Outre le nombre de Thiaroye-gare, c’est tout le Bataillon de Parachutistes qui est en deuil ! Le célèbre instructeur-parachutiste, le général en retraite Serigne Momar Ka, est parti ! Il a quitté le monde le lundi 03 octobre 2022 à l’âge de 76 ans au Centre Hospitalier Principal de Dakar.

Celui que ses amis d’armes appelaient « Peulh Bu Rafet », en raison de son style de course dans sa bonne tenue de parachutiste et de sa précision à l’atterrissage, sans oublier son comportement constant et son allure de guerrier, a été inhumé au cimetière. Thiaroye. Jamais un sous-officier à la retraite n’a joui du respect des militaires comme le Major Serigne Momar Ka. Car, sur instruction de l’état-major général de l’armée, apprend-on, un groupe de parachutistes a discrètement transporté le cercueil de Seigne Momar Ka jusqu’à sa dernière demeure. Le cortège funèbre s’est déroulé sous la supervision du commandant du corps Batpara, le colonel Tafsir Dame Ndiaye. Cette sépulture est pleine de respect, propre à un sous-officier retraité depuis longtemps, expliqué par le fait que l’adjudant-major Momar Ka a été pendant de nombreuses années le porteur du bataillon parachutiste.

Jeunes et vieux citoyens de Tiaroye se souviennent encore du parachutiste qui se distinguait dans les airs avec un drapeau tricolore accroché à son pied. « C’est Momar Ka !!! criait à chaque fois, admirative, la foule. le drapeau national flottant près de la verrière de son aile. Parachute, bleu. Il travaillait très dur, le leader d’une très bonne équipe » commente cet officier à la retraite. Avant d’ajouter : « Quand j’ai rencontré Momar Ka, j’étais un étudiant qui n’était pas Officier commissionné à l’Ensoa en formation pour le brevet para à Thiaroye en 1982. Il était l’officier de notre promotion.Beau et charmant dans sa tenue voilée, Momar Ka était aussi un grand athlète qui s’est impliqué dans toutes les disciplines.Et notamment le football et le sport .

Lorsque j’ai été affecté en 1984 au Bat para, nous nous sommes retrouvés dans la même entreprise. Malgré son âge, il faisait du sport avec des jeunes et non avec des vieux comme lui. Avec sa disparition, le récit de la guerre des parachutistes est annulé ! Il pleure Alassane Hann, ancien officier parachutiste en l’honneur de feu « Peulh Bu Rafet » qui entre ciel et terre a rendu de bons et loyaux services à l’Armée, et plus particulièrement au Bataillon des Parachutistes. Outre l’histoire des parachutistes des années 60 et 70 (Amadou Lindor Fall, Soya Cissokho, Joseph Manga, Almamy Tamba, Mamadou Marigo, Oumar Ousmane Niang, Adama Ndiaye Dyna, Mamadou Doucouré etc.), l’Adjudant Seigne Momar Ka faisait partie de la deuxième génération d’entraîneurs qui a élevé l’enfance si l’enfance de nombreux Thiaroyois et Pikinois ne leur a pas fait aimer ce sport plus que de détente : le parachutisme !

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En fait, cette deuxième génération de parachutistes de légende a été créée par de braves et sous-officiers dont les noms étaient : Seyni Kaire, Adama Ndiaye Dyna, El Hadj Boubacar Djigo, Massamba Thiam, Robert Biagui, Alassane Ba Blin, Mamadou Sy, Ababacar Diop, Boubacar Diallo, Moustapha Ba, Thiendou Samb, Cheikh Diouf, Aly Sarr, Alassane Hann, Johny Diagne, Cheikhou Cissé, Mamadou Djibi Diagne, Boubacar Sow Ringo et autres. Dieux du ciel ! Il est toujours vrai que, lors des largages de ces fameux dompteurs du ciel, Serigne Momar Ka s’est fait remarquer par son courage et sa bravoure de guerrier dans les champs de travail.

Comme ce fut le cas en 1981 lors des événements de Gambie. Car, cette année-là, l’avion militaire « Fokker F27 » avait décollé de Dakar-Yoff pour déposer une compagnie de parachutistes à l’aéroport de Banjul alors sous le contrôle des rebelles. Malheureusement, les hôtesses de l’air avaient du mal à ouvrir la porte de l’avion. Ce sont ces largages qui ont fait perdre le sergent-chef Serigne Momar Ka et quatre autres parachutistes proches du village de Busumbula avant d’être pourchassés par les rebelles pendant deux jours. Une recherche organisée par l’armée sénégalaise les a retrouvés vivants mais fatigués et épuisés. Seul le caporal Tendeng a été fait prisonnier.

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