A Marquillies, au sud-ouest de Lille, habitants et militants écologistes se sont rassemblés mardi 26 avril pour dénoncer la construction d’un centre logistique de 100 000 m2 sur des terres agricoles.
Coincées dans l’herbe, trois croix de bois dont la peinture s’écaille. Derrière, le mémorial. « On vient ici régulièrement déposer des gerbes », raconte Pascal Peperstraete, qui a lancé la mobilisation contre le projet d’implantation d’un entrepôt géant dans la ZAC Illies-Salomé. « 100 000 mètres carrés, tu comprends ? C’est 16 terrains de football ! Un cercueil, plus de croix, et une banderole : « Voici le plan climat de la MEL ». La MEL est la Métropole Européenne de Lille qui cristallise la colère des habitants de ce coin des Weppes, au sud-ouest de Lille.
Le projet de la zone d’activités revient beaucoup, « mais on n’a jamais pensé à un projet énorme. On a appris par La Voix du Nord que ce serait un entrepôt pour Heineken. Les maires d’Illies et de Salomé [les deux communes sur lesquelles ZAC va se développer] ils n’ont rien dit. C’est quand même un peu fort ! », grogne Bertrand Coustenoble, agriculteur et brasseur à Marquillies, le village d’Acca. Ici, les agriculteurs étaient généralement locataires de terres que la MEL achetait « à des propriétaires parisiens pour 8 euros le m2 ». Avant de revendre 25 hectares au promoteur PRD pour 5 millions d’euros, après les travaux de viabilisation. Un deuxième lot de 23 hectares est annoncé. On parle de promesse de vente, mais personne ne le sait plus.
C’est dans la ferme de Bertrand que les militants sont réunis ce soir. Il rappelle : » Nous ne sommes pas seuls. Il y a des mobilisations partout en France aujourd’hui. » Lille en renfort Les engins de chantier ont commencé à travailler le terrain en février.
« Le tout-camion »
Co-fondateur du collectif d’habitants, Pascal Peperstraete revient au micro sur les grandes étapes de ce « projet fou ». Il y a de tout : « l’opacité » avec laquelle la MEL « a décidé de piller la terre ». Les risques hydrologiques sur cette plaine des Weppes où la nappe phréatique est quasiment emportée. Les inondations, qu’ils connaissent déjà « et qui vont s’aggraver ». Le « tout-camion », qui signe un projet jugé « dépassé, écocide et d’un autre temps ».
Raymonde Bricout est venue en voisine de Douvrin, à quelques kilomètres de là, où s’étale l’immense ZAC de Sizaf. 460 hectares à côté de La Française de Mécanique et surtout d’immenses entrepôts, « mais certains sont vides ! » Il y a des quais mais pas de camions. » Les autres vont très bien, trop pour Raymonde, une ancienne employée de l’usine Levi’s qui a fermé en 1998. Il peste contre les camions : « C’est tout le temps. Dès 3h30, forcément , avec Colissimo, Geodis… « Dans ce secteur des Flandres, proche de la métropole lilloise, le trafic est déjà saturé le matin et le soir. « Il y a des alertes régulières à la pollution aux particules fines », précise Céline Bonnard, représentante du collectif.
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