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Il y a 2 heures, Mis à jour il y a 2 heures

La Commission européenne vient de confirmer une interdiction des vols lorsqu’une alternative avec un train de moins de 2h30 est disponible. Avec un effet plus important sur les passagers à long terme qu’à court terme.

Est-ce la montagne qui donne naissance à la souris ? Cela ressemble à ceci. Le 2 décembre, la Commission européenne a approuvé la mesure française d’annulation des vols intérieurs lorsqu’il existe une alternative avec un train de moins de 2h30. Cette disposition est inscrite dans la loi climat et résilience de 2021, issue de la Convention citoyenne. La France est ainsi devenue le premier pays d’Europe à mettre en place une telle mesure. En réalité, son effet sera très limité et ne sera pas remarqué par les passagers avant au moins les trois prochaines années.

L’exécutif européen ne soutient que la fin des trois lignes, qui de fait étaient déjà interrompues en 2021. « Les trois liaisons entre Paris-Orly et Bordeaux, Nantes et Lyon seront interdites à tous les transporteurs », souligne le décret 2022/2358, enregistré au Journal officiel des Communautés européennes de l’Union. La décision de Bruxelles renforce donc la position française.

D’autres lignes maintenues mais en sursis

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Cinq autres rangées de la sellette ont obtenu une dérogation, elles resteront donc telles quelles pendant au moins trois ans. « Les liaisons entre Paris-Charles de Gaulle (CDG) d’une part et Bordeaux et Nantes d’autre part sont exclues du champ de la mesure en raison de durées de trajet ferroviaire supérieures à 2h30 jusqu’à la destination. gare de l’aéroport de Paris-CDG (avec un meilleur temps de trajet d’environ 3,5 heures et 3 heures respectivement) », explique la Commission.

Autres lignes : Paris CDG-Rennes, Paris CDG-Lyon et Lyon-Marseille. Raison invoquée : « état actuel de l’approvisionnement en trains ». « Même si les trajets ferroviaires peuvent offrir un temps de trajet inférieur à 2h30, ils ne permettent pas d’accéder à l’aéroport Paris-CDG assez tôt le matin (ou Lyon Saint-Exupéry dans le cas de Lyon-Marseille) ou de partir assez tard le soirée.

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Réexamen de la mesure dans trois ans

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Les vols de correspondance sont également évités avant l’axe. Il est donc toujours possible, par exemple, de faire un vol Rennes-Paris CDG dans le cadre d’un voyage en escale. La loi climat prévoyait la suppression de ces vols de ravitaillement destinés à alimenter les hubs parisiens. Toutefois, la Commission européenne estime que la déviation représenterait un « risque de discrimination et de distorsion de concurrence entre transporteurs aériens » et se ferait au détriment des transporteurs dont « le modèle économique n’est pas centré sur les passagers en correspondance ».

Toutes ces mesures seront réexaminées dans trois ans. La suppression des nouvelles liaisons aériennes est liée à « l’amélioration future des services ferroviaires avec des fréquences suffisantes et des horaires satisfaisants, notamment pour les besoins de la correspondance », indique le texte. En outre, « une liaison précédemment interdite peut être rétablie si la qualité du service ferroviaire évolue et ne répond plus aux conditions d’un service satisfaisant ».

Le train pour remplacer les vols courts, cela existe déjà

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Avec la disparition annoncée de certains vols intérieurs, les voyageurs pourraient être tentés par une combinaison train et avion. Grâce au partenariat entre la SNCF et douze compagnies aériennes (Air France, Air Caraïbes, Air Transat, etc.), le service Train + Air, créé il y a 25 ans, permet d’utiliser les deux modes de transport avec un seul billet et de faire une seule réservation. Un avantage incontestable : en cas de correspondance manquée, le passager embarque gratuitement sur le prochain vol ou train.

Ailleurs en Europe, le train remplace de plus en plus les vols intérieurs courts, notamment en liaison avec les vols longs. En Allemagne, grâce au service Lufthansa Express Rail, les passagers peuvent rejoindre le hub de Francfort en train plutôt qu’en avion. Grâce au partenariat avec Thalys, l’américain Delta et le néerlandais KLM proposent à leurs passagers une liaison entre Bruxelles et Amsterdam en train (1h53 contre 45 minutes en avion) ​​avec un seul billet.