Finnair était jusqu’en 2019 une compagnie aérienne spécialisée en Asie, avec un réseau comprenant principalement de nombreuses villes de second rang, peu ou pas desservies par la concurrence. A cette époque, le réseau Finnair couvrait des villes telles que Sapporo et Fukuoka au Japon ou Xian en Chine. « Mais le conflit entre la Russie et l’Ukraine a tout changé. Et notre direction a dû intégrer le fait que la fermeture de l’espace aérien russe sera probablement totale en 2023. Donc, un virage à 180° dans notre stratégie », déclare Javier Roig, directeur France et Europe du Sud.

Finnair a déjà commencé la refonte de ses avions long-courriers en Amérique du Nord pendant la pandémie. La compagnie a ouvert des routes vers Dallas, Los Angeles et Seattle. Et c’est parce que les restrictions d’entrée restent en place dans la plupart des pays asiatiques.

Une situation géopolitique qui pèse sur le réseau

Mais si aujourd’hui l’ouverture de la plupart des pays asiatiques est une réalité – à l’exception de la Chine – c’est la situation géopolitique qui accroît le trafic entre l’Europe et l’Asie. « Nous avons plus de vols de deux à quatre heures vers des destinations comme l’Inde, le Japon ou Hong Kong. Avec les prix du carburant et l’inflation, nous sommes désormais contraints de limiter notre présence sur ce continent », poursuit Javier Roig.

En Asie du Nord-Est, Finnair ne propose désormais que deux ou trois vols par semaine vers la Chine et un seul service vers Tokyo. « Nous confirmons le vol quotidien vers l’aéroport de Haneda et nous desservons à nouveau Hong Kong trois fois par semaine », a expliqué le manager français. Le développement asiatique se concentre donc sur Bangkok, Singapour, Phuket et l’Inde (Delhi et Mumbai) en hiver. « Par rapport à la compétitivité de notre offre et de notre produit, nous restons compétitifs » selon Javier Roig.

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Cela comprendra 11 vols hebdomadaires vers Bangkok cet hiver, trois vols hebdomadaires vers Phuket et un vol quotidien vers Singapour. Les Airbus A350-900 à destination de Bangkok et de Singapour proposent les nouveaux produits Finnair en classe affaires et en classe économique premium. « La nouvelle configuration avec des sièges 100% flat-bed sera disponible à partir du 25 novembre à Bangkok, mais aussi à Phuket », précise Javier Roig. Les nouveaux taxis sont également disponibles cet hiver à Tokyo et à New York. Les nouveaux produits Business, Premium Economy et Economy alimenteront à terme l’ensemble de la flotte long-courrier en 2024.

Objectif bénéfices en 2023

Dans cette stratégie d’adaptation, le récent accord avec Qatar Airways permet à Finnair de dédier une partie de ses avions pour desservir des liaisons depuis toute la Scandinavie vers Doha. Les Airbus A330 assureront des liaisons quotidiennes avec Qatar Airways Copenhague, Stockholm et Helsinki Doha en partenariat. « Mais ce sera le personnel, le service et les cabines de voyage Finnair », a expliqué le directeur de l’Europe du Sud. Depuis Doha, les passagers ont de facto accès au vaste réseau intercontinental de Qatar Airways, notamment vers l’Asie-Pacifique.

En Europe, Finnair continuera de renforcer son orientation scandinave/méditerranéenne. Cela apporte peu de nouveautés au reste du réseau européen. « En France, nous continuons avec quatre vols quotidiens vers Paris-Helsinki et maintenant trois vols par semaine toute l’année vers Nice. Nous desservons également Bruxelles et Genève. Bruxelles a deux vols quotidiens vers Helsinki et Genève sur sept vols hebdomadaires », a ajouté Javier Roig.

La nouvelle stratégie de réorientation de l’offre et des capacités vise à permettre à nouveau de générer des bénéfices en 2023. Ce serait idéal pour fêter ses 100 ans de vie.