Avant même la période estivale, de nombreux services se retrouvent contraints de réduire leur activité, voire parfois de fermer la nuit. De grands hôpitaux comme le CHU de Bordeaux sont désormais concernés.

Une grande tente dressée à l’extérieur, des membres de la protection civile… l’accueil est pour le moins surprenant à l’entrée des urgences du centre hospitalier universitaire Pellegrin (CHU), à Bordeaux. Après 17h et jusqu’à 8 heures du matin, les patients qui arrivent trouvent porte fermée. Jamais vu. Au lieu de cela, cet avant-poste avec des volontaires en uniformes bleu marine et orange, chargés de trier les urgences les plus graves. « Hier, quelqu’un est entré, il avait un œdème. Nous l’avons immédiatement amené », raconte l’un d’eux posté avec quatre autres diplômés en secourisme, jeudi 19 mai, pour expliquer que les urgences essentielles ou aiguës sont toujours prises en charge. « Quand on a un doute, l’infirmier de garde vient voir ce qui se passe », rassure-t-il aussi.

Ces bénévoles sont désormais là tous les soirs, jusqu’à 22 heures, pour évaluer l’état d’un patient qui se présente lorsque la population est appelée à passer par un appel au SAMU avant de venir. Passé ce délai, les citoyens sont invités à contacter eux-mêmes le 15 par interphone.

Une opération très dégradée en soirée et de nuit, que le grand centre aquitain a dû résoudre dès le 18 mai. Et ce qui inquiète déjà d’autres établissements de santé, dont beaucoup voient la tension monter dans leurs services d’urgence, avant même la période estivale. En cause, explique le Pr Philippe Revel, chef du service des urgences et du SAMU de Bordeaux, le manque de personnel médical et paramédical. « Nous manquons de 40% d’effectifs », résume-t-il. Pendant la crise du Covid, tout le monde s’est rallié, mais maintenant tout le monde démissionne et les départs se sont accélérés. »

A partir de mai il faut se rendre chez seulement deux urgentistes par nuit, au lieu de trois. « Les conditions de travail ne sont plus acceptables », poursuit le professeur Revel, d’où cette nouvelle configuration, qui permettra de réduire les entrées au minimum, et d’assurer la sécurité de la maintenance. « L’erreur de course, c’est ce qui nous inquiète particulièrement », poursuit l’urgentiste. Si des problèmes surviennent dans les premiers jours, ce sera très compliqué. Heureusement, la première nuit de fermeture a été assez calme. Les urgences à proximité de l’hôpital Saint-André ou de la polyclinique Bordeaux Nord restent ouvertes en permanence.

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« Complètement étranglé »

Pourtant, la situation dans la région est critique, selon l’urgentiste Chloé Carruesco : « La baisse est générale, la situation de stress devient dangereuse pour les patients. « Les urgences de Sarlat (Dordogne), Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques), Sainte-Foy-la-Grande (Gironde), Lesparre-Médoc (Gironde), ou encore Jonzac (Charente-Maritime), ferment par intermittence depuis plusieurs semaines.

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