Un ouvrier octogénaire s’est immolé par le feu ce samedi à Salem dans le sud de l’Inde. Le journal hindou rapporte que la victime souhaitait protester contre la politique linguistique du gouvernement, qui voudrait imposer l’hindi, la langue la plus parlée dans le nord, à l’ensemble du pays.

MV Thangavel, un homme de 85 ans, s’est aspergé d’essence et s’est suicidé devant les locaux d’un parti politique dont il était militant, selon la police. Il tenait une pancarte qui disait : « Gouvernement Modi, Stop Hindi. Pourquoi devrions-nous choisir l’hindi plutôt que le tamoul écrit ? […] Cela nuira à l’avenir de notre jeunesse. »

Un sujet en débat dans tout le pays

La langue est très importante en Inde, où il y en a des centaines. L’anglais sert de langue véhiculaire officielle et les langues régionales sont utilisées par les gouvernements des États. Selon le dernier recensement, en 2011, seuls 44% des Indiens parlent hindi.

En octobre, un groupe de législateurs dirigé par le ministre de l’Intérieur Amit Shah aurait proposé de faire de l’hindi une langue nationale officielle, y compris pour l’éducation. Le Premier ministre Narendra Modi, un hindou convaincu, a pour sa part critiqué l’utilisation de l’anglais comme une « mentalité d’esclave » et promu l’utilisation des langues indiennes.

Ses adversaires lui reprochent de vouloir avant tout imposer l’hindi, ce qui n’a pas plu à la population méridionale du pays où sont parlées les langues dravidiennes, une famille bien différente des langues indo-européennes comme l’hindi. « Nous ne devons pas perdre une vie de plus », a déclaré feu le chef du parti octogénaire, encourageant les Indiens à « se battre pour faire politiquement et démocratiquement l’Inde ».

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