A l’occasion de la journée mondiale du coeur, la cardiologue Emmanuelle Berthelot partage des conseils aux femmes pour protéger leur santé cardiovasculaire.

En matière de santé des femmes, il existe encore des préjugés à combattre. « Ce n’est pas le cancer du sein qui tue une femme, c’est une crise cardiaque », insiste Emmanuelle Berthelot, cardiologue et auteure du livre 3 milliards de battements, les secrets de notre cœur (1). Aujourd’hui, dans le monde, les maladies cardiovasculaires sont la première cause de décès chez les femmes. Ils tuent huit fois plus que le cancer du sein. Plus sensibles que les hommes aux risques cardiovasculaires, les femmes doivent porter une attention particulière à la bonne santé de leur cœur. A l’occasion de la journée mondiale du cœur ce jeudi 29 septembre, un cardiologue apporte plusieurs gestes simples qu’il convient d’adopter au quotidien, afin de réduire significativement le risque et de vivre plus longtemps.

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Madame Figaro. – L’augmentation des maladies cardiovasculaires chez les femmes a fait du risque cardiovasculaire des femmes l’objet d’une grande vigilance. Comment expliquer cet état de fait ?

Emmanuelle Berthelot.- Le mode de vie des femmes a changé depuis plusieurs décennies, et si elles partagent les mêmes facteurs de risque que les hommes – tabagisme, surpoids, sédentarité, diabète, hypertension… – en revanche, elles sont beaucoup plus sujettes à leur. . Par conséquent, nous nous retrouvons avec une fréquence croissante de maladies telles que les crises cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, l’insuffisance cardiaque. De plus, de récentes études épidémiologiques ont montré que les médecins ont longtemps pensé que les femmes étaient protégées des maladies cardiovasculaires par leurs hormones (œstrogènes et progestérone ont un effet protecteur naturel, ndlr), entraînant des retards de diagnostic et de prise en charge.

Pourquoi les femmes sont-elles plus sensibles aux risques cardiovasculaires ? Il a été constaté que leurs parois vasculaires sont plus fragiles que chez les hommes et qu’elles ont plus d’inflammation dans le sang. Ainsi, pour un même taux d’exposition, les femmes auront plus de chance d’avoir un événement cardiovasculaire. Ils sont également affaiblis pendant trois périodes de leur vie. Quand ils sont jeunes, car les pilules contraceptives augmentent le risque cardiovasculaire. Pendant la grossesse, parce que la quantité de sang dans le corps augmente, le cœur travaille donc plus fort, il doit pomper plus fort. Enfin, lors de la ménopause, lorsqu’une femme n’est plus protégée par ses hormones et est plus exposée à des facteurs de risque dus à son âge.

Selon l’OMS, la plupart des maladies cardiovasculaires sont liées à notre mode de vie. D’abord la sédentarité, aggravée par l’épidémie de Covid, puis l’obésité, le diabète (génétique, mais aussi causé par une alimentation trop riche en sucre) et l’hypertension, qui est favorisée par le surpoids, une sédentarité et une salinité excessive. aliments. Le tabac est bien entendu un facteur de risque très important. En créant une inflammation dans le sang et les artères, il décompose le tissu artériel et crée des caillots sanguins. L’âge nous nuit aussi ; A partir de 50 ans, le risque cardiovasculaire augmente. Enfin, le stress, en particulier le stress chronique, est très nocif. Des études épidémiologiques ont également montré que les femmes y étaient plus sensibles et plus stressées que les hommes.

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En bougeant, on réduit significativement tous les facteurs de risque cardiovasculaire et on prolonge l’espérance de vie.

Comment se protéger au quotidien ?Arrêter de fumer, bien sûr, puis bouger. Le sport est un nettoyant interne, combat l’inflammation et favorise la circulation sanguine. Par conséquent, vous devriez faire 30 minutes d’activité physique légère chaque jour, comme la marche ou le vélo. En parallèle, en semaine ou le week-end, deux séances d’activité physique plus intense d’une durée de 30 à 45 minutes peuvent être réalisées. De cette manière, on diminue le taux de cancer, on lutte contre le stress, l’obésité… Ainsi, on diminue significativement tous les facteurs de risque cardiovasculaire et on allonge l’espérance de vie. Vous devez comprendre que ne pas bouger tous les jours équivaut à se négliger ; c’est comme ne pas prendre de douche tous les jours.

Qu’en est-il de la nourriture et des niveaux de stress ? Dans l’assiette, c’est très simple : on élimine les produits transformés trop salés, on cuisine et on mange des produits frais (et bio si on a les moyens) tous les jours. Nous veillons également à ne pas ajouter de sel, à ne pas manger trop de sucre, à limiter la consommation de pain et à utiliser des quantités « normales ». Enfin, nous limitons la consommation de viande à deux fois par semaine, mangeons du poisson une ou deux fois et trouvons des protéines dans d’autres sources. Pour les personnes stressées, le sport et la cohérence cardiaque sont indispensables pour se calmer. Ces exercices de respiration (pratiqués à volonté) détendent le système nerveux autonome ; ils agissent directement sur l’afflux de stress. Je recommande l’application RespiRelax ou simplement les vidéos YouTube. Enfin, on s’assure de respecter son sommeil en dormant 7 à 8 heures par nuit et en faisant des siestes le week-end si besoin.

Peut-on changer de filière à tout âge ? Oui, sans aucun doute. Le risque cardiovasculaire augmente très fortement à partir de 50-55 ans, donc tous les efforts faits à cet âge ne sont que bénéfiques pour mieux vieillir ensuite. A cet âge, je recommande un examen par son médecin. Si vous avez des facteurs de risque, vous pouvez faire une prise de sang, une épreuve d’effort, une échographie chez un cardiologue. Puis on met en place toutes ces bonnes habitudes.

Le risque augmente très fortement à partir de 50-55 ans, tous les efforts faits à cet âge ne représentent qu’un bénéfice pour mieux vieillir ensuite.

Quels sont les signes avant-coureurs à connaître qui pourraient indiquer un problème cardiaque ? Il y en a quatre, qui peuvent affecter n’importe qui à tout âge. D’abord, des douleurs thoraciques, très stressantes, qui ne disparaissent pas et irradient vers les épaules, les mâchoires et la cavité épigastrique. C’est un symptôme d’une crise cardiaque. Ensuite, essoufflement, incapacité à reprendre son souffle après avoir couru 200 mètres ou après avoir gravi une côte, grimpez généralement sans difficulté par ex. Puis, des malaises, des évanouissements et enfin des palpitations, un cœur irrégulier. Nous sommes inquiets lorsqu’ils sont associés à une gêne ou lorsqu’ils sont durables.

En vidéo, pourquoi marcher est bon pour la santé ?

(1) 3 milliards de battements. Secrets de notre cœur, Dr Emmanuelle Berthelot, (édition du Rocher), 19,90 euros.