Un contenu pédagogique peu détaillé, qui fait craindre une dérive séparatiste, des positions des porteurs de projet contraires aux valeurs de la République, un manque de sécurité au sein des locaux prévus… Les porteurs du projet de création d’un panafricain scolaire en Guadeloupe n’ont pas convaincu le tribunal administratif. L’interdiction préfectorale d’ouverture est maintenue.
« La demande de l’association Ecole Panafricaine de Guadalupe est rejetée. » C’est la décision, prononcée ce jeudi 26 janvier 2023, du tribunal administratif.
Les requérants entendaient ouvrir, à la rentrée de septembre 2021, une école panafricaine, hors contrat, pour offrir aux écoliers locaux « l’accès à leur histoire ». Mais il en a été empêché par la préfecture qui, le 2 août 2021, s’est opposée à l’ouverture de cet établissement privé. Le Palais d’Orléans à Basse-Terre de peur qu’une « culture séparatiste » ou des valeurs contraires à celles de la République française ne soient inculquées au sein de cette structure. Le représentant de l’Etat local a également estimé que l’appellation « panafricaine » témoigne d’une « distinction entre races et cultures susceptible de générer un risque réel de trouble à l’ordre public ».
Dès lors, l’annulation de cette décision de la préfecture a été demandée par les porteurs du projet, c’est-à-dire l’association Racine et ses sympathisants.
Ce dernier a affirmé, devant le tribunal, que l’Etat avait « ainsi violé les libertés d’expression, de pensée et d’opinion ». Pour ses membres, l’École panafricaine de Guadalupe s’inscrit dans la lignée des recommandations de l’ONU, qui pointe « la discrimination qui touche les personnes d’ascendance africaine » et préconise « des actions qui permettent de mettre fin à cette discrimination ».
Au cours des discussions, les opposants à ce projet, dont le procureur de Pointe-à-Pitre qui s’est joint au Préfet, outre les contenus pédagogiques prévus, ont également émis des avis défavorables quant à la sécurité des usagers des locaux prévus. cette école. Ils ont également longuement évoqué la personnalité du directeur et président de l’association Escuela Panafricana de Guadalupe ; dans des vidéos ils disaient vouloir « détruire la racine du mal en libérant l’Afrique blanche », ou « enseigner l’histoire pour connaître notre véritable ennemi, celui qui est à la base et à l’origine de tous nos malheurs ».
Dès lors, la décision a été rendue aujourd’hui, après l’audience tenue le 12 janvier, devant une salle pleine de monde favorable à la réalisation de ce projet… Une école panafricaine dont la justice ne lui permet pas non plus d’ouvrir .
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Maître Roland Ezelin, avocat des porteurs du projet, parle d’une décision attendue, « malheureusement négative ». Il défend toujours, en tout cas, la nécessité de l’existence d’une telle structure, localement :
La cour reposait autant sur des éléments techniques que sur des éléments sociologiques et politiques.
Professeur Roland Ezelin, avocat des porteurs du projet de création d’une école panafricaine en Guadeloupe
École panafricaine : refus confirmé par le tribunal administratif