Cet article est extrait de la revue Les Indispensables de Sciences et Avenir n°211 d’octobre/décembre 2022.
Marseille, 2010, Hôpital de la Timone, Service d’oncologie médicale et de soins palliatifs. Adrien (1), 22 ans, a été suivi pendant cinq ans pour une tumeur osseuse maligne. Jusque-là, « il avait évité toute discussion sur la maladie et son éventuel décès », rappelle le psychologue clinicien Éric Dudoit. Mais tout bascule lorsqu’il surprend une conversation entre deux infirmières : « Adrien, il ne passera pas l’année ».
Le patient tombe dans une torpeur, puis Eric Dudoit appelle en urgence. « Il a montré l’impérieuse nécessité d’évoquer la fin de vie, la mort, les séquelles, poursuit le médecin. Nous lui avons proposé de visionner le film documentaire « Faux départ », qui raconte les expériences de mort imminente, ces expériences subjectives qui permettent à une personne dire qu’il a connu la mort. » Psychologues et sophrologues espèrent que ces histoires calmeront Adrien, l’aideront à parler, à faire confiance, à vaincre la terreur.