Séverine travaille dans le monde du luxe et mène une vie trépidante, jusqu’à ce que son corps sonne l’alarme. Pour se détendre, elle s’essaie au yoga. Commence alors un parcours qui la conduira à créer Namastrip, une agence de voyages spécialisée dans les retraites de yoga.

« J’ai 36 ans, maman d’un petit garçon qui va avoir deux ans. J’ai créé Namastrip en 2017, mais avant cela j’ai travaillé dans la mode pendant plus de dix ans dans des studios de design et de développement de collections. J’ai travaillé avec Céline, Chloé et Sonia Rykiel. C’était un rythme très rapide et si vous ne l’aimez pas, il est difficile de continuer longtemps. Ce qui me rendait heureuse, c’était de créer des choses à partir de zéro, d’être avec de petites mains comme des stylistes, c’est extrêmement gratifiant. Parfois, je trouvais encore que ça n’avait pas de sens et j’ai vite pensé que ça n’allait pas me suffire. De toute façon, ce ne serait pas l’œuvre de ma vie.

Mon corps a pris soin d’accélérer les choses : j’ai perdu beaucoup de burn-out, j’ai souvent fini en pleine nuit ou le matin, c’était épuisant et j’avais des problèmes de dos, des migraines… J’ai été emmenée à un cours de yoga pour essayer, j’avais 25 ans, j’étais une personne très dynamique et j’avais peur de m’ennuyer, mais j’avais tellement mal au dos que j’y suis allé. Je suis sorti, je flottais littéralement. J’ai eu des effets sur le corps qui étaient incroyables et j’ai pensé, « il n’y a aucun moyen que ce truc existe. » Dès lors, j’y suis allé chaque semaine et ce fut le début de mon voyage et de mon exploration.

Le bien-être est vraiment une exploration très personnelle, mais qui dure toute une vie. J’ai commencé à expérimenter des choses et j’ai continué avec le yoga. Et puis j’ai testé la méditation, l’astro, le monde des énergies… A cette époque, toute cette approche holistique n’était pas encore hyper démocratisée. Je suis convaincue que sans une approche globale du bien-être, les effets ne sont pas optimaux. Pour changer de route, j’étais très bien entouré de mes proches, ma famille, mes amis et même mes collègues. C’est vrai que ce n’était pas très facile de quitter un métier qui faisait rêver et mettre le dessin dans les yeux des personnes dont je parlais. A ce moment-là, on se demande si on ne fait pas une grosse erreur, sauf que je n’étais plus content.

« Mange, prie, aime »

J’ai commencé mon chemin dans le monde du bien-être et je suis devenu plus aligné avec qui j’étais vraiment, avec ce que je voulais vraiment dans ma vie et avec mes valeurs. Pour mes 30 ans, mes amis m’ont offert une retraite de yoga à Bali. Cela dit, c’est très Julia Roberts dans « Eat, Pray, Love »… J’avoue, j’étais un gros cliché ! En faisant des recherches sur cette fameuse retraite, j’ai remarqué qu’il y avait des milliers d’offres sur Internet, dont la qualité était super aléatoire. J’ai passé des mois et des mois à la chercher. J’aime le confort et je ne voulais pas dormir sur des bancs et manger des graines. Je l’ai finalement trouvé et je suis parti, c’était magique. Là, par hasard, j’ai rencontré Marion qui est maintenant ma compagne.

À Lire  Lunel : La Société Orale promet mieux à faire... une fois la retraite venue

De retour en France, elle a commencé à travailler sur un business plan pour créer des retraites de yoga et m’a recontacté trois ou quatre mois plus tard pour prendre l’apéro de la rentrée. Elle m’a dit : « Écoute, je réfléchissais, je faisais des recherches et je pense que nous pouvons créer quelque chose ensemble. » C’était évident. A partir de là, on a commencé à travailler sur notre projet : on a développé nos parcours, ils l’ont super bien pris. On a eu beaucoup de chance, on a tout de suite rempli nos visites, c’est assez fou. Et puis comme tout le monde, nous avons été durement touchés par la crise sanitaire qui a stoppé tout ce que nous avions déployé. Nous avons dû tout annuler, j’ai découvert que j’étais enceinte, j’étais allongée sur le canapé et désespérée. J’ai commencé à me poser beaucoup de questions sur le numérique. Finalement, nous avons décidé que nous allions faire ce que nous faisons le mieux : des retraites, mais que nous pouvions les faire tous ensemble à la maison.

« Parfois, nous buvons du vin ou fumons une cigarette »

On a senti qu’il y avait une vraie énergie collective et on a eu de bons retours. De nombreuses personnes ont découvert les pratiques de yoga et de méditation pendant le confinement. Nous avons construit des retraites numériques autour de tout cela : nous avons combiné yoga, méditation, développement personnel, créativité… Toutes les deux semaines, nous avons publié un nouveau programme. L’année dernière, nous avons créé Namastrip Online, qui est un studio de bien-être en ligne avec une approche holistique. Notre volonté est vraiment de faire en sorte que ce que nous proposons en ligne soit le parfait complément de ce que nous proposons lorsque nous voyageons et de pouvoir accompagner les gens de leur quotidien vers le futur.

A lire aussi : Essayé : la retraite bien-être en ligne

Nous essayons d’être au plus près de nos clients, partageons nos expériences et valorisons ce que nous faisons sans culpabiliser et montrons que le bien-être est avant tout un équilibre. Nous sommes aussi des êtres humains, parfois nous buvons du vin ou fumons une cigarette, il s’agit d’avoir une vie harmonieuse. Ça paraît idiot de dire ça, mais surtout dans les grandes villes, on a un rythme fou et on se déconnecte de la nature, de notre corps, de nous-mêmes et c’est ce qui fait parfois sonner l’alarme au corps. Plus nous écoutons notre corps et ses désirs, plus nous sommes alignés avec qui nous sommes vraiment, même si nous travaillons à un rythme constant. Ma mission maintenant est vraiment d’aider les gens à trouver cet équilibre. »