son artère principale à l’architecture marquée par les années Tito et les guerres. La capitale serbe regorge de lieux culturels et alternatifs, avec des restaurants branchés sur les quais transformés en quartier de la vie nocturne. Ici, nous ne sommes plus en Europe mais dans les Balkans. C’est en se perdant à Belgrade qu’on apprendra à mieux le connaître. La fête est plutôt sur les quais, à Savamala, un ancien marais, dédié aux galeries d’art indépendantes et aux centres culturels. Les influences russes sautent aux yeux, au coin d’une rue, une église se dresse, rutilante. Ainsi est née la cathédrale Saint-Sava, la deuxième plus grande église chrétienne orthodoxe au monde. Nous aurons l’occasion d’assister à une chorale de prêtres sous la coupole. A pied, nous verrons la forteresse du district de Kalemegdan. Autour d’elle s’est développée la ville de Belgrade que l’on peut voir depuis la colline. Des gratte-ciel s’élèvent derrière la statue du vainqueur de Belgrade. Dans l’après-midi, nous continuons à naviguer vers la Bulgarie. La balade de l’après-midi nous permet de profiter des paysages vus de la rivière. Entre la Roumanie et la Serbie commence le Canyon des Portes de Fer niché dans les montagnes. Ce sont des gorges impressionnantes qui séparent les Carpates au nord de la Roumanie des Balkans en Serbie. L’une d’elles offre le spectacle d’un visage taillé dans la roche. La Procession des Portes de Fer est évoquée par Jules Verne dans Le Pilote du Danube. Le lendemain au réveil, nous avons la joie de nous retrouver en Bulgarie. Un bus nous emmène à Sofia, à trois heures de route. Capitale au cœur des Balkans, Sofia est l’une des plus anciennes villas d’Europe. La première vue que nous aurons de Sofia est la cathédrale Alexandre Nevski de style néo-byzantin ancrée dans un place. Or, marbre, albâtre, vitraux, fresques, mosaïques, lustres, éblouissent par la symphonie des couleurs, or et pistache en note de tête. Sans oublier la crypte qui abrite une collection d’icônes orthodoxes : 200 icônes représentant l’art orthodoxe en terres bulgares entre le IVe et le XIXe siècle. Le charme de Sofia est sans aucun doute contenu dans son architecture diversifiée, qui réunit des styles datant des occupations grecque, romaine, ottomane et soviétique.

Dernière étape : la Roumanie

Après un voyage à Arbanassi, où nous visiterons une maison bulgare typique et une église de village, nous prenons la route vers la Roumanie. L’idée de voir ou revoir Bucarest nous enchante. Les écrivains roumains l’ont surnommée « la ville de la joie ». D’autres l’ont appelé « le petit Paris des Balkans ». C’est souvent une étape avant un voyage en Transylvanie. L’urbanisme est multiple, nous verrons une architecture médiévale mélangée à du néoclassique, des lignes Bauhaus, de l’Art Nouveau, des gratte-ciel et quelques extravagances staliniennes. Même richesse au niveau des 248 églises et cathédrales des XVII et XVIII siècles vouées au culte orthodoxe. La première visite au bout du Bulvardul Unirii, les Champs Elysées locaux, sera celle du Palais du Parlement, un gratte-ciel stalinien voulu par le dictateur Nicolae Ceausescu. L’un des plus grands bâtiments d’Europe, le plus grand bâtiment en pierre après le Pentagone. Pour finir en musique, nous admirerons l’Athénée roumain, monument national dédié aux arts et à la culture, mélange d’architecture classique orné d’une torche française. Nous apprécions les fontaines et les jardins, le parc Cismigiu avec ses cafés et ses allées ombragées et le parc Herastrau où vous pouvez louer un bateau pour une balade sur le lac.

Carnet pratique  :

Rivages du monde, croisière de douze jours (8 pays et visite de 6 capitales). Les départs en 2022 reprennent en avril puis se poursuivent jusqu’en mai, juin, juillet, août, septembre et octobre. Tarifs à partir de 2940 euros par personne en chambre double. Ce tarif comprend les vols, les transferts, 6 tours de ville (Munich, Vienne, Bratislava, Budapest, Belgrade, Bucarest) et la pension complète.

Réservation 01 58 36 08 36 – www.rivagesdumonde.fr . Rivages du monde est la seule entreprise à proposer Sofia. Si nous voulons ensuite découvrir la Transylvanie, nous demandons une extension.

La croisière se déroule à bord du M/S Amadeus Elegant. 72 cabines, 148 passagers. Salon, bar, restaurant, baies vitrées. Suites et cabines individuelles.

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