Le projet Ferrocampus à Saintes (Charente-Maritime) aura-t-il le même succès dans le ferroviaire que l’Aérocampus, qui se situe au sud-est de Bordeaux dans l’aéronautique ? C’est l’objectif du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine qui le met en œuvre depuis plus de deux ans. D’ici 2026, ce projet devrait regrouper sur 14 000 m² de l’ancien site SNCF, des plateaux techniques (dépôts raccordés au réseau ferré national, trains servant de laboratoires, lignes d’essais) et des bâtiments – bâtiment pour les activités de formation, de recherche et d’innovation dans le ferroviaire secteur.
Avec deux buts. « La Nouvelle-Aquitaine est la région qui souffre le plus du problème des lignes ferroviaires endommagées, nous avons donc un gros défi pour réparer les lignes et préparer les futurs TER. De plus, toutes les filières sont confrontées à des problèmes de recrutement et de formation, il s’agit donc de rendre ce territoire attractif », a déclaré Alain Rousset, président du conseil régional.
Étoile ferroviaire
Si Saintes comptait 1 300 cheminots à ses heures de gloire, contre seulement 350 aujourd’hui, la rénovation du site s’inscrit également dans le développement économique de la région, qui devient la vedette du réseau ferroviaire. Les travaux sont également menés par la DATAR (Déléguée à l’Aménagement du Territoire et à l’Intérêt Régional) branche du conseil régional.
Troisième région ferroviaire après les Hauts-de-France et l’Île-de-France, la Nouvelle-Aquitaine a signé un contrat d’achat de site avec la SNCF en avril 2020. S’appuyant sur la satisfaction du projet, entreprises du secteur, écoles d’ingénieurs, grandes écoles, universités et les collectivités locales se sont regroupées après quelques mois au sein du groupe Ferrocampus qui compte désormais 48 membres.
En juillet 2021, le projet a remporté le prix du Campus des Métiers et des Qualifications (CMQ), un regroupement qui réunit des acteurs formés dans un territoire économique pour accompagner les politiques territoriales de développement économique et social. « D’ici 2030, notre objectif est de transmettre la passion et les compétences nécessaires pour travailler dans l’industrie ferroviaire à 900 stagiaires chaque année », a déclaré Séverinne Rengnet, directrice générale du groupe Ferrocampus.
Du CAP au cursus d’ingénieur
14 formations ont déjà été proposées : sensibilisation du public auprès des lycéens et programmes axés sur le ferroviaire, aussi bien en CAP, qu’en bac management des équipements industriels et dans une option de 50h dédiée au ferroviaire incluse dans la licence de l’Université de La. Rochelle. « Les deux écoles d’ingénieurs, l’ESTACA et l’EIGSI, délivreront à partir de la rentrée 2023 puis de la rentrée 2025 des formations diplômantes de troisième cycle avec une option dans le cursus ingénieur », a précisé Séverinne Rengnet. En février 2023, la formation des « Agents de Sécurité Ferroviaire », ciblant les demandeurs d’emploi et le soutien financier du conseil régional, débutera en février 2023. pour l’affiner au fur et à mesure du déploiement », précise Alain Rousset.
Pour accompagner le développement de cette nouvelle formation dans le domaine non universitaire, l’accueil des étudiants doit être adapté. C’est une idée que la collectivité de Saintes a commencé à mettre en œuvre, en concertation avec le groupe Ferrocampus, adhérent depuis avril 2022.
« Les formateurs métiers, les formateurs, les cheminots qui viennent en formation n’auront pas de telles exigences. Le lycée Bernard Palissy, partenaire de Ferrocampus, pourra assurer une partie de l’internat. Certains étudiants auront besoin de nuits d’hôtel pour une courte période et d’autres pour de plus longues périodes. Les programmes de construction actuels ont été modifiés pour accueillir ces étudiants, mais des projets spécifiques devront également être mis en œuvre. Ce sont des choses que nous essayons de qualifier également », a déclaré Eric Pannaud, 1er vice-président en charge de Ferrocampus pour la communauté urbaine.
Ecosystème complet
« Le Ferrocampus doit être plus qu’un campus de formation. C’est pourquoi a été choisi au printemps 2020 un écosystème qui associe cette formation complète à un espace d’innovation et de recherche. Dans ce cadre, deux équipes ont lancé avec succès un appel à manifestation d’intérêt PIA 4 (programme d’investissements d’avenir) », a déclaré Xavier Mallardeau-Castanet, directeur des projets Ferrocampus au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine.
Le consortium du projet « Train Léger Innovant », porté par SNCF Innovation, a été nommé France 2030, doté d’un budget de 90 millions d’euros, pour améliorer la desserte des petites lignes du pays en travaillant sur du matériel roulant neutre en carbone. Infrastructure. La deuxième joint-venture menée par Thalès Innovation dispose d’un budget de 28 millions d’euros pour le projet « Nouvelle signalisation des trains », qui vise à améliorer la qualité des équipements de service avec une nouvelle signature, l’automatisation ou la sécurisation des passages à niveau. les trains.
Financements
Le conseil régional a financé le projet Ferrocampus à hauteur de 50 millions d’euros sur 5 ans, en investissement et en exploitation. 10 millions d’euros pour la plate-forme technologique est financée à 50% par l’Etat dans le cadre du PIA 4. Les travaux de réfection et d’aménagement de l’unité devraient s’élever à 34,6 millions d’euros. Et pendant la période de construction, le budget de fonctionnement (notamment pour les travaux du groupe Ferrocampus, qui assure la supervision opérationnelle) devrait varier entre 6 et 7 millions d’euros.
Nous devons maintenant assainir le système économique pour l’avenir. Offrir de l’espace aux entreprises qui souhaitent s’installer sur le site et utiliser la plateforme technologique permettra d’élargir l’éventail des ressources », a déclaré Xavier Mallardeau-Castanet. Alain Rousset n’exclut pas non plus à l’avenir de solliciter le conseil départemental de la Charente- Maritime au nom de son expertise dans l’implication des jeunes dans l’offre de logement.
En termes de retombées économiques pour la région, elles sont certainement attendues. Mais personne n’a encore osé les identifier.