Comme son nom l’indique, Conflans-Sainte-Honorine est située au confluent de deux rivières, la Seine et l’Oise. La ville est considérée comme la capitale historique de la navigation, et il y a aussi un musée dédié à cette industrie à son apogée. Il n’est pas étonnant dans ces circonstances qu’il existe également une brigade fluviale de la gendarmerie, ainsi que le commandement de la gendarmerie des voies navigables (CGVN), créé en 2010 et rattaché depuis 2017 à la région de gendarmerie d’Île-de-France – France, dont la tâche principale est de coordonner les efforts des brigades fluviales.
Un large panel de missions
La brigade de Conflans-Sainte-Honorine est l’une des 14 unités fluviales de la gendarmerie. Elle compte neuf militaires dans ses rangs qui peuvent compter sur la vedette rapide « la Vigilante » et deux semi-rigides pour mener à bien leurs nombreuses missions.
« Nous avons une compétence zonale sur toute l’Île-de-France, détaille le maréchal en chef (MDC) Cédric, affecté à la brigade fluviale depuis 2018. Nos missions principales sont la maîtrise des débits, la lutte contre la pollution des rivières, le respect de la réglementation en matière de pêche, sachant qu’il y a une obligation de relâcher tout ce qui est attrapé dans la Seine et l’interdiction de se baigner dans l’Oise et la Seine, parfois pour des raisons d’hygiène et de sécurité. L’unité comprend également des plongeurs qui peuvent mener des actions de police judiciaire à la demande des brigades territoriales et des unités de recherche aux fins de recherche d’une personne, d’un véhicule, d’une arme ou de toute autre trace dans le cadre d’une « enquête ». Ensuite, nous travaillons sur le fond de l’eau, à la manière des Techniciens d’Identification Criminelle (TIC), pour rechercher des empreintes digitales, prendre Des traces ADN, notamment sous les ongles en cas de bagarre.La brigade fluviale mène également des opérations anti-stupéfiants sur les berges et sur les bateaux avec l’appui d’attelages cynophiles. »
L’une des missions de la brigade est de contrôler les navires de commerce, de plaisance ou de passagers, comme l’impressionnant Amadante, paquebot de croisière de luxe amarré ce matin à Conflans avant de remonter la Seine jusqu’au Havre. Cédric est accueilli à bord par le capitaine, qui lui présente tous les documents obligatoires et le matériel de sécurité. Les gendarmes peuvent également vérifier des documents liés au droit du travail, ce qui peut parfois conduire à des enquêtes pour travail illégal. Tout va bien ce jour-là pour le bateau battant pavillon suisse.
Une convention avec la police municipale d’Herblay-sur-Seine
Un peu plus tard, la patrouille croise la police municipale de la commune voisine d’Herblay-sur-Seine, avec exceptionnellement à son bord le maire de la commune Philippe Rouleau. Cette commune a la particularité de s’étendre à la fois sur la rive droite et la rive gauche de la Seine, et d’inclure une île dans son territoire. La coopération avec la brigade fluviale est donc une nécessité et une démarche de bon sens. Une convention vient également d’être signée entre la mairie et la gendarmerie nationale.
« Nous travaillons ensemble depuis longtemps, mais cet accord formalise et encadre ce qui existe déjà, à savoir, notamment, l’autorisation mutuelle d’aborder nos caisses respectives », explique le maire d’Herblay. « La police municipale peut mener des opérations de contrôle, mais ne peut pas verbaliser et a besoin pour cela de l’aide de la gendarmerie », ajoute le MDC Cédric. Et pour nous, les différentes polices municipales sont bien sûr une source d’information importante. »
Avec ses quatorze unités fluviales et ses quatre unités nautiques intérieures couvrant l’ensemble des lacs et rivières du territoire national, la gendarmerie sur l’eau a acquis un leadership incontesté sur le créneau de la sécurité fluviale.
Depuis la validation du Grenelle de l’environnement en 2009, le développement du transport fluvial est une priorité pour l’Etat français. Il est en effet plus économique et plus respectueux de l’environnement que le transport routier et émet quatre fois moins de CO2 par tonne transportée. Et surtout dans la perspective des Jeux olympiques de Paris, l’enjeu est particulièrement important sur la Seine et ses affluents.
Dans ce contexte, la brigade fluviale Conflans-Sainte-Honorine, employée sous l’autorité du CGVN, comme celle de Rouen, en vue d’assurer l’unité opérationnelle sur la Seine, aura un rôle prépondérant à jouer dans les mois et les années venir.
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Officier de police de la brigade fluviale de Conflans-Sainte-Honorine, le sergent Cédric vous dévoile son quotidien.