De la laine de verre déborde des cloisons, des fils électriques serpentent dans des tubes en plastique et des ouvriers sur le toit : le 6, rue des Ajoncs-d’or, face au presbytère de Cléguérec, s’apprête à connaître une seconde jeunesse. Le bâtiment accueillera plus tard quatre familles en difficulté. Le tout sous l’impulsion de la branche Pontivienne du Réseau Education Sans Frontières (RESF).

« Notre objectif est d’abord d’offrir un toit à ceux qui n’en ont plus », explique Guy Guillaume, membre d’une association qui s’oppose aux politiques d’immigration de tri et de rejet des étrangers. « Il s’agit souvent de familles avec enfants dont la première demande d’asile est refusée. Ils attendent leur appel et n’ont pas le droit de travailler entre-temps. L’objectif est de poursuivre l’éducation des enfants sur le long terme. Après cinq ans dans la région et trois ans de scolarisation pour les enfants, ils peuvent déposer un dossier de régularisation. Quatre familles ont ainsi été aménagées ces deux dernières années.

Quatre familles logées

Le manoir en construction appartient au diocèse. « C’est le curé de Cléguérec, agacé de voir le bâtiment abandonné, qui nous l’a proposé », explique Guy Guillaume. « Nous construisons quatre appartements et les familles qui y seront hébergées participent à la construction. »

Deux familles exilées et deux familles françaises défavorisées s’y installeront et l’association prendra en charge l’eau, l’électricité et le gaz. Le chantier a été financé par la fondation Abbé Pierre pour 22 000 €, par l’association Petites Pierres pour 10 000 € et par le Ministère, pour environ 12 000 €, tandis que les travaux de couverture ont été assurés par le diocèse.

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En 2021, dix membres de l’association Pontivyan ont réhabilité une autre maison, à Guémené. « Il appartient à un particulier, il nous l’a prêté pendant cinq ans et en échange nous avons fait le travail. Là, on attend un emprunt sur quinze ans du diocèse », se porte volontaire, soulignant la « bienveillance de la part de la commune de Cléguérec, qui ne vaut pas pour toutes les communes ».

Fest-noz de soutien samedi

Rayonnant sur tout le territoire de Pontivy, l’antenne locale du RÉSF accompagne une dizaine de familles grâce à des logements prêtés par des particuliers ou des communes. « On a une petite subvention mais une soixantaine de donateurs et on vend du jus de pomme et de pomme de terre, que les élèves du lycée de Kerlebost cultivent sans produits chimiques », détaille Guy Guillaume, qui peut aussi compter sur d’autres sources de financement.

L’association du cirque Kerochap, installée à Keropert, à Melrand, sur une ferme maraîchère, accueillera ce week-end la cinquième édition du festival des festivités et de la solidarité. Sur deux jours, pour la première fois, l’événement financera en partie RÉSF Pondi. Le cabaret du vendredi soir affichait complet, avec 120 convives assis autour du spectacle équestre de la compagnie Panic. Samedi, la fête débutera à 14h avec un marché fermier, des concerts, des animations pour tous, des carrousels et des spectacles, avant le grand fest-noz qui débutera à 18h sous un chapiteau chauffé, avec Mo’Jo, Dikar et BHT .

Pratique

Soirée de soutien RÉSF le 15 octobre à la ferme Kerochap, chez Keropert à Melrand. Crêpes et snack sur place. Entrée libre.