Il existe un risque de panne généralisée alors que les services publics tentent de rattraper la perte de production de la centrale EDF PEI, dont les travailleurs de la FE-CGTG sont en grève depuis trois semaines. Le ministre délégué à l’outre-mer, ne comprenant pas que la population déjà délestée est l’otage de ce conflit, appelle les parties à renouer le dialogue.

Dans un communiqué du ministère de l’Intérieur et de l’Outre-mer, le gouvernement a annoncé qu’il « souhaite » la fin du conflit social à la centrale EDF PEI (Electricité de France – production électrique insulaire) de Pointe Jarry, en. Baie Mahault.

Rien n’a changé dans le cadre de cette grève depuis le mardi 3 janvier 2023. La direction exige toujours le redémarrage de la centrale et la reprise de la production d’électricité avant de retourner à la table des négociations. De son côté, la FE-CGTG (Fédération de l’Energie, section syndicale de la Confédération générale des travailleurs de Guadeloupe) ne renoncera pas à ce levier pour imposer la poursuite du dialogue social et a même annoncé le renouvellement de son appel à la grève ; Ceci pendant 20 jours calendaires, à partir de ce samedi 7 janvier… quitte à impacter les foyers et les entreprises de Guadeloupe.

Car dans ce contexte, un délestage quotidien d’une à deux heures est inévitable, puisqu’il n’y a pas assez d’énergie pour alimenter tous les acteurs du territoire.

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Enfin, l’administration de l’archipel EDF de Guadeloupe ne cache pas ses craintes qu’il y ait un incident technique général.

Le ministère de l’Intérieur et de l’Outre-mer souligne que les coupures d’électricité peuvent être à l’origine de drames humains, mais aussi de pertes matérielles et économiques.

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Ces coupes sont susceptibles d’affecter la sécurité des personnes et des biens, ainsi que de freiner l’activité économique de la zone, déjà touchée après deux ans de pandémie.

Communiqué du ministère – 01.06.2023.

Jean-François Carenco, vice-ministre de l’Outre-mer, s’étonne que les négociations aient abouti après avoir permis de rechercher des positions similaires sur des revendications liées aux conditions de travail et à la santé des travailleurs.

Il se dit « profondément attaché au service public », rappelle qu’EDF « doit veiller à ce que toutes les populations aient accès à l’électricité dont elles ont besoin pour leurs activités » et appelle les parties au conflit à engager « un dialogue qualitatif » pour renouveler.

La production d’électricité est donc toujours compliquée en Guadeloupe alors que la grève fait rage. Le fait est que la centrale électrique de Pointe Jarry, actuellement à l’arrêt, fournit normalement près de 50 % de l’énergie vendue par EDF Archipel Guadeloupe. Les autres services publics ont pris le relais depuis le début du conflit, mais pour combien de temps ? N’étant pas conçus pour fournir une alimentation continue, ils deviennent fragiles, faisant courir le risque d’un incident général de grande ampleur.

Cette usine est non seulement arrêtée, mais ne peut pas non plus être redémarrée dans un court laps de temps. Si, pour une raison quelconque, une circonstance extraordinaire survient dans le système électrique dans ces conditions, la moindre menace sur les moyens de production actuellement disponibles peut entraîner un délestage supplémentaire.

Christophe Avognon, directeur de l’EDF Archipel de la Guadeloupe (entretien avec Jordi Rayapin)

Christophe Avognon, directeur d’EDF Archipel de Guadeloupe