L’outil de dialogue boosté à l’IA ChatGPT d’Open AI défraie la chronique depuis sa sortie, au point que l’on parle de concurrence directe à Google et que l’on prédit la prochaine mort de la firme de Mountain View. Pourtant, tout cela est bien dans l’ordre normal de l’évolution des outils de recherche. Et ChatGPT est encore loin de concurrencer le moteur leader…

Depuis quelques semaines, l’outil Open AI ChatGPT défraye la chronique avec son système de questions/réponses (même en français) et ses flux d’IA assez impressionnants. Le système a certes ses limites, mais il reste efficace pour un certain nombre de demandes, notamment les demandes d’informations.

Voici deux exemples de questions auxquelles ChatGPT répond avec une assez bonne qualité :

Questions SEO et Google, réponses ChatGPT. Source : Abondance

Mais il faut noter que souvent les réponses sont pleines d’inexactitudes, voire d’erreurs. Voici quelques exemples parmi tant d’autres, avec des explications dans la légende :

Question sur la création de Spirou par Rob-vel, pas Franquin. Bell n’est pas vraiment un valet. Spip est un écureuil et non un hamster. Les autres dessinateurs n’ont pas attendu la mort de Franquin pour s’approprier le personnage. Etc. Source : Abondance

Une question sur Iznogoud : ici Goscinny est scénariste et non dessinateur (alors qu’il l’était avant de devenir scénariste). Mais pour Iznogoudi, il est clairement un scénariste, pas un dessinateur. Jean Tabary est français (bien que né à Stockholm) et non d’origine franco-belge. Source : Abondance

Question sur Abraracourcix : Le nom de l’épouse du chef du village gaulois est Bonemine, pas Bonnaire. Source : Abondance

Question sur le vin de Klevener : Heiligenstein n’est pas mentionné au début, le berceau de Klevener depuis 1742 et la seule ville où ce vin est produit. Heiligenstein est aussi dans le Bas-Rhin, pas dans le Haut-Rhin. Etc. Source : Abondance

De ces quelques exemples (qui n’ont pas vocation à être une étude scientifique de la fiabilité de ChatGPT, mais qui pourraient être répétés presque à l’infini), on peut voir que cet outil peut difficilement être utilisé sans vérifier le résultat d’autres sources qui ont été laissées en dehors. La crédibilité n’est évidemment pas (encore) là… Posez une question à ChatGPT sur un sujet que vous connaissez bien et vous l’aurez tout de suite. Aujourd’hui, il est impensable d’utiliser ChatGPT comme moteur de recherche lambda pour vos besoins quotidiens de recherche d’informations.

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Pourtant, l’outil se distingue par la forme des réponses qu’il renvoie (phrases structurées et longues, descriptives, sans fautes de frappe), et il est prometteur pour ce qu’il fournira si de nombreux bogues actuels sont corrigés. De nos jours, on peut estimer que 90% du contenu des réponses fournies est assez fiable. Mais si cette réponse est fausse à 10 %, cela ne permet pas une confiance inébranlable dans l’outil. En cela, il nous paraît impossible qu’il puisse concurrencer Google aujourd’hui. En revanche, il peut évidemment montrer à quoi ressembleront les moteurs de recherche dans quelques années.

Alerte rouge chez Google

En tout cas, la sortie de ce produit a provoqué un « code rouge » chez Google, et les dirigeants de la société de Mountain View semblent avoir demandé à ses ingénieurs d’accélérer le développement (depuis plusieurs années, bien sûr). à propos de LaMDA) avec une technologie équivalente. Mais il est clair que les dimensions de ChatGPT et l’efficacité de Google ne sont pas les mêmes :

Le PDG de Google, Sundar Pichai, et le chef de l’intelligence artificielle d’Alphabet, Jeff Dean, déclarent : « C’est un domaine dans lequel nous devons être audacieux et responsables. Il faut donc trouver un équilibre (…) Les questions de véracité sont très importantes pour la recherche ; et pour d’autres applications, les problèmes de biais, de toxicité et de sécurité sont également extrêmement importants. » De plus, le PDG d’OpenAI, Sam Altman, dit le contraire, et a récemment reconnu les limites de son outil : « ChatGPT est incroyablement limité, mais assez bon dans certains domaines pour donner l’impression trompeuse que c’est génial. Ce serait une erreur de s’y fier pour quelque chose d’important (…) il y a encore beaucoup de travail à faire en termes de fiabilité et de véracité. »

Alors il faut absolument dépasser l’aspect « Wow » de ChatGPT (qui est clairement réel) et se dire qu’il s’agit avant tout d’une vision de ce que seront les moteurs de recherche à moyen terme (sachant que le moyen terme sur Internet est relatif : on ne parle ici que de quelques années) . Il est clair que « 10 Blue Links » va bientôt disparaître, sous sa forme actuelle en tout cas. Il est également probable que 2023 soit une année charnière à ce niveau, et Google nous montrera les choses bientôt, peut-être dès l’événement Google I/O de mai prochain.

Reste à savoir comment le SEO va s’adapter à ce nouveau standard, ces nouveaux standards évolutifs. Parce que l’adaptation peut être importante et pas si facile…