Le golf au service de votre développement personnel, trouver votre mission

Comment la préparation mentale – l’approche psychologique et stratégique du golf – peut-elle nous aider à mieux marquer, progresser, repousser nos limites sur le parcours et au-delà ? On continue notre série de 18 articles, tirés du livre de Jean-Christophe Buchot, « L’Albatros, voyage de vie »*

Précédemment

Précédemment

On le sait, le swing repose sur des compétences physiques essentielles et des connaissances techniques tout aussi essentielles. Mais, dès le départ, il nous semble nécessaire d’intégrer l’aspect mental selon l’axiome bien connu que « Tout se passe entre les deux oreilles ». D’accord, puisque dans un coup de golf, la partie physique et technique ne dure que quelques secondes, quand le pari dure beaucoup plus longtemps, n’est-ce pas ?

Votre progression dépendra beaucoup de votre attitude sur le parcours, c’est pourquoi je vous invite à penser chaque parcours de golf comme un parcours initiatique. Et ce premier voyage, je vous propose de le faire sur le mythique parcours du Golf National, l’Albatros.

Épisode 1 : FORWARD – Prenez de l’élan

Trou 2 : L’appontage

Trou 2 : L’appontage

Le 2ème trou de l’Albatros a été nommé « L’Appontage » par Hubert Chesneau… Il faut dire qu’il a l’air bien étroit en effet, ce green de l’autre côté de l’obstacle immense d’eau qui tient lieu de fairway sur ce terrain . 3, 171 mètres de long à partir des Blancs, également protégés par des Tanks en forme d’hélice.

L’atterrissage de précision est juste le bon état d’esprit à avoir : l’état d’esprit d’un pilote de chasse essayant d’entreprendre une mission impossible (comme être constant et parfait au golf) avec une connaissance de sa distance, ni plus, ni moins.

La technique n’est qu’un moyen

« La technique [l’outil, le marteau] n’a aucun intérêt en soi, si elle ne sert pas un joli meuble », rappelle justement l’excellente coach Anne Le Coniat, qui révélait à Grégory Havret cela surtout.

Il est vrai qu’un marteau, même le plus rudimentaire, peut vite commencer à bricoler, mais il n’est pas nécessaire de faire un chef d’oeuvre !

Plus vous progressez, plus vous devez affiner votre technique, revenir travailler vos bases, changer d’outils, jusqu’à les adapter sur mesure (fit). Mais une fois la technique acquise, il va falloir donner une âme à votre swing (préparation mentale).

On dit souvent des musiciens, notamment des solistes : la technique est au service d’une émotion, d’une expression. Ceci est valable pour tous les métiers.

La technique n’est qu’un moyen de marquer, pas une fin.

PGA : Posture, Grip, Alignement

PGA : Posture, Grip, Alignement

Le talentueux Victor Dubuisson a constaté lors des PRO-AM que la plupart des amateurs ne connaissent pas les outils de base : se fixer un objectif, la visualisation, une routine simple mais des gens qui vivent, l’alignement, la prise, la posture, la frappe sans réfléchir.

« Il faut réserver la technique au practice, explique Victor. Sur le parcours, vous pouvez avoir deux ou trois clés en tête avant de jouer [Et essayez, par exemple, quelle intention mettez-vous ?], mais surtout vous devez vous concentrer sur votre stratégie de jeu, quelle routine – et réfléchir le moins possible possible lorsque vous frappez la marque. En pratique, il faut toujours revenir aux fondamentaux. »

C’est pourquoi lors de l’entraînement, il faut oublier de mettre « du sang et des larmes » dans chaque entraînement, dans chaque approche. Changez les objectifs, et mettez du mental, de la tension, de la fatigue, de l’émotion dans votre apprentissage, pour vous rapprocher du « drive in situation », sur un départ étriqué, sous pression, qui n’a rien à voir avec le 45ème drive en a. d’affilée sur un tapis et sans témoins.

Un coup de golf (le swing comme action motrice) ne se limite pas à l’instant T de l’impact.

L’action motrice du golf intègre évidemment tout ce qui précède et tout ce qui suit le swing. Et ces longues périodes dépendent de tout autre chose que de la technique : c’est pourquoi il faut aussi s’y préparer. Je parle, vous l’avez compris, de préparation mentale pour savoir quoi faire avant, pendant et après le swing.

Ambition intime

Ambition intime

Jeunes golfeurs, vous rêvez de devenir joueur professionnel, « pilote de chasse », il y a quelques questions :

• Êtes-vous clair sur vos intentions, sur les choses qui animent vos ambitions ?

• Avez-vous développé les qualités suivantes : humilité, résilience, gentillesse, détermination, confiance en soi et arrogance nécessaires pour vous réaliser ?

• Savez-vous ce que vous pouvez contrôler dans une compétition ?

• Comment contrôlez-vous votre état émotionnel interne ? Connaissez-vous les outils universels de la Préparation Mentale ? Lesquels utilisez-vous en compétition ?

• Êtes-vous prêt à repartir à zéro, à revoir vos gammes et vos fondamentaux ?

• Savez-vous pourquoi il n’est pas conseillé de toujours remettre en question votre swing – surtout pas en compétition ?

• Connaissez-vous bien votre principal adversaire ? ton meilleur ami ?

• Avez-vous bien défini vos besoins ? vos ressources ?

