Au 1er janvier 2024, la facturation électronique deviendra obligatoire entre professionnels. C’est pourquoi les entreprises doivent anticiper, se former et s’équiper en logiciels de gestion.

L’année 2023 est une étape importante pour les entreprises en termes de solutions d’équipement adaptées pour répondre aux enjeux de la facturation électronique. En effet, il deviendra obligatoire entre professionnels à partir du 1er juillet 2024. Alors que l’essor des solutions d’administration numérique est indéniable dans les grandes entreprises, la profession comptable a révélé le fait que 70 à 80% des TPE n’utilisaient pas les outils adaptés. Editées « à la main », au format Word ou Excel, les factures ne répondent pas du tout aux futures normes. De même, beaucoup d’entre eux sont encore envoyés au format papier. On comprend alors aisément que l’obligation de recevoir et d’émettre des factures au format électronique va bientôt inquiéter certains managers…

Les éditeurs doivent former et rassurer

Comment utiliser la réforme pour accélérer l’émission et la comptabilisation des factures ? En profitant des mois à venir pour nous équiper. En fait, le logiciel jouera un rôle clé. Des millions de factures de vente et d’achat ont déjà été créées et envoyées depuis les solutions d’administration. Avec la nouvelle réglementation, les éditeurs devront non seulement sensibiliser leurs clients, mais aussi leur proposer le parcours le plus fluide, pour la dématérialisation des factures de vente, la réception des factures fournisseurs ou le transfert des e-reportings. Naturellement, l’échéance peut sembler lointaine, mais il est important de l’anticiper pour ne pas perturber l’organisation administrative des entreprises. C’est pourquoi nos professions ont tout intérêt à jouer la carte de l’interprofession auprès des experts-comptables qui souhaitent eux aussi savoir comment accompagner au mieux les entreprises, en préconisant aujourd’hui l’outil de facturation qui correspond à chacune d’entre elles.

L’Etat doit être pédagogue 

Le tournant sera aussi décisif pour l’Etat, car l’administration pourra suivre les flux financiers directement ou presque via des agrégats de flux de facturation. Ces chiffres permettront un véritable pilotage macroéconomique et une focalisation des interventions au plus juste et au plus près des besoins réels. Ces informations viendront enrichir les données utilisées par Signals-Faibles, la startup gouvernementale mise en place pour détecter les entreprises en difficulté. Outre le contrôle des délais de paiement, la lutte contre la fraude à la TVA doit être optimisée. Il est actuellement estimé à 134 milliards d’euros par an (erreurs de bonne foi comprises). La mise en place de la facturation électronique facilitera la collecte de bonne foi de 25 milliards d’euros, le reste étant de véritables fraudes dont la détection sera améliorée, notamment la fraude dite « carrousel ». Face à la quantité de documents concernés par cette nouvelle réglementation, la priorité du gouvernement sera de faire preuve d’éducation pour éviter le danger des accidents du travail.

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Notamment en insistant pour que les entreprises proposent dès 2023 une alternative aux formats Word et Excel au profit de logiciels adaptés, et qu’elles se renseignent sur le Portail Public de Facturation ou les futures Plateformes de Dématérialisation Partenaires. Si toutes les entreprises attendent la dernière minute pour se préparer, les éditeurs, intégrateurs de logiciels et formateurs vont exploser en vol ! Les PME doivent donc dès maintenant cartographier leurs flux transactionnels et à partir de là identifier les partenaires les plus adaptés pour s’équiper de solutions de gestion informatique et transformer l’organisation.

Gains de productivité

Par ailleurs, la généralisation de la facturation électronique s’inscrit dans la continuité du mouvement de digitalisation initié il y a plusieurs années, et plus intensément avec le COVID. Les managers ont mesuré les bénéfices car les CFO ont pu monter en compétences et consacrer du temps à d’autres missions. Notamment en développant leur expertise, entre autres, en gestion de trésorerie et en optimisation des prévisions. Avec la facture électronique obligatoire, une nouvelle ère s’ouvre pour les managers et les services administratifs et financiers des entreprises. Premièrement, cela réduira les retards de paiement et les problèmes d’escompte, mais aussi simplifiera la comptabilisation des achats, ou simplifiera les déclarations fiscales et éliminera les frais de traitement du papier et d’expédition. Ainsi et selon une estimation du ministère des Comptes publics, le passage de toutes les entreprises à la dématérialisation totale portera leurs gains directs à environ 4,5 milliards d’euros.

Enfin, les chefs d’entreprise ainsi que les directeurs financiers auront une vision microéconomique et macroéconomique plus large. Délai de livraison, paiement, impayé, TVA, trésorerie : tous les paramètres seront à leur disposition pour capitaliser la gestion, mieux performer et maîtriser l’écosystème. Un bouleversement gagnant en somme !