En 2019, 98 857 étudiants internationaux ont étudié en Corée du Sud, soit. 88% de plus qu’en 2014 (UNESCO, 2022), dont 154 étudiants français, auxquels il faut ajouter le nombre d’étudiants en séjour linguistique qui est plus important. La qualité de l’enseignement (anglais), la qualité de vie, la richesse culturelle : quelles sont les raisons de l’attrait de ce vieux pays à l’ombre de ses voisins asiatiques ?
Qu’est-ce que le soft power Coréen ?
Historiquement, la culture sud-coréenne a été fortement influencée par la domination japonaise, mais a également été libérée par les États-Unis après la Seconde Guerre mondiale. Le soft power de ce pays d’Asie de l’Est, appelé « Hallyu » (vague coréenne) est donc à la fois d’origine asiatique et américaine.
Quand on sait qu’en 2019, à l’aube de la pandémie mondiale ‘Covid-19’, le nombre de touristes était de 17,5 millions en Corée du Sud, soit 328% de plus que le nombre de 2000, on comprend l’impact de cette vague.
Quelles sont les éléments puissants de cette culture sud-coréenne ?
Quelques années après la J-pop japonaise, c’est à quelques kilomètres de là que la Corée, la K-pop (pop coréenne) est née, et a été très influencée par les ‘Boy-bands’ des Etats-Unis. Dans le système éducatif strict de la Corée, les chanteurs de ces groupes de garçons sont également célèbres pour leur style de vie unique : cohabitation, relations amoureuses interdites, plastique parfaite (chirurgie), formation artistique accélérée… Le régime principal d’un groupe sont les super stars, qui battent chaque jour des records sur Billboard ou Spotify.
Un exemple exemplaire d’Idols est le groupe BTS, qui rayonne dans le monde entier depuis plusieurs années. Ils sont connus pour chanter en anglais et en coréen et ont battu tous les records de streaming sur Spotify et YouTube notamment. Ils sont constamment sollicités, leurs visages sont inondés de publicités, d’émissions de télévision, tant au niveau national qu’international. De Hyundai à Samsung, tous les internationaux veulent utiliser leur réputation. Pour les fans français, tous les billets ont été vendus en 2 heures au Stade de France.
Le mouvement étudiant grandissant d’année en année s’explique en partie par la popularité de l’univers K-pop, qui prend chaque jour plus d’importance.
« Hallywood » : la Corée du Sud sur petits et grands écrans
La culture coréenne a été portée au premier plan international de tous les médias, lorsqu’en 2021, la série Squid Game est apparue sur la plateforme de streaming de Netflix. Réalisé depuis la Corée du Sud, ce drame a apporté la culture coréenne dans tous les foyers du monde.
Acteurs coréens (récompensés par de nombreux prix, dont le Golden Globe), musique traditionnelle du pays, utilisation de la langue officielle (disponible en Version Originale) mais surtout traditions coréennes (jeu de bonbons Dalgona et autres), est l’une des nombreuses aspects de la culture sud-coréenne que 111 millions de fans ont pu découvrir (binge-watch) sur leurs écrans l’année dernière.
Côté cinéma, Parasite, un long métrage coréen, réalisé par Bong Joon-ho, a remporté les Oscars 2020 du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario. C’était le premier film sud-coréen à recevoir un prix hollywoodien.
Il y a beaucoup de gens qui aiment cette culture, qui, grâce à l’influence récente des écrans sud-coréens, veulent vivre leur « drame » en visitant la terre coréenne.
Grâce à la popularité mondiale de la K-pop, de la fiction et de l’art coréen, les réseaux sociaux se sont intéressés à la vie sud-coréenne. On y voit naître le style Kawai, rapidement adopté par les influenceurs de la K-fashion, mais aussi la décoration extrême coréenne.
Certains réseaux sociaux ont même vu le jour grâce à la manie coréenne, dont Webtoon, un site littéraire coréen où l’on peut essayer un ‘manwha’ (manga sud-coréen) ou deux.
L’exportation de la culture à travers les réseaux sociaux en Europe ou en Amérique est telle que l’on peut voir des flash-mobs K-pop dans les rues d’Europe de l’Ouest ou encore des produits traditionnels sud-coréens. tous les garçons que j’aimais ».
L’influenceur français est spécialisé dans les contenus basés sur l’univers sud-coréen. Des intérêts K-pop comme Bradley Well et Yancham, aux chaînes d’information YouTube, sur la culture sud-coréenne comme Hotteok French… De nombreux Français rejoignent le mouvement Hallyu.
Conséquences du Hallyu sur le tourisme et la mobilité étudiante
Le soft power de la Corée du Sud est l’art de l’investissement traditionnel, un moyen de générer de la richesse d’une manière différente. Dans l’engouement Hallyu, le tourisme a été bouleversé. Matthieu Gaullier, de l’agence de séjours linguistiques Voyage-Langue (partenaire du Parisien Etudiant) a confirmé avoir vu « la demande de cours de coréen a augmenté de 300% en 5 ans ».
En 2019, la France était le 33e pays d’origine des étudiants étrangers en Corée du Sud ; le nombre d’étudiants français a doublé depuis 2014 (Campus France, 2021). La Corée est aussi la 34e destination la plus prisée des étudiants français (devant la Malaisie, la Grèce, la Thaïlande…). Les étudiants, en plus d’aimer la culture et la langue, recherchent la qualité de l’enseignement coréen.
Avec l’annonce de l’arrivée de la saison 2 de Squid Games en janvier dernier, le mouvement Hallyu n’est pas près de s’essouffler.