À Lire  "The Who : pile et face", "Romanin, l'autre Jean Moulin", "Le Business du bonheur"... Week-end en rediffusion

• Comment échouez-vous ?

• Que faites-vous d’autre, chaque jour, pour être meilleur que ceux qui font la même chose que vous ?

• Êtes-vous prêt à jouer au golf, sans réfléchir ?

• Êtes-vous prêt à réaliser votre chef-d’œuvre ?

• À quoi cela ressemblera-t-il lorsque vous participerez au Challenge Tour ?

• Quelle est la prochaine étape pour avancer dans la bonne direction ?

Si les réponses ne sont pas claires ou négatives, revenez aux bases de la préparation mentale.

Et rappelez-vous : vous jouez déjà très bien au golf, c’est pourquoi vous avez toutes les raisons de croire que vous pouvez être meilleur, si vous le voulez vraiment. Encore faut-il trouver le bon état d’esprit, pour mieux définir sa mission.

Déjà, rappelez-vous qu’on ne joue pas au golf pour plaire à quelqu’un ou pour être quelqu’un d’autre mais pour se révéler, s’affirmer, développer de nouvelles compétences.

Mission I’M POSSIBLE

Si quelque chose vous échappe, appelez-moi, je vous poserai des questions plus précises, nous en discuterons calmement.

Trouver sa mission, c’est s’ouvrir à d’autres possibles, être ouvert, « au courant », comme le dit si bien le grand Jean-Claude (un autre ami belge), avec l’idée de prendre son envol.

« Pourquoi joues-tu au golf ? » Quelle est la mission du golf pour vous ?

(Quand je dis mission, comprenez que « mission » n’est pas de mettre la plume sur du papier mais d’écrire un chef-d’œuvre.)

Il peut vous sembler impossible pour le moment de partir à l’aventure devant ce trou n°2 de l’autre côté de l’obstacle d’eau. Mais impossible = je peux, comme aime à le rappeler le maître entraîneur Stéphane Bachoz.

Continuez à observer la zone d’atterrissage malgré le vent glacial. Trouvez votre raison d’être, soyez l’acteur de votre jeu, la vedette de votre voyage.

Jouez, avancez. Au fur et à mesure de votre progression, vous trouverez chemin faisant, à chaque bivouac, à chaque coup, à chaque trou, à chaque partie, de nouvelles ressources, de nouveaux alliés qui vous permettront d’aller plus loin – si vous savez reconnaître.

Bien sûr, l’appel à l’aventure peut prendre plusieurs formes.

Hors limites

L’essentiel est de répondre à l’appel et de vous donner à 100% pour votre appel, votre mission.

Votre première mission est de découvrir en quoi vous êtes doué. Ensuite, pour être ouvert, tendez la main pour accepter de l’aide, même sous la direction, et maintenez votre liberté de pensée, de décision et d’action.

Sans aucun doute, la meilleure chose à faire est de prendre ses limites, car cette acceptation ouvre les portes de l’apprentissage.

Être ouvert, être fort, c’est aussi admettre qu’on a tort quand c’est le cas.

Même le grand entraîneur Benoît Ducoulombier dit : « Je ne sais pas trop analyser ma façon de faire. C’est une attitude. […] J’identifie les problèmes beaucoup plus rapidement, j’arrive à l’essentiel. Mais je suis toujours perdu. Je cherche des solutions dans des endroits où vous n’avez pas à le faire. Mais je le reconnais sans problème. Je dis au joueur : « Écoute, je me suis trompé, laisse tomber. Tout ce que je t’ai dit pendant une heure, c’était des conneries. « C’est la chose la plus difficile pour un entraîneur de pouvoir dire tout cela. »

Autrement dit

La chose la plus difficile pour nous tous – à tort.

Nous acceptons souvent d’être plus simples et imparfaits mais sans remettre en cause notre confiance en nous, nous découvrons ce qui a été fait pour nous, quel est notre destin et comment le faire.

L’échec et la frustration, que nous vivons si souvent au golf, nous font grandir dès que nous les affrontons. C’est plus facile lorsque vous avez le soutien de personnes en bonne santé et bienveillantes.

Lorsque vous serez ferme sur vos motivations (où, pourquoi), et que vos compétences physiques, techniques et mentales (comment) seront alignées, vous aurez trouvé votre mission et pourrez la mener à bien avec détermination.

Ayez les idées claires, et donc, plus de doute, n’hésitez plus, investissez en toute confiance en vous (vous êtes votre héritage !), dans le golf et dans tout autre domaine : tout-en-un !

À suivre

Alors choisissez bien vos outils (techniques, matériels) et vos mentors (techniques, physiques, psychologiques), peaufinez votre swing au practice, et gardez votre visualisation claire et vos conversations internes positives : « Le drapeau (seulement) en un point vue, je vais l’atteindre dans la foulée avec mon Iron6, la balle descend d’un mètre à gauche, roule et termine sa course dans le trou ! Trou en 1 !!! Allons-y! »

Alors, quand vous démarrez votre routine, avant de mettre vos pensées en mode Off, dites-vous avec Anne, Hubert et Victor : « Au Débarcadère ! cela vous mettra dans le bon état d’esprit.

Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez retrouver L’Albatros, parcours de vie*, chez votre libraire ou sur les plateformes marchandes en ligne.