La future implantation d’un lycée international à Bourg-Achard risque d’avoir des conséquences sur le marché immobilier du Roumois.
Par Stéphane Fouilleul
Publié le 24 avril 22 à 12:34
A partir d’octobre 2021, Yoann Sudron a rejoint le réseau des agents immobiliers IAD France. Elle intervient à Bourg-Achard (Eure) et dans les communes limitrophes. Il y a une forte demande sur le marché immobilier dans ce secteur, mais aussi une pénurie de biens à vendre. En conséquence, les prix ont bondi. Avec l’arrivée du futur lycée international du Roumois dans quelques années, la valeur du bien risque encore d’augmenter. A tel point que le secteur de Bourg-Achard pourrait être un territoire réservé uniquement à une population aisée. Yoann Sudron nous livre son analyse.
News : Depuis le lancement de votre activité, que pensez-vous du marché immobilier à Bourg-Achard ?
« Un risque d’élitisme »
Yoann Sudron : « C’est un secteur très dynamique où beaucoup d’acquéreurs veulent s’implanter, mais il y a peu de biens à vendre et peu de terrains à bâtir. Les gens qui habitent le quartier ne veulent pas déménager, probablement parce qu’ils s’y sentent bien. Seule une urgence familiale ou professionnelle peut les contraindre à déménager. »
Est-il probable que la demande augmentera encore plus lorsque le lycée international sera créé à l’avenir, avec une capacité de 1 000 élèves ?
YS : « Bien sûr, car si une partie des élèves est logée au sein de l’établissement, la première personne qui y travaille (enseignants et personnels) devra se loger. Les familles seront également tentées de se rapprocher de Bourg-Achard pour réduire le temps de trajet entre leur domicile et l’école. Une chose est sûre, ce lycée international, qui sera réputé en Normandie, profitera à Bourg-Achard ainsi qu’aux communes environnantes. Sans oublier le développement de parcs d’activités comme le projet d’extension de la plateforme Lidl près de Bourg-Achard, qui devrait recruter une centaine de salariés. »
Les prix de l’immobilier, qui ont flambé depuis la crise sanitaire, peuvent-ils encore augmenter avec l’arrivée du lycée ?
YS : « Oui, car on constate que l’immobilier a pris entre 10 et 25 % de sa valeur, là où un lycée a été construit. Par exemple, dans le secteur de Bourg-Achard, une maison valant 300 000 euros qui coûterait 15 % de plus, monterait à 345 000 euros. »
Iriez-vous jusqu’à dire que Bourg-Achard pourrait devenir « noble » en quelques années ?
YS : « Il y a un risque d’élitisme. Si les prix continuent d’augmenter, en réalité certaines personnes ne pourront plus acheter dans ce secteur. Car quand il y a peu de maisons et que la demande est forte, les prix augmentent inévitablement. »
Elue en 2020, la nouvelle commune de Bourg-Achard, contrairement à la précédente, veut limiter l’urbanisation de la commune, qui s’est accélérée ces dernières années. N’est-ce pas contraire à la construction de lycées ?
YS : « Je comprends que la commune ne veuille pas trop s’urbaniser, mais en fait ce n’est pas en phase avec l’arrivée du lycée. La solution envisageable est de continuer à construire, sous contrôle, dans les communes situées autour de Bourg-Achard. Il faut aussi continuer à développer des programmes de logements sociaux pour maîtriser l’offre immobilière, contrôler les prix et avoir une population diversifiée. »
Contact : Yoann Sudron, IAD France, 06 74 91 95 87, [email protected]