Quand je fais du développement informatique, j’utilise beaucoup de papier pour écrire des notes jetables. J’ai essayé quelques logiciels pour prendre des notes informatisées, mais sans grand succès.

Je cherchais donc une solution d’écriture manuscrite effaçable et réutilisable. En bref : ardoise. Les solutions conventionnelles utilisent soit de la craie, soit des marqueurs effaçables. Dans les deux cas, on a les mains pleines (je suis gaucher, ça n’aide pas) et l’effacement ne se passe pas toujours bien, les marqueurs finissent par s’user, etc.

C’est ainsi que je me suis intéressé aux panneaux à cristaux liquides. Le principe a été découvert à la fin des années 80 lors de recherches sur les écrans LCD. C’est un panneau de cristaux liquides (comme des écrans, donc) qui est sensible à la pression. En appuyant sur l’écran, ils interfèrent avec les cristaux, les rendant réfléchissants (vert-jaune). Vous pouvez utiliser n’importe quel objet pour cela (pas trop pointu pour ne pas abîmer la planche bien sûr).

Pour effacer, une impulsion électrique met tous les cristaux dans la même orientation, et la planche redevient noire. Il n’a pas de pixels et nécessite beaucoup d’électronique.

Cette technologie a démarré assez lentement en raison des brevets déposés pour elle. Le brevet principal a expiré en 2011 et depuis on commence à trouver ces tablettes à des prix raisonnables. La société Kent Displays Inc qui détenait ce brevet a fait en sorte d’en déposer d’autres : pour pouvoir écrire en deux couleurs différentes, n’effacer qu’une partie du carreau, etc. (bien que tous ne semblent pas être utilisés sur leurs modèles d’ardoise actuellement en vente).

J’ai choisi la tablette Xiaomi Mi LCD Writer principalement à cause de sa taille (environ la taille d’une feuille de papier A4), j’avais peur de manquer de place sur une tablette plus petite. Il existe de nombreux autres modèles, dont la plupart sont commercialisés comme des jouets pour enfants (avec des cristaux liquides multicolores). Les planches Kent Displays Inc (vendues sous la marque Boogie Board par exemple) sont partiellement transparentes, vous pouvez mettre une feuille de lignes d’écriture droites, une grille, etc. en dessous.

Le tableau est équipé d’un bouton d’effacement, d’un interrupteur de verrouillage pour éviter tout effacement accidentel (je le laisse sur mon bureau, ce serait dommage qu’un collègue confus appuie sur le bouton et efface mes notes), et un stylo qui tient sur le côté de l’ardoise avec un clip magnétique. L’alimentation de la gomme est assurée par une pile CR2025 qui, selon le constructeur, suffit à effacer la planche entre 10 000 et 100 000 fois (et qui est remplaçable). Je n’ai pas trouvé de modèle alimenté par une cellule solaire pour éviter d’utiliser des piles. La batterie n’est utilisée que pour essuyer l’écran, aucune alimentation n’est nécessaire pour lire ou écrire mes notes. La carte est assez légère, elle ne change pas trop par rapport au notebook que j’utilisais auparavant.

À Lire  VIDÉO - Le coût du permis de conduire "est un élément important" dans le faible taux de réussite dans le Vaucluse

Écrire sur un panneau à cristaux liquides demande un peu de pratique. Le stylet glisse très (trop ?) bien et l’écran est très sensible à la pression, ce qui fait que j’ai tendance à faire des traits assez épais. Il est possible d’écrire plus finement si l’on prend soin d’appuyer très légèrement sur le stylo. Pour l’instant, j’écris encore un peu plus gros que sur papier, mais j’ai déjà beaucoup progressé après une semaine d’utilisation.

Impossible de supprimer une partie du tableau. Ce n’est pas forcément gênant (je n’utilise pas non plus la méthode paper wipe), sauf quand le tableau est plein d’informations périmées. Ensuite, il est nécessaire de copier temporairement les informations utiles ailleurs, d’effacer le tableau, puis d’écraser les éléments qui doivent y rester. Je vais voir comment je m’adapte.

Pas de connexion informatique : pas d’USB ni de Wifi. Ce n’est pas un gadget informatique. Il existe des modèles en ardoise où la carte est doublée d’un écran tactile résistif pour enregistrer les informations. Cela rend l’appareil beaucoup plus compliqué et assez cher (j’ai payé ma carte 30€, mais on peut en trouver moins cher). Il existe également des applications Android pour prendre une photo de la table et stocker les informations avant de les supprimer (en fait, n’importe quel scanner fera très bien l’affaire).

Il faut s’habituer à écrire en vert sur fond noir, mais ce « mode sombre » est populaire dans de nombreuses applications et sites web, alors pourquoi pas sur un tableau blanc ?

Je n’ai pas calculé l’empreinte écologique de cette ardoise par rapport au papier. Ce n’est probablement pas un très bon plan.

Le commutateur de verrouillage empêche l’effacement, mais pas l’écriture. Cela peut être un problème si vous souhaitez transporter la tablette dans un sac ou un sac à main, elle peut se retrouver avec des marques si quelque chose appuie dessus et cela peut rendre illisible le texte déjà enregistré.