Ces dix personnes, âgées de 20 à 50 ans, sont soupçonnées d’être impliquées dans deux réseaux qui auraient détourné de l’argent de la Caisse des dépôts, pour un préjudice estimé à 8,2 millions d’euros.

Dix personnes ont été mises en examen jeudi pour escroquerie organisée, soupçonnées de détournement de fonds au titre du compte personnel de formation (CPF), a-t-on appris de source judiciaire. Au total, 14 personnes – dix hommes et quatre femmes âgés de 20 à 50 ans – avaient été interpellées en région parisienne et à Toulouse et placées en garde à vue dans le cadre de deux enquêtes ouvertes à Paris.

Ils étaient soupçonnés d’être impliqués dans deux réseaux, peut-être liés, qui avaient obtenu frauduleusement depuis 2021, grâce à des sociétés de formation fictives, de l’argent de la Caisse des dépôts (CDC) pour un préjudice total estimé à 8,2 millions d’euros. Quatre d’entre eux ont été libérés sans poursuites à ce stade.

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Sur les dix personnes mises en examen pour escroquerie, quatre l’ont été également pour association de malfaiteurs et six pour blanchiment en bande organisée et faux et usage de faux. Deux personnes ont été placées en détention provisoire, l’une incarcérée dans l’attente d’un débat sur une éventuelle détention provisoire et les sept autres placées sous contrôle judiciaire.

Le CPF, qui existe depuis le 1er janvier 2019, permet à toute personne active d’acquérir des droits à la formation en euros et non plus en heures, via une plateforme en ligne. C’est la CDC qui rémunère directement les entreprises formatrices.

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Pour obtenir les CPF, les suspects auraient eu recours à la fois au phishing, notamment via des approches téléphoniques ou SMS, pour obtenir des données personnelles des salariés, mais aussi de quelques milliers de stagiaires complaisants qui se seraient inscrits à des formations non réalisées. contre rémunération, en espèces ou sous forme de cadeaux.

Un organisme de certification est également dans le viseur des enquêteurs. L’argent collecté est notamment allé sur des comptes à l’étranger, comme aux Emirats Arabes Unis, au Maroc ou en Hongrie.

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Au total, la justice a saisi à ce stade 1,6 million d’euros et bloqué plus de 500 000 euros en cours de versement à la CDC. L’une des deux enquêtes a été ouverte en mai à la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Paris, confiée aux gendarmes de la section de recherche de Versailles.

L’autre est une information judiciaire ouverte le 23 juin, après quelques mois d’enquête préliminaire, et confiée aux gendarmes de la brigade de recherches de Grasse (Alpes-Maritimes), où une plainte avait été déposée. Le service central de renseignements criminels (SCRC) est impliqué dans les deux affaires.

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