Cela fait 34 ans que la France a eu la chance d’accueillir le Concours ASI du Meilleur Sommelier du Monde. En 2023, du 7 au 12 février, pas moins de 68 candidats s’affronteront pendant quatre jours d’épreuves particulièrement exigeantes, à l’issue desquelles le nom du vainqueur sera dévoilé. Organisée tous les trois ans, la compétition n’a jamais réuni autant de pays, avec un total de 65 participants. Incontestablement, cela doit être vu comme un signe de bonne santé, pour un secteur de l’hôtellerie-restauration pourtant mis à mal par une crise sanitaire qui aura fait fuir une partie de ses effectifs.

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Traditionnellement, l’association des sommeliers du pays d’accueil est chargée d’orchestrer l’événement aux côtés de l’Association de la Sommellerie Internationale (ASI). Pour cette édition, c’est donc l’UDSF (Union de la Sommellerie Française) qui s’en chargera. Une grande satisfaction pour son président Philippe Faure-Brac, lui-même élu Meilleur Sommelier du Monde 1992, après l’édition 2019 remportée par Anvers : « Comme dans le cadre des Jeux Olympiques, les villes proposent un projet, et chaque candidat a le droit de voter, souligne-t-il. Cette année, quatre pays étaient en compétition : la Géorgie, qui continue d’être le berceau du vin, la Nouvelle-Zélande, dont on reconnaît désormais la richesse historique et le vignoble, et enfin la Lettonie, qui s’est démarquée par son côté jeune et innovant. Ce qui a sans aucun doute fait la différence, c’est que nous étions prêts depuis longtemps, étant déjà inscrits à l’édition précédente », précise le sommelier.

Pascaline Lepeltier, une candidate à l’image de la nouvelle sommellerie internationale

Cette année, les couleurs de la France seront portées par Pascaline Lepeltier – élue classe sommelière par l’UMOF et Meilleur Sommelier de France en 2018. . « Il ne faut pas le considérer comme favori pour autant, se défend Philippe Faure-Brac. Nous combattons cette idée. Bien sûr, nous sommes fiers de notre candidat, mais nous organisons l’événement et non le concours, qui se déroule en toute indépendance, avec des dégustations secrètes. Pascaline fait partie d’une génération qui s’est émancipée, avec une approche du métier qui a dépassé le vin pour englober toutes les boissons », ajoute-t-il. Et pour cause : si le vin continue d’être l’un des éléments phares du concours, eaux-de-vie, cidres, bières, sakés, eaux et thés font également partie du programme du concours, qui associe systématiquement théorie et pratique. « Cela fait partie du métier, insiste Philippe Faure-Brac. Il n’y a pas que l’aspect dégustation. Tout au long de la semaine, ce sont des épreuves écrites et orales, de management, de culture générale, en loge, en public… Le métier de sommelier se révèle sous toutes ses facettes.

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Internationalisation et féminisation, deux tendances du monde de la sommellerie que l’on observe déjà dans les formations, qui comptent déjà plus de 50% de femmes. « Les sommeliers de ma génération avaient cette curiosité, cette envie, mais ils étaient réservés à ceux qui réussissaient les concours. Aujourd’hui, les candidats font preuve d’une grande ouverture d’esprit, tout en maîtrisant leurs classiques. Accepter d’entreprendre est devenu un pré-requis », analyse Philippe Faure-Brac. Une évolution du métier portée par une clientèle de plus en plus avisée et exigeante : « il y a certaines boissons qu’on n’osait pas proposer il y a quelques années : saké, cidre, boissons sans alcool, mais aujourd’hui ce sont les clients qui nous crient dessus si le monde du vin ne semble pas souffrir d’une crise des vocations, c’est aussi grâce à un secteur qui a su redescendre de sa tour d’ivoire, avec une nouvelle génération de sommeliers n’hésitant pas à jouer les audacieux et la désacralisation.

En 2023, le grand public aura la possibilité de regarder pour la première fois le concours, dont la finale du 12 février – également diffusée en direct sur la chaîne YouTube de l’ASI, ainsi que les 10 master classes proposées par les partenaires du concours – seront organisé dans la salle de concert de la Paris La Défense Arena, en présence de 3 500 professionnels et amateurs. « C’est une opportunité fantastique de pouvoir le voir en direct, ajoute Philippe Faure-Brac. Nous voulions inviter tous les élèves formés à la sommellerie en France, mais aussi toutes les écoles hôtelières, qui se verront proposer des places pour la finale, avec environ un millier d’invitations que nous pourrons financer », conclut-il, ravi. La billetterie en ligne est désormais ouverte, avec des places allant de 25 € à 55 €.

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