Le Breton Jean-Jacques Gourvez est mort, à Lorient, deux ans et demi après avoir été fauché sur la route. Sa famille et son avocat accusent l’assurance, qui s’en défend, d’avoir laissé traîner le dossier.
C’est l’histoire d’un accident de la route comme il y en a une dizaine chaque jour en France. Un piéton a frappé sur la route. Malheureusement, c’est banal, sauf que cette fois, le résultat est bluffant. Le 5 février 2020, à Pérenchies, petite commune proche de Lille. Jean-Jacques Gourvez, un Breton de 53 ans habitant dans le Nord, est coupé par un automobiliste à un passage piéton. Il a subi de graves blessures à la tête et a passé des mois dans le coma. Lorsqu’il se réveille, il est dans un état semi-conscient, quasi végétatif. Il ne parle qu’en la forçant avec ses mains. En mars 2021, sa famille, dont une habitante de Brest, décide de le renvoyer au centre de rééducation de Kerpape, à Ploemeur (56). Il y mourut le 21 août.
Une très chère maison médicalisée
Aujourd’hui, ses proches pleurent de colère. Selon eux, Jean-Jacques Gourvez aurait pu et dû vivre plus longtemps. En particulier, ils en veulent à l’assurance du conducteur. « Il a tout fait pour que les choses continuent, espérant que nous abandonnerions. » C’est dommage », fustige Nadine Le Gall, l’une des sœurs de Jean-Jacques. A cette époque, l’état de santé du natif de Brest, directeur adjoint de l’entreprise d’audioprothèses au moment de son accident, n’était manifestement pas « Cependant, le corps médical recommande de quitter le milieu hospitalier et d’être placé à domicile, en EHPAD. Coût estimé : entre deux et trois millions d’euros. La famille précise que l’assurance s’est opposée à cette solution pour des raisons financières. Carrefour Assurance « Nous écoutons toujours les recommandations des professionnels de la santé et, de plus, nous ne sommes pas autorisés à intervenir dans cette décision. »
Avocat de famille, Me Antoine Régley, pratique le droit de la circulation. Ils sont habitués à ces dossiers, et ils pointent un vrai « manque de personnes » dans les assurances et même la volonté d’alléger la démarche. « Ils ont mis neuf mois à faire venir un expert qui a mis neuf mois à parler. » Là encore, Carrefour Assurance se défend et affirme avoir « respecté toutes ses obligations au titre de la loi Badinter, qui régit l’indemnisation des dommages corporels causés en circonstances dans un accident de voiture impliquant une voiture ».
Pour les proches de Jean-Jacques, Nadine et Françoise, ses deux sœurs, ainsi que Jacqueline, leur mère, la longueur du procès n’est pas permise. Allongé à Kerpape, il a développé une infection pulmonaire et a fini par y succomber. Vingt-huit mois après la catastrophe.
Des assurances en position de force
« La voie des retards d’assurance, on la connaît », affirme Me Régley qui réclame la réforme de la loi Badinter. « En ce moment, l’assurance est en position de force. Nous devons veiller à ce que ceux qui ont été victimes de catastrophes soient maîtrisés. »
Les frères de Jean-Jacques Gourvez, sortent reconnus de deux ans et demi de pratique. « Nous avons été traités comme des gourmands. Ça augmente la douleur », explique Nadine. Son frère aurait dû fêter ses 56 ans jeudi. Au lieu de cela, la famille est à Lille, ce vendredi 14 octobre, pour le procès du conducteur qui a causé l’accident. Prévue en mai dernier, l’audience a déjà été ajournée une fois. Ce doit être aussi à cause du décès de Jean-Jacques.
En partant du Finistère Trégor, je poursuis mon Tro Breiz vers le sud. Je suis arrivé à Lorient début 2021 après avoir posé mes valises respectivement à Morlaix, Lannion, Paimpol, Saint-Brieuc, Carhaix et re-Lannion.